Entre 3 et 12 ans, comment aider son enfant à trouver le sommeil ?

Publié le 7 novembre 2018 à 12h35, mis à jour le 12 mars 2020 à 9h46
Entre 3 et 12 ans, comment aider son enfant à trouver le sommeil ?

Source : quintanilla / Thinkstock

CONSEILS - Quel parent n'a jamais bataillé pour envoyer son enfant se coucher ? Et que dire de ceux qui ont le plaisir de recevoir la visite de leur rejeton en pleine nuit, traumatisé par une terreur nocturne qui l'empêche de se rendormir ? Pour vous y retrouver, le Réseau Morphée a lancé lundi 5 novembre un site dédié au sommeil de l'enfant avec de nombreux conseils à la clé.

Ah, le sommeil des enfants, tout le monde a son avis sur la question. Ainsi, si vous vous laissez déborder, c'est forcément que vous avez raté une étape. "Pipeau", répond Frédérique Corre Montagu, auteure du livre "Aider son enfant à bien dormir !" (Editions Larousse). "En fait, d'après le pédiatre Arnault Pfersdorff, 30% des enfants de moins de 7 ans présentent des signes de troubles du sommeil. Concrètement cela veut dire que vous n'êtes pas les seuls à ramer le soir avec votre enfant ou à avoir baissé les bras", dit-elle.

Et ça, c'est plutôt rassurant, non ? Toutefois, il va falloir s'attaquer au problème. Pour vous accompagner, le réseau Morphée (réseau de santé consacré à la prise en charge des troubles du sommeil) a lancé lundi 5 novembre un site de référence dédié au sommeil de l'enfant. A la clé, informations et bonnes pratiques pour prendre en charge  par exemple, des difficultés d’endormissement ou des réveils nocturnes persistants.

Petits dormeurs... et gros dormeurs

"Le sommeil devient principalement nocturne entre 3 et 6 ans suivant les enfants", indique le Réseau Morphée sur son site. "Et les durées moyennes recommandées sont de 12 heures pour un enfant de 3 à 5 ans, 11 heures pour un enfant de 5-6 ans, 10 à 11 heures  entre 7 et 12 ans. Oui mais voilà, dans la réalité ce n'est pas si simple car chaque enfant va avoir son propre rythme. Du coup, "il ne faut jamais forcer votre enfant à dormir plus qu'il n'en a besoin ou envie, au risque de lui faire détester son lit", conseille Frédérique Corre Montagu dans son livre.

En fait, vous avez deux questions à vous poser : est-il un petit ou un gros dormeur ? Est-il du matin ou du soir ? Pour le savoir, "profitez d'un long week-end ou de petites vacances pour observer avec attention votre enfant et noter ses heures d'endormissement et d'éveils naturels, ainsi que l'heure où il a faim le midi et le soir", indique l'auteure. "S'il est très en forme, c'est qu'il a son compte de sommeil. Sinon, c'est que vous lui avez transmis le gène du sommeil et  l'amour de son lit !"

Une chose est sûre, poursuit l'auteure, "on est souvent tenté de laisser son enfant profiter de ses soirées le week-end pensant qu'une bonne grasse matinée rééquilibrera tout. Malheureusement même s'il passe autant de temps dans son lit, la qualité de son sommeil ne sera pas la même. C'est pourquoi les spécialistes préconisent de toujours lever un enfant à la même heure quelle que soit l'heure du coucher".

Chambre individuelle ou chambre commune ?

Direction maintenant la chambre : là aussi les meilleurs conditions doivent être réunies pour une bonne qualité de sommeil. Alors faut-il une chambre partagée entre les enfants d’une même famille, une chambre individuelle, voire une chambre commune aux parents et à l’enfant ? "Faire dormir l’enfant dans une chambre séparée de celle des parents est une habitude relativement récente et essentiellement adoptée par les sociétés occidentales. Elle est préférable, surtout à l’adolescence où l’enfant a besoin d’un environnement bien à lui. Une chambre partagée est parfois très précieuse pour renforcer le sentiment de sécurité affective au moment du coucher et développer des moments de partage entre frères et sœurs", indique le Réseau Morphée.

• Pour le lit, il évoluera au fil de l’âge de l’enfant : il est temps de supprimer les barrières quand l’enfant commence à les escalader… Les lits superposés ou en hauteur ne devront pas être proposés aux enfants avant 6 ans, et sont à éviter en cas de somnambulisme.

