FINANCEMENT - Plusieurs listes candidates aux élections européennes ont fait part, ces dernières semaines, des difficultés à trouver les financements pour leur campagne. L'occasion de faire le point sur les budgets dédiés à ce scrutin.
A un mois et demi du scrutin, la course au financement de la campagne des européennes est loin d'être terminée. Depuis plusieurs semaines, plusieurs candidats ont raconté leurs déboires auprès des banques, devenues plus frileuses à l'égard des partis politiques, ou lancé des emprunts ou des appels aux dons auprès de leurs sympathisants pour parvenir à boucler leurs budgets.
Pour autant, la campagne des européennes est loin d'être la plus chère. A comparer, notamment, avec l'élection présidentielle, pour laquelle les principaux candidats ont dû avancer d'importantes sommes : 16,5 millions pour Emmanuel Macron, 11,5 millions pour Marine Le Pen, 15 millions pour Benoît Hamon, 13,7 millions pour François Fillon et 10,2 millions pour Jean-Luc Mélenchon.
Un plafond de dépenses plus bas
Pour les élections européennes, les budgets connus jusqu'ici s'annoncent bien plus bas. Il faut dire que le plafond de dépenses électorales fixé par la loi est moindre : jusqu'à 9,2 millions d'euros pour les candidats - le remboursement d'une partie des frais intervenant à partir de 3% des suffrages exprimés -, contre 16,8 millions pour le premier tour et 22,5 millions pour le second tour dans le cas de la présidentielle. "C'est une campagne moins chère", nous confirme un porte-parole de la liste LaREM de Nathalie Loiseau, "puisqu'elle compte notamment moins de meetings, moins de déplacements à l'étranger, et que les équipes de campagne sont plus réduites".
Parmi les principaux mouvements ayant communiqué leur budget prévisionnel, Les Républicains ont estimé que la liste de François-Xavier Bellamy mènerait une campagne de l'ordre de 4 millions d'euros, financée pour moitié par le mouvement dirigé par Laurent Wauquiez, et pour l'autre moitié par un emprunt bancaire souscrit par la tête de liste. Soit moins du tiers du budget mobilisé en 2017 par François Fillon.
PS-Place publique, RN et LFI au même niveau
Selon Le Monde, la liste conduite par le fondateur de Place publique Raphaël Glucksmann, soutenue par le PS et Nouvelle Donne, miserait sur un budget identique à LR, soit près de 4 millions d'euros. Une campagne financée en partie par un prêt bancaire qui devrait aboutir prochainement.
Au Rassemblement national, où Marine Le Pen a lancé cette semaine une plateforme pour emprunter auprès de ses sympathisants, l'objectif affiché est également d'arriver à un budget de 4,3 millions d'euros, indique à LCI le trésorier du RN Wallerand de Saint-Just. "Nous faisons le maximum pour être même en-dessous de ce plafond", nous précise Jean-Lin Lacapelle, en charge de ce budget. Le mouvement, en difficulté financière depuis plusieurs années, n'est pas parvenu à ce jour à recevoir un prêt bancaire et doit trouver d'autres ressources, malgré les plus de 5 millions d'euros d'aides publiques reçues en 2018 grâce à ses scores électoraux de 2017. Selon Jean-Lin Lacapelle, l'emprunt est "un énorme succès depuis lundi", mais le délégué national RN ne souhaite pas communiquer pour l'heure sur le montant récolté.
Quant à la liste de La France insoumise menée par Manon Aubry, elle a également indiqué espérer un budget de 4 millions d'euros. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a lancé la semaine dernière un "emprunt populaire" qui lui a permis de rassembler, en quelques jours, près de 2 millions d'euros, auxquels s'ajoutent des dons des militants et les ressources du mouvement, lui aussi bénéficiaire d'importantes aides publiques après ses bons scores électoraux de 2017.
LaREM se passe de banque
Sollicitée par LCI, la direction de campagne de la liste LaREM ne nous a pas communiqué, vendredi, le budget de la campagne menée par la liste Renaissance, tout en indiquant qu'il se situera "bien entendu" au-dessous des plafonds autorisés. Le mouvement politique au pouvoir en France, accusé par Jordan Bardella (RN) et Benoît Hamon (Générations) d'être le seul à bénéficier des faveurs des banques, nous confirme qu'il se passera bien de prêt bancaire. "Nous n'avons pas contracté de prêt, grâce à nos excellents scores en 2017", nous indique-t-on.
Egalement sollicitée par LCI, la liste EELV de Yannick Jadot n'avait pas fourni de détail sur le financement de sa campagne. En décembre, le candidat avait fixé l'objectif de récolter 1 million d'euros de dons et de prêts.
Générations et PCF plus modestes
Les petits partis affichent logiquement un budget plus modéré. Sollicité par LCI, le trésorier de Générations, le mouvement conduit par Benoît Hamon, a évoqué un montant global de 1,4 million d'euros, dont 1 million pour la seule campagne officielle. Privé d'aide publique, Générations doit lui aussi lancer cette semaine une plateforme pour permettre aux sympathisants de prêter ou de donner de l'argent - soit 200.000 euros espérés. Confrontée à plusieurs refus de prêt, la liste de l'ancien candidat socialiste a de nouveau rendez-vous avec une banque, fin avril, afin de réexaminer sa situation. "Nous irons jusqu'au bout de cette campagne", a assuré vendredi Benoît Hamon vendredi sur LCI, répondant à une rumeur d'abandon qui circulait ces derniers jours.

La liste PCF conduite par Ian Brossat mise quant à elle sur un budget de l'ordre de 2 millions d'euros, nous a indiqué sa tête de liste. Un financement sans banque, grâce aux militants et aux moyens du parti, qui a reçu en 2018 plus de 2 millions d'euros d'aides publiques.
Parmi les petites formations en lice, le mouvement de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France, avait fait part de ses difficultés à contracter un prêt bancaire, après avoir eu des difficultés consécutives au retrait d'un donateur. Egalement sollicité, il n'a pas retourné nos demandes.
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