MUNICIPALES – Le spectaculaire projet de Cité du cinéma à Cannes, lancé il y an un an par le maire actuel Bernard Brochand, est suspendu au résultat de la campagne électorale. Il ne fait pas l’unanimité parmi les candidats à l’Hôtel de Ville.
Le "Beaubourg du cinéma mondial", le "pendant du musée Guggenheim à Bilbao" version septième art, avec 400 000 visiteurs par an à Cannes… Les superlatifs ne manquent pas dans la plaquette de présentation du projet de Cité du cinéma lancé il y a quelques mois par le maire Bernard Brochand. L’initiative, consistant à installer sur un site de quatre hectares en bord de mer, non loin du Palais des festivals, différents espaces d’expositions, de projections, de documentation ou d’archives du Festival du film, divise les candidats à l'élection municipale.
A la suite de son appel à projets, l’Hôtel de Ville a réceptionné, début janvier, plusieurs candidatures de concepteurs-exploitants-financeurs. Mais, aux dernières nouvelles, elles sont restées coincées dans les enveloppes. "Elles seront examinées à l’issue du scrutin du 30 mars par la nouvelle équipe qui décidera (…) de donner une suite ou non", explique la mairie.
Nouveau round Lisnard vs Tabarot
Étonnamment,
David Lisnard
(UMP), pourtant premier adjoint sortant, n’a pas évoqué la Cité du cinéma dans son programme électoral. "Je n’ai pas de vision financière sur ce projet. Or, tout ce que j’ai proposé est finançable", argue-t-il. Un enterrement de première classe ? Tout dépendra en fait des propositions reçues, précise-t-il. "Je dis oui à un musée du cinéma qui ferait de Cannes la capitale du cinéma 365 jours sur 365, éventuellement sur le terrain envisagé, à condition qu’il n’y ait pas de gêne et qu’il ne soit pas un gouffre financier".
Son principal adversaire, Philippe Tabarot (UMP), ne veut absolument pas entendre parler de cette idée "pharaonique à 200 millions d'euros", selon lui. "Si je suis élu, je ne ferai pas la Cité du cinéma à Picaud, pour respecter l’engagement pris avec les riverains à plusieurs reprises", lance-t-il. Jean-Pierre Villon (Alliance Ecologiste Indépendante) dit niet lui aussi : "Je n’en vois pas l’intérêt. On est surchargés en lieux d’exposition, et en dehors du festival les touristes viennent pour profiter du soleil…"
"Ne pas rayer la MJC Picaud de la carte"
D’autres adhèrent… avec plus ou moins de réserves. "Tout cela est encore flou. Pourquoi effectivement ne pas faire quelque chose autour du cinéma, estime Anne Majri (PS), à condition que cela reste culturel. Nous ne sommes pas contre les retombées économiques et les emplois que cela pourrait créer."
Dominique Henrot (FDG) trouve l’idée bonne "mais il ne faudra pas que la MJC Picaud (qui est sur le site envisagé, NDLR) soit rayée de la carte", prévient-il. Du côté du FN-RBM, on ne dit pas non… mais pas oui non plus. "Il faudra veiller à ce qu’il n’y ait pas d’embouteillages dans le secteur et que le projet profite à l’ensemble des Cannois", préconise Catherine Dorten. Un sujet d’autant plus sensible pour les candidats que les riverains sont très partagés. L’avenir post-élection de ce projet mérite assurément la palme d’or du suspense.
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