CRISE SANITAIRE - Contrairement à l’année dernière, où tous les élèves ont bénéficié du contrôle continu, les lycéens des établissements privés hors contrat, ainsi que les candidats libres, devront passer la grande majorité de leurs épreuves en présentiel.
“Rien que d’y penser, je panique”, confie Amandine, lycéenne de terminale dans un lycée hors contrat dans le reportage de TF1 ci-dessus. Cette année, les élèves scolarisés dans ces établissements privés hors contrat devront en effet passer la plupart de leurs épreuves du baccalauréat en présentiel, tandis que les autres lycéens bénéficieront du contrôle continu.
Au total, 4000 lycéens et candidats libres sont concernés et devront plancher à l’écrit pour 85% des matières. Une situation qui contraste avec le baccalauréat 2020, lors duquel tous les lycéens français avaient bénéficié du contrôle continu, crise sanitaire oblige.
“Tous mes amis du public savent déjà qu’ils ont leur bac, car ils ont eu certains résultats du contrôle continu, donc ils ont même arrêté certaines matières, alors que moi tout se déroule maintenant", déplore Amandine. Les quelques milliers d’élèves non concernés par le contrôle continu devront passer entre 9 et 12 épreuves, selon leurs spécialités, lors du mois de mai et juin.
200 familles, chefs d'établissements et associations ont saisi le Conseil d'Etat
La décision, annoncée en février par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, suscite colère et incompréhension chez les élèves, les parents et les associations. “On tient compte de la crise sanitaire pour certains et pas d’autres. C’est un sentiment d’avoir deux poids deux mesures cette année pour le bac en 2021”, explique la mère de Maxence, atteint du syndrome d'Asperger, scolarisé dans un établissement hors contrat.
Dans une tribune publiée le 9 mars dernier dans le quotidien Le Monde, Anne Coffinier, présidente de l'association "Créer son école”, estimait que ces élèves "risquent d’être injustement pénalisés"."Ils ne comprennent pas ce deux poids deux mesures qui les expose au stress et à l’échec en cette année déjà tellement bouleversée par la pandémie", a-t-elle ajouté. Pour appuyer leur opposition, plus de 200 familles, chefs d'établissement et associations ont saisi le Conseil d’État pour demander l’annulation des épreuves, un recours qui a été rejeté.
De son côté, le ministère de l’Éducation justifie cette mesure car "ces élèves n'ont pas de livret scolaire homologué [...] Il n'est donc pas possible de connaître leur niveau réel sans passer les épreuves de terminale".
Pour le reste des lycéens, seules deux épreuves - 15% de la note finale - sont maintenues en présentiel : la philosophie et le grand oral qui auront lieu à la fin du mois de juin.