Vous partez au ski avec votre bébé ? Les conseils d'un pédiatre pour que tout se passe bien

Publié le 29 novembre 2023 à 18h30

Source : JT 13h WE

Cette année, vous avez décidé de partir avec bébé.
Cela va nécessiter un peu d'organisation, et surtout de prendre quelques précautions.
Un pédiatre nous délivre ses conseils.

Pour la première fois cette année, vous partez avec votre bébé pour profiter des sports d'hiver. Toutefois, plus le séjour approche et plus vous vous posez de questions. Parmi elles : est-il assez grand pour passer un séjour à la montagne ? À quelle altitude peut-il monter ? Comment bien l'équiper ? Que dois-je faire pour le protéger du soleil ? Quelles activités lui proposer ? 

Le docteur Jean-François Pujol, pédiatre en Gironde, avait répondu à nos questions en 2019. Nous republions à l'approche de l'hiver ses conseils pour que votre séjour se passe sans accrocs. 

1- Pas de montagne avant l'âge de 1 mois

"En général, on conseille d'attendre l'âge de 1 mois avant d'emmener son bébé à la montagne, pour être sûr qu'un certain nombre de problèmes, notamment cardiaques, n'apparaissent pas. Il faut dire que la période néonatale est celle où le nouveau-né s'adapte à son nouvel environnement. Ce n'est pas pour rien que quatre consultations médicales sont conseillées durant ce mois. Passé ce cap sensible, si l'enfant est en pleine forme, il n'y a pas de contre-indications pour qu'il voyage", explique le pédiatre. Toutefois, ce dernier se veut pragmatique et conseille aux parents férus de ski "de laisser leur bébé à papy et mamie pour mieux en profiter". "L'intérêt d'un séjour à la montagne pour un nourrisson ou un petit enfant jusqu'à 3 ans est quand même très limité", reconnaît-il.

2- Attention à l'altitude

Parmi les questions qui taraudent les parents, l'altitude arrive souvent en première position. Il faut dire que les chiffres divergent en fonction des pédiatres. 1200 m, 1500 m 1800 m ? Quelle est la limite à ne pas dépasser ? On s'y perd. Pour le docteur Pujol, cela n'a rien d'étonnant, car l'altitude est à adapter en fonction de votre enfant. "S'il n'a aucun antécédent médical, jusqu'à 2000 mètres, cela ne pose pas trop de problème. Au-delà, ce n'est pas conseillé, dit-il.  En revanche, s'il a des problèmes cardiaques - même minimes -, des problèmes respiratoires de type bronchiolites à répétition, asthme du nourrisson, si c'est un prématuré, si c'est un enfant né avec un très petit poids de naissance, il ne faut pas partir en altitude sans l'avis autorisé d'un pédiatre. Et quoi qu'il arrive, dans ces cas-là, il vaut mieux ne pas dépasser les 1000 mètres, prévient le docteur. Après, à partir de 3 ans, si l'enfant n'a pas de problèmes de santé qui justifient des mesures particulières, il n'y a plus de restrictions".

Autre conseil, "au fur et à mesure que vous montez vers la station de ski, il est bienvenu de proposer à son bébé de téter, pas forcément du lait, ça peut aussi être de l'eau. Et ne pas hésiter à le faire manger si l'heure du repas tombe à ce moment-là, poursuit le pédiatre. La raison est simple, comme pour les adultes, dès que l'on prend de l'altitude, on a les oreilles qui se bouchent. C'est pour ça qu'en avion, on propose des bonbons au moment du décollage et de l'atterrissage, pour déglutir et ouvrir l'orifice des trompes d'Eustache (fin canal qui relie l'oreille à la gorge, ndlr)".

3- Bien protéger son bébé du froid

C'est bien connu, l'enfant qui ne marche pas se refroidit plus vite que celui qui est en mouvement. Résultat, "il faut habiller plus chaudement les tout-petits, en protégeant leur ventre et leur dos, et vérifier que leurs après-skis et leurs vêtements sont toujours bien secs, souligne le docteur Pujol. Par ailleurs, préférez les heures les moins froides, entre 11h et 15h, pour sortir bébé". 

"Veillez également à bien couvrir leurs extrémités, poursuit le pédiatre. Les mains des tout-petits, comme leurs pieds, sont en effet très fragiles, ils ont donc vite tendance à avoir des engelures". En revanche, à la question "faut-il superposer plusieurs couches de vêtement ?" Le médecin se montre dubitatif. "Deux épaisseurs de qualité vaudront toujours mieux que quatre ou cinq de mauvaise", répond-il. "Par exemple, si on lui met des moufles bien isolantes, il n'y aura pas besoin de mettre des gants en dessous. Et s'il a un bon pull en laine avec un sous-pull, cela suffit avec l'anorak ou la combinaison".

"Plus tard, quand bébé aura grandi et qu'il sera prêt à chausser ses premiers skis, investissez dans des vêtements très pratiques pour bouger… et faire pipi ! À éviter : la combinaison d'une pièce, les bretelles ou le body. À privilégier : la combinaison deux pièces, le pantalon avec taille élastique et le collant dessous", conseille le pédiatre.

4- Gare au soleil !

Il faut le savoir, à la montagne, la neige réfléchit 80% des UV transmis par le soleil, alors on ne badine pas avec les protections, "surtout que la peau de bébé est très fragile". "On lui met donc sur le visage un écran total, du stick à lèvres, et on l'équipe de lunettes de soleil ou d’un masque. Bien sûr, n'achetez pas de gadget, on investit dans des lunettes qui protègent réellement des UV", prévient le docteur Pujol. "Par ailleurs, hydratez-le davantage car l'hygrométrie ambiante est souvent moindre en altitude", avance-t-il. "Ne pas hésiter à utiliser une crème ultra-grasse pour le corps et à lui proposer à boire plus souvent entre les repas".

5- Mieux vaut prévenir que guérir

Bébé est un habitué des otites ? "Emportez dans vos valises votre stock de sérum physiologique ou d'eau de mer sous forme de spray ou de dosettes, pour faire des lavages de nez préventifs, matin et soir", avertit le pédiatre. Un conseil de bon aloi en période hivernale, que l'on soit à la montagne ou pas d'ailleurs. Car selon, le docteur Pujol, "ce n'est pas l'altitude qui va provoquer des otites, mais plutôt le froid qui va favoriser les rhumes. L'otite n'en est que la conséquence car la porte d'entrée des oreilles et des bronches, c'est le nez". Et pour éviter toutes autres déconvenues, "emportez également votre trousse à pharmacie habituelle, avec notamment du paracétamol, des pansements, et un désinfectant. Une chose est sûre, si l'enfant a des fragilités connues, il vaut mieux consulter avant de partir", conclut le pédiatre.


Virginie FAUROUX

Tout
TF1 Info