TERRORISME - Le rapport de l'inspection générale de l'Education souligne notamment un défaut de surveillance des réseaux sociaux. Il indique en revanche que la réactivité de l'administration n'est pas en cause.
Un rapport de l'inspection générale de l'Education se penchant sur les événements survenus dans le collège de Samuel Paty avant son assassinat a confirmé la réactivité de la prise en charge de l'institution mais souligne un défaut de surveillance des réseaux sociaux.
"La reconstitution du déroulement des faits tend à montrer que, tant au niveau de l'établissement qu'aux niveaux départemental et académique, les dispositions ont été prises avec réactivité pour gérer le trouble initialement suscité par le cours sur la liberté d'expression de Samuel Paty", écrit l'inspection générale de l'Education dans un rapport rendu public jeudi 3 décembre.
Au début du mois d'octobre, ce professeur d'histoire-géographie de 47 ans avait montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet, lors d'un cours sur la laïcité. qui avait créé la polémique auprès de certains parents. Dix jours plus tard, il a été assassiné par un Tchétchène radicalisé, à la veille des vacances. La principale du collège "a accompagné le professeur dès le lendemain mardi quand elle a recueilli une première réaction d'une mère d'élève" et a alerté l'académie "dès le jeudi 8 avant même d'avoir rencontré le père de l'élève et l'individu qui l'accompagnait".
Samuel Paty avait "reconnu une maladresse"
Au sujet de l'entretien que Samuel Paty a eu avec le référent académique laïcité, la principale et la conseillère d'éducation, l'inspection explique que dans un premier temps, l'enseignant a eu "du mal à percevoir qu'en proposant aux élèves de sortir il a fait une erreur, il pense qu'en cela son comportement est conforme aux principes de la laïcité".
Samuel Paty a ensuite "reconnu une maladresse, dans la mesure où ce qui était pensé comme un moyen de protéger les élèves a finalement froissé", poursuit l'inspection, précisant que "lors de l'entretien, il est redit qu'il n'a pas demandé explicitement aux élèves musulmans de sortir mais qu'ils se sont sentis désignés implicitement".
"Il y a eu une bonne réactivité et des réflexes professionnels, de la part de Samuel Paty, de la principale du collège et des différents acteurs dont les équipes "Valeurs de la République" de l'académie de Versailles. Le soutien de l'institution au professeur semble avoir été total", affirme le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer dans une interview au Figaro.
Après les cours de Samuel Paty, la polémique, via notamment la vidéo du père d'une élève, a été particulièrement relayée sur les réseaux sociaux. Mais le rapport note que l'alerte a été donnée "par des parents d'élèves ou par un professeur". Le rapport estime qu'il "apparaît nécessaire de mettre en place ou de faire monter en puissance des cellules de veille des réseaux sociaux".
800 incidents lors de l'hommage rendu au professeur
Dans un communiqué distinct, le ministère de l'Education nationale a indiqué avoir recensé près de 800 incidents (17% pour apologie du terrorisme) lors de l'hommage rendu à Samuel Paty dans les établissements scolaires. Quelques jours après le chiffre de 400 avait été donné par le ministre.
Au total, 44 exclusions définitives ont été prononcées par les établissements et 286 signalements ont été effectués auprès des services police-gendarmerie et 136 auprès des procureurs de la République.
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