TRIBUNE - Plusieurs grands patrons sont montés au créneau ce mardi dans Les Echos pour alerter sur le risque que présenterait une possible élection de Marine Le Pen à la présidence de la République. Ils sont notamment inquiets concernant une éventuelle sortie de la zone euro, comme le souhaite la candidate du FN.
Dans Les Echos daté de ce mardi, plusieurs grands patrons ont tenu à mettre en garde contre une possible élection de Marine Le Pen à la présidence de la République. Le PDG de Veolia, Antoine Frérot, estime que "mises à part les TPE et les PME, le Front national affiche une vision de grande défiance vis-à-vis des entreprises, alors que ce sont elles qui créent des richesses et des emplois".
Selon lui, une sortie de l’euro, comme le souhaite la candidate du FN, serait "une catastrophe pour les entreprises françaises et les habitants". Cette sortie se traduirait "par la hausse du prix des matières premières et des biens importés, ainsi que le renchérissement de beaucoup d'investissements industriels". Antoine Frérot explique ainsi aux Echos que "pour vendre, il faut produire, et pour produire, il faut des machines-outils : or 90 % de celles utilisées en France proviennent de l'étranger".
Une élection qui créerait une "incertitude dévastatrice" ?
Pour Jean-Pierre Clamadieu, président du comité exécutif du groupe Solvay, impossible de "rester silencieux", à la fois en tant que "dirigeant d'un grand groupe industriel"mais aussi en tant que "citoyen convaincu de la rupture historique que la construction européenne représente". Une arrivée de Marine Le Pen à l’Élysée menacerait "lourdement l'avenir en s'attaquant directement à près de soixante ans d'histoire commune autour de la construction européenne".
Thierry Breton, PDG d’Atos, considère qu’une élection de Marine Le Pen "que son programme soit appliqué ou pas, créerait immédiatement une incertitude dévastatrice. Avec pour conséquence mécanique une explosion des taux sur la dette française, dès le lendemain matin de l'élection, et un élargissement très significatif de l'écart de taux avec l'Allemagne". "A un horizon de 24 mois, la charge de la dette doublerait, passant de 45 à 90 milliards d'euros au minimum. L'impôt sur le revenu des Français rapportant 80 milliards, il faudrait l'augmenter de 50% - sans même parler du reste du programme, dont le coût dépasse 100 milliards d'euros", ajoute-t-il.
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17% des patrons ont voté FN au premier tour
Le 25 avril dernier, Michel-Edouard Leclerc, président-directeur général de l'enseigne de grande distribution E.Leclerc, postait sur son blog un billet expliquant avoir suffisamment défendu le projet européen ou encore l’euro "pour que personne n'imagine un seul instant que je puisse voter pour quelqu'un qui propose la déconstruction de la plus grande avancée politique du XXe siècle".
Le jour du premier tour de l'élection présidentielle, un sondage OpinionWay notait que seulement 17 % des chefs d'entreprise, artisans et commerçants avaient voté pour le FN.
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