Cantines scolaires : vers une note plus salée à la rentrée dans de nombreuses communes

V. Fauroux | Reportage vidéo Jean-Philippe Elme et Pascal Schély
Publié le 26 mai 2022 à 9h27

Source : JT 13h Semaine

Les tarifs des cantines scolaires risquent d'augmenter à la rentrée prochaine.
La moitié des communes seraient concernées.

À Saint-Étienne-de-Chigny (Indre-et-Loire), ce mercredi, le menu de la cantine avait de quoi ravir les plus jeunes : frites, steak haché à la sauce tomate, carottes râpées en entrée et yaourt en dessert. Un menu à 3,80 euros pour les maternelles, 4,05 euros pour les grands. Mais à la rentrée prochaine, les parents vont faire grise mine, car la facture s'annonce plus salée. 

Sensible à l'inflation

Or, deux tiers des enfants de l'école y mangent tous les jours. "C'est très important une cantine. Même dans un petit village, les parents ne peuvent pas les garder à midi pour manger, c'est essentiel", reconnaît la responsable Jessica Azema dans la vidéo du 13H de TF1 en tête de cet article. Essentiel, mais sensible à l’inflation. Le prestataire cuisine est à plus de 100 kilomètres, et tout augmente. La mairie a donc dû revoir ses tarifs, et ce sera 26 centimes de plus par repas et par enfant à la rentrée. 

Ce qui inquiète un père de famille : "On est obligé de faire avec. J'ai trois filles scolarisées à l'école, donc c'est vrai que ça commence à faire une petite augmentation par mois", dit-il. "A la fin du mois, on va devoir se priver sur certaines choses pour pouvoir payer la cantine", renchérit un autre.

"La moitié des communes"

Le Conseil municipal n’avait pas beaucoup de choix. C’était soit casser le contrat avec le fournisseur de la restauration collective, soit avoir recours à "une baisse de la qualité du choix des produits, chose qu’on n’a pas voulu faire", explique le maire Régis Salic. La commune paye déjà 30% des repas et elle prendra à sa charge la fin de l’année scolaire. 

Mais toutes les collectivités territoriales ne pourront pas faire face. Pour Gilles Pérole, co-président du groupe de travail restauration scolaire à l’Association des maires de France (AMF), il s’agit ni plus ni moins que de "demander aux collectivités d’assumer seules le surcoût des contrats passés avec la restauration collective". En effet, aucune compensation n’a été prévue pour les gestionnaires de restauration collective, qui ont déjà dû "porter seuls" les surcoûts engendrés depuis deux ans par la crise sanitaire, rappelle l’adjoint au maire de Mouans-Sartoux, qui les a évalués à 1,20 euro par repas dans sa commune.

Une situation redoutée par Philippe Laurent, maire de Sceaux et vice-Président de l'AMF, qui demande l’ouverture de discussions de fond avec le gouvernement pour faire face à l’augmentation des prix des denrées alimentaires : +3,4 % en un an. Selon lui, "la moitié des communes" du territoire vont appliquer une augmentation à la rentrée prochaine "de 5 à 15% selon les entreprises", a-t-il souligné ce mercredi matin sur RTL.


V. Fauroux | Reportage vidéo Jean-Philippe Elme et Pascal Schély

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