POLITIQUE - Dans la foulée de l'élection d'Emmanuel Macron, le paysage politique français se recompose. Du Parti socialiste au FN en passant par les Républicains, les partis traditionnels tentent de sauver les meubles en vue des législatives, mais la présidentielle a laissé des traces...
Alors que François Hollande ironise au sujet des jours qui viennent ("j'ai un petit programme. Bon, pas un gros programme non plus...") Emmanuel Macron enchaîne les gestes symboliques depuis son élection. Clin d'œil à François Mitterrand dès le soir de sa victoire, avec une mise en scène similaire à l'investiture de 1981, la même musique et le même pupitre que celui de Mitterrand en 1988.
De leur côté, les partis traditionnels se divisent. Les Républicains craignent de voir une partie de leur troupe rallier La République en marche, et pour gagner les législatives, ils viennent d'abandonner le programme de François Fillon pour reprendre la plupart des idées de Nicolas Sarkozy pendant la primaire.
Le PS se fissure, Mélenchon veut le remplacer
Même stratégie au Parti socialiste, qui vient d'enterrer le revenu universel de Benoît Hamon. Tandis que le chef de file des socialistes, Jean-Christophe Cambadélis, fait campagne sur une palette dans les rues de sa circonscription devant une poignée de curieux, son parti se fissure : quelques députés sont désormais partis rejoindre Emmanuel Macron. Et même chez ceux qui restent, un nouveau mouvement se crée autour de la maire de Paris, et un autre autour de Benoît Hamon.
La présentation des candidats au législatives de La République En Marche n'est pas non plus exempte de couacs : quatre candidats refusent dans la foulée de se présenter, un autre est investi "par erreur ", le conseiller en communication du président Hollande jette rapidement l'éponge et François Bayrou, qui s'estime lésé, lâche dans L'Obs : "C'est une opération recyclage du Parti socialiste. La grande lessiveuse. Je ne laisserai pas faire ça". Il faudra huit heures d'âpres négociations pour arriver finalement à un accord entre le mouvement du nouveau président et le MoDem. Sans parler des atermoiements au sujet de Manuel Valls.
Pendant ce temps-là, Jean-Luc Mélenchon se lance dans la bataille des législatives avec l'ambition de "remplacer le PS" et le FN gère une crise interne : Florian Philippot menace de quitter le parti s'il abandonne la sortie de l'euro. Marion Maréchal-Le Pen se retire provisoirement de la vie politique. Quant à l'alliance avec Nicolas Dupont-Aignan, elle n'aura duré que 15 jours.