PROGRAMME - Elu confortablement contre Marine Le Pen dimanche 7 mai à la présidence de la République, Emmanuel Macron a déjà en tête des réformes qui devraient déplaire aux sympathisants de gauche et aux syndicats.
Candidat des banques, de la mondialisation sauvage et de la casse sociale... n'en jetez plus ! Emmanuel Macron élu Président, il peut d'ores et déjà s'attendre à une solide opposition sur sa gauche (le FN ayant échoué à séduire l'électorat à ce niveau-là), à tout le moins dans la rue. Certaines organisations syndicales ne s'y sont pas trompées, appelant les Français à se réunir, dès lundi 8 mai, en début d'après-midi, à 14h, place de la République à Paris, pour protester contre la loi Travail, symbole ultime du virage social-libéral du quinquennat Hollande, et dont il se murmure qu'Emmanuel Macron l'avait parrainée.
Il faut dire que ces derniers ont des raisons de se méfier du Président Macron. Ce dernier n'a eu de cesse, depuis son émergence médiatique, de se faire remarquer par des positions iconoclastes pour un gouvernement revendiqué socialiste : 35 heures, fonction publique... il avait aussi laissé derrière lui la fameuse loi Macron, contestée - entre autres - en ce qu'elle ouvrait les portes du travail dominical. Le candidat Macron n'a pas offert plus de gages aux défenseurs des travailleurs et aux sympathisants de gauche, de la France insoumise au Nouveau parti anticapitaliste en passant par les frondeurs du PS.
Réforme du Code du Travail
Entouré de nombreux chefs d'entreprise convaincus que l'abaissement du chômage passe par un nivellement du Code du travail au niveau des entreprises, Emmanuel Macron a ce dernier dans le viseur. Principal objectif, qui ne déplaira pas au Medef : "Simplifier le droit du travail et décentraliser la négociation". Et une prolongation de l'inversion de la pyramide des normes engagée par la loi El Khomri, qui veut que les négociations sur le temps de travail, les heures supplémentaires soient encadrées non plus au niveau de la loi, mais au niveau de l'entreprise ou de "la branche d'activité". Une proposition critiquée en ce qu'elle offrirait aux entreprises concernées de pouvoir obtenir, au vu de la faible représentativité des syndicats dans certaines sociétés, des accords désavantageux pour les salariés.
Pour les futurs opposants à la politique présidentielle, les rapprochements avec le quinquennat Hollande seront d'autant plus troublants qu'Emmanuel Macron a prévu de demander au Parlement de l'autoriser à procéder par ordonnances, une procédure exécutive qui n'est pas sans rappeler le 49-3. En déplacement à Rodez vendredi 5 mai, Emmanuel Macron s'est d'ailleurs chauffé avec quelques syndicalistes, à qui il a dit : "Ce n'est pas la CGT qui va présider la France". Son principal opposant de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a également lancé les hostilités dimanche 7 mai : "Le programme du nouveau monarque présidentiel est connu : c'est la guerre contre les acquis sociaux, et l'irresponsabilité écologique". Ce qui laisse augurer d'échanges savoureux.
La fin des régimes spéciaux
Autre point de programme qui risque de développer quelques crispations : l'intention claironnée depuis le dévoilement de son programme de mettre fin aux régimes spéciaux et de les regrouper en un seul. S'il n'a pas l'intention d'augmenter l'âge de départ à la retraite, une idée qui met immanquablement des manifestants par centaines de milliers dans la rue (François Fillon en a fait l'expérience en 2010), le dossier peut être explosif. Les 37 régimes ne deviendront donc qu'un, et celui du public (où la moyenne de salaires retenue pour calculer la pension est plus avantageuse), sera donc aligné sur le régime du privé, offrant les mêmes droits. Une idée traditionnellement proposée par la droite, mais qui suppose de s'attaquer à des acquis sociaux, sujets de luttes et justifiés par la pénibilité de nombreux métiers concernés. Une pénibilité dont le candidat a dit qu'il en tiendrait compte dans sa réforme, via "une évaluation personnalisée" qui serait réalisée par un médecin du travail.
Les allocations chômage
C'est l'autre mesure qui, sur le plan socio-économique, va faire grincer des dents à gauche. "A partir de deux refus d'offres d'emplois décents, les allocations chômage sont suspendues ou que la recherche d'emploi n'est pas suffisante". Une mesure qui n'aurait pas fait rougir François Fillon, et qui est toutefois contrebalancée par une autre, plus généreuse et universelle, qui veut ouvrir aux indépendants et aux salariés démissionnaires des droits au chômage incontestables. Elle est toutefois critiquée en ce qu'elle est assez floue sur la définition de ce qu'est un "emploi décent" et une "recherche suffisante" d'emploi... mais aussi en ce que son efficacité pour lutter contre le chômage est relative.
Quant à l'universalité de l'assurance-chômage, elle a été prise avec méfiance par Philippe Martinez, le patron de la CGT, qui y a vu une bonne idée "à condition qu’on ne prenne pas des droits à certains pour en ouvrir à d’autres. Si on indemnise les chômeurs à un niveau moindre ou moins longtemps pour partager l’enveloppe actuelle avec les indépendants ou les salariés démissionnaires, ça revient à partager la misère".
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