FINALEMENT JE RESTE - Selon des informations de Marianne, Manuel Valls projetait bien de démissionner lundi dernier lors d'un entretien avec le chef de l'Etat, afin de préparer sa candidature à la primaire socialiste. Mais l'échange entre les deux hommes aurait changé la donne...
C'est l'histoire d'une démission qui n'a pas eu lieu. Lundi dernier, au lendemain de son interview au JDD où il annonçait qu'il pourrait affronter François Hollande dans le cadre de la primaire de janvier, Manuel Valls avait un déjeuner programmé avec le chef de l'Etat. Un déjeuner forcément tendu, à l'occasion duquel on s'attendait à l'annonce de la démission du Premier ministre, ouvrant la voie à une crise institutionnelle sans précédent.
Il n'en a rien été. L'Elysée, puis Matignon, ont mis fin au suspense, annonçant que les rumeurs de remaniement ministériel et de démission n'avaient aucun fondement.
Le duo de l'exécutif sur le fil
Que s'est-il donc passé lundi ? Selon des informations de l'hebdomadaire Marianne à paraître ce vendredi, les rumeurs étaient bel et bien fondées, mais le déjeuner ne s'est pas déroulé comme le prévoyait le locataire de Matignon. Ce dernier, bien décidé à annoncer sa démission, est arrivé à l'Elysée à 12h30, après une entrevue avec le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, auquel il a annoncé ses intentions, et qui tente de l'en dissuader.
A l'Elysée, Manuel Valls entame le bras de fer, assurant à François Hollande qu'il ne se "présentera pas contre lui" à la primaire socialiste. "Ce n'est pas ce que j'avais compris", rétorque le chef de l'Etat. Et le Premier ministre annonce son intention :
Je ne me présenterai pas en tant que Premier ministre
Manuel Valls
François Hollande ménage le doute
Traduction : il veut que François Hollande le "démissionne" afin de retrouver sa liberté et éviter une crise intitutionnelle. C'est alors, selon Marianne, que le Président, qui n'a aucune intention d'accéder à sa demande, se lance dans une longue réflexion à haute voix sur l'état du pays et la nécessité d'avoir le "sens de l'Etat". D'après l'hebdomadaire, le chef de l'Etat aurait laissé entendre, à travers ses questionnements, qu'il pourrait ne pas se représenter lui-même. Laissant ainsi la place "naturelle" à son Premier ministre à la primaire de janvier ?
De retour à Matignon, Manuel Valls, qui a remisé ses ambitions, ronge son frein. Coup de bluff de François Hollande pour le garder prisonnier au gouvernement ? Message implicite au Premier ministre ? Le chef du gouvernement a compris en tout cas que le Président voulait garder la maîtrise du calendrier jusqu'au bout. Et de conclure, en usant du surnom donné au PS à ce président qui sait toujours rebondir :
Culbuto nous tient par les couilles
Manuel Valls
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