Partage des tâches réussi : discussion, expérimentation, passage à l’action

Ingrid BERNARD
Publié le 4 novembre 2019 à 8h38, mis à jour le 22 novembre 2019 à 15h49
Partage des tâches réussi : discussion, expérimentation, passage à l’action
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SOCIÉTÉ - Vous vous sentez débordé(e), vous avez l’impression d’être le ou la seul(e) à assumer le quotidien de la maison ? Prenez la parole et passez à l’action.

Non, ce n’est pas toujours à la même personne de s’occuper du foyer. Marie-Laure Monneret, coach experte du partage des tâches, a développé des outils qui permettent une meilleure répartition des rôles. « Le changement peut être difficile à définir et à initier. L’organisation du couple est ancrée et les habitudes figées.

Pour passer à l’action, le couple a besoin d’outils pragmatiques pour étudier son organisation actuelle de manière très précise, définir la nouvelle répartition des tâches idéale et s’assurer que celle-ci soit respectée. Voici le parcours détaillé en trois étapes. 

La discussion, le point de départ

« La clé ? C’est la discussion », explique Marie-Laure Monneret. « C’est bien de vouloir faire évoluer l’organisation, mais il faut avoir la même vision des choses. Pour qu’une organisation soit pérenne, il faut qu’elle soit acceptée par tout le monde. Si elle ne convient pas à l’un des membres du couple, elle ne durera pas », admet-elle. « Au sein d’un foyer, c’est un partage des tâches équitables que l’on recherche, pas forcément égalitaire ».

Les techniques de communication constructive vous permettront d’aborder le sujet sereinement et efficacement. Choisissez un moment où vous êtes tous les deux seuls, calmes et disponibles.

1. Décrivez précisément la situation qui vous pose problème. Tenez-vous en aux faits, sans jugement ni critique. Prenons un exemple, vous recevez des invités. Votre conjoint met la table et dispose le couteau à gauche plutôt qu'à droite. Dites-lui simplement et sans lui faire de reproches : "Sais-tu que selon la coutume, le couteau se met à droite et la fourchette à gauche ?"

2. Exprimez votre ressenti face à cette situation ou les conséquences qu’elle a sur vous. Employez-le « je » et non le « tu » qui risquerait d’être accusateur. Votre moitié revient des courses et a oublié un ingrédient dont vous aviez absolument besoin pour le dîner du soir. Plutôt que de vous mettre en colère, expliquez-lui simplement : "Je suis ennuyée, j'avais vraiment besoin de lait pour préparer une quiche pour nos invités. Je vais prendre un peu de retard sur la préparation du repas".

3. Proposez à votre partenaire de travailler ensemble à la recherche d’une solution. Vous ne partagez pas le même point de vue sur la conduite à tenir lorsque votre enfant ramène une mauvaise note de l'école. Proposez à votre compagnon d'échanger sur le sujet et de vous mettre d'accord sur la façon dont vous allez aborder les choses avec votre progéniture. Le but étant de trouver un terrain d'entente.

Pour le convaincre utilisez les 4 ingrédients de la co-construction :

• Se focaliser sur son interlocuteur : le questionner pour parvenir à se mettre à sa place et comprendre sa vision de la situation

• Se mettre à l’unisson

• Présenter les bénéfices qu’il en tirera

• Mettre en avant le sens de la démarche

L’analyse de la répartition, pour un meilleur état des lieux

« Une fois que vous vous sentez motivés, vous pouvez passer à l’étape du diagnostic. Demandez-vous, qui fait quoi dans le foyer, à date. Notez les corvées qui prennent le plus de temps », conseille la coach. « Ipsos a mené une étude en partenariat avec Ariel* sur le partage des tâches à la maison et la transmission. Il y a un point très important qui montre que l’on peut avoir des visions totalement différentes selon notre position. Quand il s’agit de parler des courses, les pères et les mères se révèlent être totalement en désaccord. 64 % des femmes déclarent les faire toutes seules, alors qu’un homme sur deux déclare s’en occuper autant que sa conjointe ».

Pour être le plus objectif possible, Marie-Laure Monneret recommande donc de relever toutes les tâches réalisées par l’un ou par l’autre sur deux semaines et de faire une moyenne afin de faire le point. « Pour cela, ensemble, vous établirez la liste de toutes les tâches répétitives qu’il y a faire chez vous. Pour être sûr de n’en oublier aucune, vous pourrez les regrouper par catégories (la maison, les enfants, la voiture, le jardin…par exemple). Une fois cette liste établie, pendant 2 semaines, chaque partenaire complète le tableau des informations suivantes : chaque fois qu’il effectue une tâche, il note le temps passé. Pour simplifier on pourra inscrire des bâtons représentant 5 minutes »

« Il convient ensuite de réfléchir à deux sur le partage des tâches et d’établir une nouvelle organisation en fonction des goûts de chacun. »

Il est maintenant temps de passer à l’action

A l’issue de cette analyse, il faut établir une nouvelle organisation. L’objectif n’est pas nécessairement une répartition 50/50, mais une répartition équitable. Il s’agit de chercher un équilibre qui soit juste pour chacun en fonction de ses capacités et ses goûts. « Nous avons développé avec Ariel des outils, que l’on peut retrouver sur le site de la marque. Au début, il est important de se montrer rigoureux pour se donner confiance ». Il convient alors de noter sur un grand tableau hebdomadaire le rôle de chacun. N’hésitez pas à parler de ce qui est bien fait ou pas à votre goût. Et surtout « laissez l’autre faire les choses à sa manière. Il le fera peut-être différemment, mais certainement aussi bien que vous. Et puis demandez-vous : « Qu’est-ce que ça change au final que ce soit un peu moins bien fait ? » La plupart du temps, la réponse sera : « Rien » 

Vous avez à présent toutes les clés pour vous répartir les tâches ménagères le plus équitablement possible. Alors, au boulot ! 

*Etude Ipsos "Partage des tâches ménagères et transmission : regards croisés Enfants-Parents » pour Ariel (P&G). Enquête réalisée en ligne du 20 au 26 août 2019 auprès de 500 enfants âgés de 8 à 16 ans, et du 19 au 24 août auprès de 500 parents d’enfants de 8 à 16 ans, selon la méthode des quotas.


Ingrid BERNARD

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