ELECTIONS - La majorité macroniste, menacée par le RN pour la victoire aux élections européennes, sonne la charge à une semaine du scrutin contre une extrême droite qualifiée de "cheval de Troie" des plans de Trump et Poutine pour affaiblir l'Europe.
La liste du RN (23,5%) se maintient devant la liste LaREM, 22% : c'est l'enseignement du baromètre d'Harris interactive/Epoka pour TF1-LCI, Le Figaro et RTL, dévoilé dimanche. Une avance qui inquiète la majorité macroniste, laquelle a sonné la charge ce week-end. Avec un argument que plusieurs cadors font entendre dans les médias : le parti de Marine Le Pen serait le "cheval de Troie" des plans de Trump et Poutine pour affaiblir l'Europe.
Cette petite musique ne doit rien au hasard. Elle coïncide avec l'arrivée à Paris de Steve Bannon, ex-stratège de Donald Trump et soutien de Marine Le Pen. Cela a fourni des munitions à la liste LaREM-MoDem, avant le scandale aux accents russes qui a détruit samedi la coalition droite-extrême droite en Autriche. "Marine Le Pen, l'extrême droite autrichienne, l'extrême droite allemande sont fortement liées au parti de Poutine et à Poutine", a dénoncé le vétéran écologiste Daniel Cohn-Bendit, un proche d'Emmanuel Macron, lors d'une session Facebook Live dimanche matin. Une référence à l'affaire qui a mené en quelques heures à la démission à Vienne du vice-chancelier d'extrême droite Heinz-Christian Strache et à la rupture de la coalition.
"L'extrême droite autrichienne est l'alliée privilégiée du Rassemblement national"
Selon une vidéo mise en ligne sur Internet, le chancelier avait discuté peu avant son arrivée au pouvoir avec une femme qu'il croyait liée à un oligarque russe de la possibilité d'un soutien financier en échange de l'accès à des marchés publics autrichiens. Daniel Cohn-Bendit a ainsi rappelé que "l'extrême droite autrichienne est l'alliée privilégiée du Rassemblement national", avec lequel elle entretient des liens anciens et continus.
"La nouvelle internationale de l'extrême droite (...) est en train de se concrétiser pour détruire l'Union européenne, et aujourd'hui le Front national, le Rassemblement national, c'est l'idiot utile de ce projet politique, c'est le cheval de Troie de Trump et de Poutine", a résumé dimanche sur Cnews Pascal Canfin, n°2 de la liste LaREM. Selon des sources dans la majorité, le Premier ministre Edouard Philippe devrait à son tour s'exprimer fortement sur le sujet.
"Le fait qu'il pose ses valises à Paris ne préjuge en rien du fait qu'il interviendra dans la campagne"
LaREM s'en était pris dès samedi à Steve Bannon, lequel a notamment expliqué au Parisien avoir choisi de venir à Paris parce que "de toutes les élections qui auront lieu le week-end prochain en Europe (...) c'est de loin, ici, en France, la plus importante". Steve Bannon doit être interviewé lundi matin sur RMC et BFMTV.
Pour autant Nicolas Bay, un proche de Marine Le Pen, a récusé dimanche toute ingérence de Steve Bannon dans la campagne du RN. "Le fait qu'il pose ses valises à Paris ne préjuge en rien du fait qu'il interviendra dans la campagne", a-t-il assuré : "Nous avons mené cette campagne de manière parfaitement indépendante, sans aucune influence étrangère ou extérieure et nous continuerons à le faire." La présidente du RN Marine Le Pen s'est contentée d'un tweet : "Les seules influences russes à ma connaissance sont celles-là", écrit-elle, avec un lien vers un article de franceinfo sur des déclarations de l'ancien employé de LaREM Vincent Crase intitulé "L'affaire Benalla, Emmanuel Macron, le contrat russe...".
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