Le "pacte enseignant", mesure phare du gouvernement pour cette rentrée scolaire, permet aux enseignants d'effectuer de nouvelles missions en échange de nouvelles rémunérations.Or, 30% des collèges et lycées ne participent pas à ce stade au dispositif.Sans volontaires, les remplacements de courte durée ou le dispositif "devoirs faits" pourraient avoir du plomb dans l'aile.
Les chiffres "sont assez effarants, on ne s'attendait pas à ça." Lors d'un point presse ce mercredi, Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d'établissements, a dévoilé le résultat d'une enquête menée par son organisation au sujet du "pacte enseignant" mis en place depuis la rentrée. Cette mesure, promesse d'Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle, permet aux professeurs d'obtenir des revenus supplémentaires en échange de leur participation à de nouvelles missions.
Or, à ce jour, selon le SNPDEN-Unsa, aucun "pacte enseignant" n'a été signé dans 30% des établissements scolaires. Cette enquête, menée auprès de 2750 principaux et proviseurs, montre par ailleurs que "54% des collèges et lycées ont moins de 10% de pactes signés". Des chiffres très faibles, faisant dire au syndicat qu'une "allergie au pacte" était présente dans la plupart des établissements scolaires. "Il y a évidemment des écarts selon les établissements mais le taux moyen de pacte signé est de 23%", ajoute Bruno Bobkiewicz.
"Cela va mettre les chefs d'établissement en difficulté"
Parmi les missions proposées aux professeurs pour obtenir des rémunérations supplémentaires, on retrouve "le remplacement systématique des enseignants absents" pour de courtes durées, un objectif jugé prioritaire pour le ministère. La participation au dispositif "devoirs faits" au collège, à des stages de réussite lors des vacances ou, pour les enseignants du premier degré, à l'heure hebdomadaire de soutien en français et maths en 6ᵉ créée à la rentrée sont aussi des options pour les enseignants.
Le peu d'enthousiasme pour ce nouveau système inquiète le syndicat, tant le "pacte enseignant" est une mesure centrale pour le bon déroulement de cette année scolaire. "Cela va mettre les chefs d'établissement en difficulté, car les annonces faites au grand public qui s'appuient sur le pacte, tels que les remplacements de courte durée ou encore 'devoirs faits' ne pourront pas se faire correctement s'il n'y a pas de volontaires", analyse Bruno Bobkiewicz. Avec, à la clé, de potentielles conséquences sur le progrès des élèves ?
Modulable, ce "pacte enseignant" se décompose en trois unités de 1250 euros bruts, pouvant conduire à 3750 euros bruts d'augmentation par an si un enseignant en prend trois. En plus du manque de ferveur pour ce dispositif, le syndicat déplore toujours la pénurie de professeurs devant certaines classes, pointant le manque d'"au moins un enseignant en moyenne dans 48% des collèges et des lycées".
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