MUNICIPALES - A défaut d’avoir réussi à installer un grand festival dans sa ville, Alain Juppé promet de rapprocher la "culture du citoyen" dans les années à venir.
"La culture, c’est le point noir du bilan d’Alain Juppé". Tout au long de cette campagne municipale, son opposant socialiste, Vincent Feltesse, président de la Communauté urbaine de Bordeaux a martelé ce discours. Celui qui est marié à une libraire bordelaise estime que le maire a "une espèce de méfiance à l'égard des acteurs culturels locaux". Il lui reproche notamment d’avoir délaissé le Centre d'arts plastiques contemporains (CAPC), dont le budget pour acquérir des œuvres n’est plus que de quelques milliers d'euros.
Pour l'opposant au maire sortant, le symbole de cet échec, c’est Evento , coûteux festival d’art contemporain, qui n’a jamais trouvé son public. Sa fréquentation a même reculé lors de la deuxième édition en 2011, renforçant ainsi la nostalgie à l’égard de Sigma , festival transdisciplinaire, qui a rayonné dans la ville et en Europe entre 1965 et 1996.
Rapprocher la culture du citoyen
En réponse à la proposition de Vincent Feltesse de lancer un "grand événement culturel d’agglomération", l'ancien Premier ministre a jugé plus opportun de tripler le financement du fonds de soutien à la création, qui passe donc à 450 000 euros, pour renouer un lien fort avec le tissu culturel local. Autre mesure d'envergure : renforcer la biennale d’architecture Agora , "qui attire aussi bien des professionnels de haut niveau que le grand public". L'occasion de rappeler que La Revue des Beaux-arts a classé Bordeaux en troisième position pour la culture.
Pour les années à venir, le maire sortant entend rapprocher la "culture du citoyen" à travers les arts de la rue, les festivals de quartier et en multipliant les actions envers les jeunes. Le succès de l’exposition des œuvres de Jaume Plensa en cœur de ville l’a confirmé dans ce choix. "Cela ne suffira pas", juge Eric Chevance, le porte-parole culture de Vincent Feltesse. "Il faut désormais construire l’action culturelle à l’échelle métropolitaine et tisser des liens avec l’international, tout en faisant émerger des artistes locaux". Une chose est sûre, finis les grands concerts à la patinoire de Bordeaux. Après dix ans de tergiversations, l’agglomération aura enfin, en 2017, une salle de spectacles de 10 000 places à Floirac.
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