INÉGALITÉ - Sur la plateforme d'orientation, des professeurs se sont aperçus que des lycéens d'établissements privés mettaient en avant le fait qu'ils avaient assisté à des cours en "100% présentiel". Une démarche contestée par le syndicat enseignant.
Mettre en avant l’absence de cours à distance pour s'attirer les faveurs des enseignants-recruteurs. C'est la démarche entreprise par certains lycéens d'établissements privés pour augmenter leur chance d'accéder à une formation de l'enseignement supérieur. En épluchant les dossiers de candidature de ces élèves, des professeurs "ont eu la désagréable surprise de découvrir que certains dossiers, en particulier du privé, mentionnaient un suivi des cours en présentiel à 100 %", s'insurge le Syndicat national des enseignants du second degré (Snes-FSU) dans un communiqué publié ce lundi 27 avril.
Certains lycéens veulent ainsi introduire qu'ils auraient mieux suivi leur programme scolaire que leurs camarades confinés. Un argument jugé "abject" par le syndicat enseignant qui reporte la faute sur les établissements privés."Certains ont entendu tirer profit de leur refus d'alléger les effectifs afin de freiner l'épidémie et souhaité transformer en avantage comparatif la négation de l'intérêt général", peste-t-il.
En effet, lorsque les lycées publics sont passés en demi-jauge dès le premier reconfinement à l’automne 2020, les lycées privés, eux, ont continué d'accueillir tous les élèves. "En refusant, à l'automne dernier, d'imposer un cadrage national pour limiter la circulation du virus dans les établissements, le ministère a tout fait pour maintenir une situation d'inégalités", pointe du doigt le Snes-FSU, qui avait anticipé les répercutions négatives que rencontrent actuellement les professeurs sur Parcoursup.
Cet élément ne peut constituer en aucun cas un critère d'appréciation.
Les ministères de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur
Face à ces inégalités, le syndicat a appelé les ministères de l'Éducation nationale et de l'Enseignement Supérieur à dénoncer ce type d'initiative. "Le SNES-FSU demande au ministère de l'Enseignement supérieur d'intervenir officiellement pour condamner cette mention et interdire sa prise en compte comme critère de classement dans le tri des dossiers de candidatures", termine-t-il.
La réaction des deux ministères ne s'est pas faite attendre allant dans le sens de cette demande. "Cet élément ne peut constituer en aucun cas un critère d’appréciation de candidatures confirmées par les candidats. Cela n’a jamais été un critère et aucune formation d’enseignement supérieur ne pourrait avoir retenu un tel critère pour l’examen des vœux", ont-ils assuré dans un communiqué. "Il faut faire confiance aux enseignants du supérieur [...] à même d'apprécier objectivement les candidatures".
Cette polémique autour du "100% présentiel" des lycéens n’est qu’une illustration de plus d'une logique de concurrence dénoncée par le syndicat dès le lancement de la plateforme en 2018. Au cœur du problème ? Les critères de sélection retenus par les établissements du supérieur, générés par des traitements algorithmiques utilisés pour classer les candidatures.
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