"Fillon, tiens bon !", Frigide Barjot lance une pétition pour défendre son "candidat de la filiation"

par Claire CAMBIER
Publié le 4 février 2017 à 23h20
"Fillon, tiens bon !", Frigide Barjot lance une pétition pour défendre son "candidat de la filiation"
Source : AFP

SAUVÉ – Si François Fillon peine à obtenir l’appui des cadres de son parti, il peut compter sur un soutien indéfectible : celui de Frigide Barjot. La pasionaria de la Manif pour tous a lancé ce vendredi une pétition pour encourager le candidat LR à poursuivre son combat et à défendre les valeurs de la famille.

"On ne nous volera ni notre vote, ni nos valeurs." Frigide Barjot n’en démord pas, François Fillon doit garder la barre malgré la tempête médiatique. Pas question que le vainqueur de la primaire de la droite ne cède sa place. Empêtré dans une affaire d’emplois présumés fictifs dont aurait bénéficié son épouse, le candidat subirait des attaques infondées. L'ancienne pasionaria de la Manif pour Tous est donc montée au créneau … en créant une pétition. Lancée vendredi 3 février et signée de son vrai nom Virginie Tellenne - celui qu'elle préfère désormais utiliser, d'ailleurs -, elle a réuni tout de même près de 13.000 signatures en un jour.

Sa ligne de défense : la famille, encore et toujours. "Oui ses assistants furent aussi son épouse, et ses enfants. La loi le permet", souligne Frigide Barjot. "De la réussite de sa famille et de sa proximité avec elle a dépendu celle de sa carrière politique fondée sur la défense de la famille." François Fillon ne serait donc qu'un simple homme politique, travaillant en famille, pour rester au plus près de ses proches. Ce que semble cependant occulter la militante, c’est que ce n’est pas l’emploi de membres de sa famille qui est reproché au candidat, mais bien d’avoir financé des emplois fictifs. 

Pas d'emplois fictifs mais une "façon familiale et bénéfique de travailler".
Frigide Barjot

Qu'à cela ne tienne, la militante poursuit son argumentaire, tout droit sorti de la conception toute particulière du genre et du couple de la Manif pour Tous, à savoir que derrière tout homme politique se cacherait une femme de l’ombre : "Sans une femme s'occupant de son mari public et de la vie privée de ses enfants, sa réussite politique au plus haut niveau ne serait jamais advenue de la même façon", affirme-t-elle. 

Près d’un million d’euros de salaire versés à Penelope Fillon pour son rôle d'"assistante comme (de) femme au foyer" dévouée, elle n’y voit donc rien d’anormal, "les tâches multiples étant réelles". S'il nous est parvenu que Penelope Fillon avait bien distribué des tracts et corrigé des discours, la justice n’a pourtant pas encore réussi à clarifier ce point.

Frigide Barjot va même jusqu’à qualifier ces présumés emplois fictifs d’une "façon familiale et bénéfique de travailler." Avec une telle défense, François Fillon est sauvé.

Le plan B, pour nous, n'existe pas.
Frigide Barjot

Mais le but de cette pétition n’est, au fond, pas de trouver des arguments pour retourner les reproches faits à François Fillon en action légitime. Il est plutôt de défendre les valeurs de la famille et d’empêcher tout "plan B". Cela lui avait été reproché durant l'entre-deux-tours de la primaire de la droite et du centre : l'ancien Premier ministre a, depuis ses (très) jeunes débuts au Parlement, refusé de voter ou voté contre tous les textes favorisant la facilitation de l'avortement et la progression des droits LGBT.

"C'est le socle de son programme sur la famille dans toutes ses manifestations mais avec une seule filiation que nous voulons", écrivent Virginie Tellenne et ses associés. "Et c'est pour cela que ce programme protectionniste de la personne [...] est attaqué. Si la pression médiatique libérale et mondiale impose un autre candidat, c'est pour mieux détruire notre programme. Aucun autre candidat à droite ne pourra rassembler sur ces bases-là." 

Mais qui serait donc derrière cette machination, cette attaque à quelques mois de la présidentielle ? La réponse est toute trouvée et frise la diffamation : "Emmanuel Macron, programmé par Hollande et financé par Bergé" (mécène, militant LGBT et propriétaire du Monde). Ils "ne nous voleront pas notre vote et nos convictions", terminer la militante. 


Claire CAMBIER

Tout
TF1 Info