Débat de la primaire à droite : qui gagne, qui perd ? Notre palmarès

Publié le 4 novembre 2016 à 1h18
Débat de la primaire à droite : qui gagne, qui perd ? Notre palmarès
Source : Eric FEFERBERG / POOL / AFP

BILAN - Les sept candidats à la primaire de la droite et du centre se sont affrontés jeudi soir lors d'un second débat animé, sur BFMTV et iTélé. Retour sur les prestations de chacun des prétendants.

A la sortie du second débat de la primaire à droite, jeudi soir, chacun des sept candidats semblait plutôt satisfait de sa prestation. Souriants, ils ont retrouvé leurs soutiens avec le sentiment d'avoir fait passer leurs messages. Qu'en est-il ? Voici notre palmarès à chaud après 2h30 de confrontation animée.  

Le plus drôle : Jean-François Copé

Le député-maire de Meaux, cantonné à 2% dans les intentions de vote, n'a plus grand-chose à perdre dans cette bataille de la primaire. Totalement libéré, il s'adonne donc à sa grande passion : tirer à vue sur Nicolas Sarkozy. Et cela avec un humour assez caustique et une bonne dose d'autodérision. Comme lorsqu'il rejoue la fameuse réplique de Mitterrand à Giscard d'Estaing en 1981 ("Je ne suis pas votre élève et vous n'êtes pas mon professeur") en renvoyant ceci à un Nicolas Sarkozy un peu méprisant : "Il n'y a pas ceux qui savent et ceux qui sont là pour prendre des cours". 

Puis, lorsque tous les candidats débattent du "ni gauche, ni FN" au second tour de la présidentielle, le voici qui se moque de ses collègues tombés dans ce piège : "Je ne comprends pas comment on peut se mettre dans une telle panade ! Moi, je fais des erreurs de prix du pain au chocolat, mais alors, chacun fait les siennes... Tout cela n'a aucun sens !" 

Jean-François Copé : "Moi je fais mes erreurs de prix de pains au chocolat mais chacun fait les siennes"Source : Sujet JT LCI
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La plus mordante : Nathalie Kosciusko-Morizet

Bien moins effacée que lors du premier débat, NKM s'est illustrée elle aussi par ses attaques sans filtre contre Nicolas Sarkozy. "Etre président, ce n'est pas gesticuler sur l'actualité aux dépens du long terme", lance-t-elle dès le début de l'émission. Plus tard, elle s'offre un échange musclé avec l'ancien président, lui reprochant d'avoir abandonné son Grenelle de l'environnement, puis assurant qu'elle ne souhaiterait pas être à nouveau ministre dans son gouvernement. 

Passe d'armes entre NKM et Sarkozy qui auraient bien du mal à gouverner ensemble à l'avenirSource : Sujet JT LCI
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Le plus prévisible : Alain Juppé

Favori de la primaire, Alain Juppé a logiquement adopté une stratégie visant à éviter de se jeter dans la fosse aux lions, car il n'avait rien à y gagner. D'autant qu'il a finalement été peu agressé par ses concurrents durant le débat. Malgré tout, le maire de Bordeaux n'a pas esquivé l'attaque très attendue de Nicolas Sarkozy sur le soutien de François Bayrou, se montrant beaucoup plus incisif que lors du premier débat sur TF1.

Alain Juppé rembarre Sarkozy : "Je n'ai rien promis à François Bayrou et il ne m'a rien demandé"Source : Sujet JT LCI
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La meilleure remontée : Bruno Le Maire

Sa prestation lors du premier débat télévisé avait été jugée un peu terne. Lui-même avait confié qu'il n'avait pas "mis ses tripes sur la table". Bruno Le Maire n'a peut-être pas "mis ses tripes sur la table" jeudi soir, mais il a offert une prestation plus dynamique jeudi soir, sur le thème du "candidat honnête" et du renouvellement de la classe politique. Il s'est même payé simultanément François Bayrou, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé en les renvoyant à leur participation commune au  gouvernement Balladur en 1993. Et en rappelant au passage à Nicolas Sarkozy que ce dernier avait promis de quitter la vie politique en 2012.

Bruno Le Maire tacle Nicolas Sarkozy : "Tu avais dit: 'si je suis battu (en 2012) je ne reviendrai pas en politique'"Source : Sujet JT LCI
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L'offensive la plus molle : Nicolas Sarkozy

L'ancien président, qui accuse toujours Alain Juppé d'incarner "l'alternance molle", était censé faire vaciller le favori des sondages en l'attaquant sur son alliance avec François Bayrou, le patron du Modem qui avait appelé à voter pour François Hollande en 2012. Bilan : une offensive molle sur un thème râbaché depuis de longues journées par ses lieutenants, qui a laissé au maire de Bordeaux tout le temps de préparer sa défense. D'autant que Nicolas Sarkozy devait faire face aux attaques synchronisées des autres concurrents. Pour le reste, l'ex-Président est apparu fidèle à lui-même, capable de faire passer ses messages avec des mots probablement plus simples, moins techniques que ses adversaires. 

Nicolas Sarkozy : "il y a une démocratie, la compétition n'a jamais fait de mal à personne"Source : Sujet JT LCI
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Le plus serein : François Fillon

L'ancien Premier ministre a confirmé sa prestation réussie dans "L'Emission politique", sur France 2, montrant qu'il était capable de s'extraire de la violence des débats pour faire passer son message. Comme lors de l'échange à propos de François Bayrou, où il a choisi de prendre du recul par rapport à ses adversaires. "Six millions de chômeurs [...] et le sujet majeur, c'est le sort du maire de Pau... C'est le retour des arrangements entre partis. Moi, je veux un contrat avec les Français. Ça s'appelle juste le gaullisme."

François Fillon : "6 millions de chômeurs, 100% de dette, le totalitarisme islamique qui frappe à notre porte et le sujet majeure de la campagne des primaires c'est le sort du maire de Pau"Source : Sujet JT LCI
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Le plus éteint : Jean-Frédéric Poisson

Il avait créé la surprise lors du premier débat, de nombreux téléspectateurs n'ayant jamais entendu parler de lui. Cette fois, Jean-Frédéric Poisson, candidat du Parti chrétien-démocrate (PCD), n'a pas réussi à imposer sa singularité lors des échanges avec ses concurrents. Le proche de Christine Boutin et de la Manif pour tous a même laissé Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet le renvoyer à son image de compagnon de route du FN (il avait manifesté une certaine proximité avec la députée frontiste Marion Maréchal-Le Pen). Il faut dire que le candidat a vu sa campagne sérieusement plombée par ses propos récents sur le "lobby sioniste".


Vincent MICHELON

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