Premières vacances à deux : un couple sur dix n'y survit pas, pourquoi ?

Publié le 30 juillet 2022 à 17h20

Source : JT 13h WE

Selon une étude britannique, les premières vacances passées exclusivement à deux constituent très souvent un test délicat pour un jeune couple.
À tel point que les moins solides ne passent pas la fin des vacances.

Dans l'inconscient collectif, les vacances riment avec soleil, joie de vivre, farniente... Mais, et on l'oublie trop souvent, elles sont aussi sources de tensions. À plus forte raison pour les jeunes couples qui partent pour la première fois ensemble et se découvrent alors loin de chez eux, de leurs amis, de leur famille, de leurs habitudes. Seuls, mais ensemble. Une "expérience" qui teste le lien affectif, par laquelle tout jeune couple est passé.  

Selon une étude britannique de Holiday Autos remontant à 2016, menée auprès de 2000 personnes outre-Manche, "un couple sur dix se séparerait à son retour de vacances passées à deux exclusivement". Dans le détail, 40 % des sondés racontaient s'être disputés pendant leurs vacances en amoureux. Et un quart des disputes ayant occasionné la rupture ont lieu moins de 24 heures après le départ.

Bien sûr, qui dit conflit, dit sujets qui fâchent... Si l'on se fie à l'étude, la question des transports arrive en tête des motifs : 33% se sont déjà disputés en voiture lors du trajet aller, 12 % dans la queue à l'aéroport. En outre, 24% des couples se sont disputés en faisant les bagages, 17% ont connu une discorde sur le budget à respecter, 17% se sont jetés au visage l'abus d'alcool et 16% le choix des repas. Et, plus rédhibitoire que tout, 18% ont été écœurés par le fait de passer trop de temps ensemble.

Promiscuité, injonctions...

Les témoignages de couples ayant rompu au retour de leurs "premières vacances" se ramassent à la pelle, comme des feuilles mortes, sur les forums de discussion. Il y a plusieurs explications à ces tensions, expliquait à TF1info le sexologue Patrick Papazian en août 2019. Selon lui, "le couple est un défi au temps et à l’espace : au temps, parce que l’allongement de la durée moyenne de la vie fait que des 'super-couples' de 60, 70, 80 ans de vie commune ne sont plus rares (et que des vies marquées par 4, 5 voire plus d’installations en couple ne sont pas rares non plus !)". Et un défi "à l’espace, la promiscuité étant l’ennemie de l’érotisme. La tension érotique dans un couple réside dans la représentation de l’autre comme un continent familier, mais à explorer. C’est cette contradiction apparente qui fait la magie du couple… Ou sur laquelle reposent les difficultés. Comment peut-on avoir envie d’explorer l’autre quand on partage son territoire H/24 ?" 

Cette promiscuité engendre un autre problème : l’incapacité à communiquer ou à dire ce que l’on ressent ailleurs que dans ses rassurants repères spatio-temporels. "Le couple constitue aussi une forme de promesse marketing du bonheur dans une société aux normes obsédantes, comme en témoignent, par exemple, les sujets de l’été 'combien de fois faites-vous l’amour par semaine avec votre compagnon ?' dans les journaux féminins", expliquait le sexologue. "En vacances, on réalise alors que ces injonctions sociales ne tiennent pas forcément et lorsque l’un ou l’autre n’arrive plus à échanger sur les émotions, c’est toujours problématique." Et les tensions de s’amplifier, de faire boule de neige, à la faveur de l'été. À partir de rien, le plus souvent.


Romain LE VERN

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