Les jeunes passent 1200 heures à l’année sur les écrans contre 900 à l’école d’après Médiamétrie.Une trop grande exposition aux écrans peut multiplier les risques de développer des troubles du langage.Les enfants qui regardent la télévision plus de deux heures par jour voient leur niveau de lecture baisser.
Le chiffre risque de vous paraître édifiant, mais d’après le rapport révélé par Médiamétrie en 2017, les jeunes Français passent plus de temps sur les écrans qu’à l’école : 1200 heures par an contre 900 au sein de l’environnement scolaire. En parallèle, on constate que les jeunes ont de plus en plus de lacunes en français, que ce soit à l’oral comme à l’écrit. Selon l’étude Pirls, dévoilée le 16 mai 2023, on sauve tout de même l’honneur : les compétences en lecture et compréhension des écoliers français en classe de CM1 se sont stabilisées en 2021, après quinze années de baisse continue.
La France reste donc au-dessus de la moyenne internationale, mais légèrement en dessous de la moyenne européenne (527 points). La Finlande (549) et la Pologne (549) affichent les meilleurs résultats. La Suède décroche un score légèrement supérieur à celui de notre pays, mais pourtant, elle établit un lien direct entre les écrans et la baisse du niveau scolaire des élèves.
Les écrans font-ils baisser les notes à l’école ?
Comme l’a notifié une note de Santé publique France en 2020, une exposition récurrente ou prolongée des écrans a de nombreuses incidences sur l’apprentissage des enfants. Les possibilités de développer des troubles primaires du langage seraient même multipliées par 3 si l’accès aux écrans est donné juste avant l’école. En effet, si vous mettez votre enfant devant les dessins animés le matin, il va focaliser toute son attention sur un programme qui le passionne, et parviendra difficilement à rester concentré à l’école.
Le Dr Lisa Mundy, auteure de l’étude Murdoch Children’s Research Institute de Melbourne, a obtenu des résultats qui le prouvent. Après avoir suivi 1239 enfants, elle a constaté que “les enfants qui regardaient la télévision chaque jour pendant plus de 2 heures voyaient leur niveau de lecture et de numératie baisser 2 ans plus tard” par rapport à ceux qui utilisent les écrans avec modération.
Outre les risques liés à l’exposition, il faut aussi surveiller le contenu. La possibilité de développer des troubles primaires du langage est multipliée par 6 s’il ne discute jamais ou rarement avec ses parents de ce qu’il a vu rappelle Santé publique France.
Le manque d’interactions, responsable des troubles primaires du langage ?
Si les spécialistes de santé préconisent de ne pas laisser les enfants de moins de 2 ans, voire 3 ans, devant les écrans, c’est parce que les interactions sociales et verbales doivent être au cœur des activités quotidiennes. C’est principalement ce manque d’échanges qui peut affecter le développement du langage des enfants.
Si un court accès aux écrans leur est donné, il est très important d'interagir avec eux. “Qu’as-tu retenu de ce que tu as entendu ?”, “Qu’est-ce qui t’a fait le plus rire ?”, “Est-ce que quelque chose t’as semblé étrange ou t’as fait de la peine ?”, autant de questions qui peuvent inciter votre enfant à utiliser les mots de vocabulaires entendus par l’enfant. L'Académie Américaine de Pédiatrie (AAP) ne dit pas non aux écrans – tant qu’ils sont au maximum éducatifs – mais souligne l'importance d'une présence parentale : “Une interaction entre l'adulte et l'enfant pendant l'utilisation des écrans est cruciale.”
Les spécialistes recommandent donc aux parents de contrôler le contenu regardé par les enfants, mais aussi et surtout de réduire l’accès des petits aux écrans le plus tôt possible. Le but est d’éviter l’impact négatif sur la scolarité, les troubles du sommeil, la sédentarité et la cyberdépendance.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique
- SportsLigue des champions 2023-2024 : le PSG repart en campagne