• Par ailleurs, la gestion de la luminosité est importante : l’obscurité est à privilégier, en mettant des rideaux occultants si besoin, mais la veilleuse peut être d’un grand secours... pour chasser les monstres. Toutefois, sa luminosité doit être la plus faible possible. 

VIDÉO - 7 conseils pour vous aider à retrouver le sommeilSource : Sujet JT LCI

Télé et jeux électroniques sont à bannir

"Pour un enfant, le moment de dormir implique une séparation d’avec ses parents et l’entrée dans un monde inconnu. C’est un moment angoissant. La petite histoire, l’échange sur les bons moments de la journée, le câlin, la chanson ou la boîte à musique, en présence des peluches ou doudous préférés, sont les étapes nécessaires pour préparer l’enfant au sommeil. Ce moment doit être calme et rassurant", explique le Réseau Morphée.

Autre conseil : "dès que possible, apprenez à votre enfant que sommeil et repas sont deux comportements distincts. Résultat, ne laissez pas l’enfant s’endormir systématiquement avec un biberon ou tout autre aliment. Par ailleurs, donnez le biberon du matin à l’emplacement des repas (cuisine, salle à manger) et non dans le lit. Il est également recommandé d’éviter la télévision ou la tablette pendant les repas".

Si le rituel est très important pour permettre à l’enfant de s’endormir seul et en toute confiance, il faut respecter quelques règles :

• Que ce soient histoires, câlins, chansons, massages…, un rituel doit être court. Il est également bien de dire d’emblée ce que l’on va lire : une histoire ou un chapitre…  pour ne pas passer toute la bibliothèque en revue. S’éterniser auprès de l’enfant peut lui faire passer le message que l’on n’a pas envie de le laisser seul, ce qui finalement est plus inquiétant qu’autre chose !

• Les rituels évoluent avec l’âge. Plus l’enfant est âgé, moins la présence d’un parent est nécessaire. La petite histoire cédera la place à la lecture, le mobile musical au lecteur numérique. Mais attention, la lumière bleue des écrans des appareils électroniques (smartphones, tablettes et ordinateurs…) est très stimulante et maintient en éveil. De plus, les jeux peuvent sérieusement différer l’arrivée du sommeil puis le dégrader. 

• Le temps passé devant la télévision n’est pas anodin non plus. Les enfants qui regardent la télévision deux heures par jour pendant les jours de semaine et le week-end ont un coucher plus tardif, une durée de sommeil diminuée et un lever plus tardif le samedi et dimanche, conclut le Réseau Morphée.

Quand le rituel du soir dérape

Il ne veut pas se coucher le soir.

"S'il est le seul qu'on envoie au lit, il peut se sentir brimé, puni. Pour éviter cela, n'interrompez pas brusquement ce qu'il fait. Puis, quand il a fini, accompagnez-le dans sa chambre en lui expliquant qu'il a besoin de plus de sommeil que les grands", conseille Frédérique Corre Montagu dans son livre. "Et si c'était de l'angoisse ?", s'interroge l'auteure. "Dans ce cas, après lui avoir donné son doudou, rassurez-le en lui disant que vous êtes juste à côté. Laissez la porte de sa chambre ouverte pour qu'il ne soit pas plongé dans l'obscurité et pour qu'il puisse vous entendre". 

Il se relève dès qu'on a le dos tourné.

"Même si à la longue, ça vous tape sur les nerfs, restez d'un calme olympien", prévient Frédérique Corre Montagu. "Prenez le par la main et pas dans vos bras, et raccompagnez-le dans sa chambre, sans sourire, bisous ou mots doux... Et persévérez".

Il a peur du noir.

"Dans le noir, l'enfant perd tous ses repères et, s'il a une imagination débordante, il se met à penser à mille choses effrayantes", explique l'auteure. "Dites-lui que vous aussi, vous aviez peur quand vous étiez petit, que c'est normal, que ça va passer en grandissant. Par ailleurs, en plus de la veilleuse ou de la petite lumière dans le couloir, pensez aux étoiles ou guirlandes phosphorescentes".

Il se réveille toutes les nuit.

Cela pourrait bien être à cause de terreurs nocturnes. "Elles durent entre 1 et 20 minutes et se caractérisent notamment par des pleurs et des cris. Elles concernent environ 40% des enfants et expriment un stress ou des angoisses", décrypte Frédérique Corre Montagu. "Dans ce cas, ne vous affolez pas et prenez votre enfant dans vos bras pour le rassurer. Sachez par ailleurs que c'est une étape normale du développement du cerveau. En revanche si le problème persiste, parlez-en à votre médecin".


Virginie FAUROUX

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