ATTAQUE EN REGLE - Lors d'une réunion à Strasbourg avec 1200 participants de son mouvement En marche, Emmanuel Macron esquissé un programme sur le thème de la "responsabilité politique" et violemment attaqué Alain Juppé et Nicolas Sarkozy sur le thème judiciaire.
Il aura fallu près de deux heures de réunion publique, et une bonne demi-heure de discours, pour qu'Emmanuel Macron décoche ses premières flèches et réveille les quelque 1200 partisans de son mouvement En Marche réunis mardi soir à Strasbourg. Lancé dans un discours sur la "responsabilité" en politique, l'ancien ministre de l'Economie a pris pour cible les deux favoris de la primaire à droite, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy.
Sans nommer Alain Juppé - dont il n'a probablement pas apprécié le "ni loyal, ni compétent" lancé il y a trois jours à son adresse -, Emmanuel Macron a froidement rappelé la condamnation de ce dernier en 2004 pour "prise illégale d'intérêts" dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. "Toutes les fautes ne se valent pas", a-t-il asséné. "La prise illégale d'intérêts est un manquement à la probité. Comment peut-on incarner l'Etat, donner des leçons à tout le monde, commencer à constituer son gouvernement et envisager, en s'étant rendu coupable de telles fautes, de dire aux Français qu'on sera garant de leurs règles ?" A travers cette réplique, l'ex-ministre de l'Economie met un terme a priori définitif aux supputations de ceux qui le voyaient s'associer au maire de Bordeaux.
Peut-on imaginer se présenter au suffrage des Français quand sa probité a été mise en cause ?
Emmanuel macron
Sarkozy, Fillon, Juppé, "une configuration impensable"
La deuxième cible d'Emmanuel Macron, c'est bien sûr Nicolas Sarkozy. Toujours sans citer son adversaire, le patron d'En Marche a fustigé un candidat qui n'a pas "respecté les règles", faisant mine de se demander comment on peut "se présenter au suffrage des Français alors qu'on a délibérément dépassé le plafond de sa campagne", une allusion à l'affaire Bygmalion, dans laquelle l'ex-Président est mis en examen.
Ces sorties s'inscrivaient dans un discours plus général sur le renouvellement de la vie politique. Devant ses supporters, Emmanuel Macron a estimé, à propos d'Alain Juppé, de François Fillon et de Nicolas Sarkozy, que voir "un ancien Président et deux anciens Premier ministres" concourir à l'élection présidentielle est "une configuration impensable dans les démocraties modernes". Avant de tancer au passage la proposition, soutenue d'ailleurs par François Hollande, visant à limiter le cumul des mandats dans le temps.
Ce n'est pas la peine de limiter les mandats dans le temps pour avoir de telles pratiques. Un minimum d'introspection doit être fait pour légitimer un retour en politique
Emmanuel Macron
Les saillies de l'ancien conseiller de François Hollande ont servi à planter le décor d'un projet politique qui sera détaillé "dans les semaines à venir". Le possible candidat à la présidentielle, égratignant au passage le quinquennat de François Hollande (encore et toujours sans citer l'intéressé) et le manque de pédagogie sur la loi Travail, a posé les bases d'un projet de réforme constitutionnelle, visant à obliger un président de la République "à rendre des comptes chaque année sur l'avancement de ses engagements". Ou encore, à contraindre le gouvernement à être "responsable devant le Parlement", comme au Royaume Uni. Mais aussi à instaurer une "responsabilité des ministres", qui ne pourraient être nommés s'ils ont "un casier judiciaire B2".
Bref, Emmanuel Macron a décidé d'engager le bras de fer sur le thème du renouvellement, ce qu'il nomme "l'hygiène démocratique" et "l'émancipation citoyenne" contre les vieilles pratiques. "Nous commettrions une erreur irréparable en laissant la vitalité démocratique aux extrêmes", a-t-il lancé à l'attention du Front national, plaidant au passage pour un nouveau traité européen soumis aux citoyens. Ce mardi soir, Emmanuel Macron a enfin laissé transparaître un début de projet. Ou du moins, de méthode.
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