"Le parti pourrait se diviser" : Les Républicains craignent une débâcle aux législatives et s'inquiètent pour leur avenir

Amélie Carrouer et Justine Faure
Publié le 1 juin 2017 à 6h00, mis à jour le 1 juin 2017 à 9h10
"Le parti pourrait se diviser" : Les Républicains craignent une débâcle aux législatives et s'inquiètent pour leur avenir
Source : AFP

INCERTITUDES - Divisés sur la ligne à adopter et sur les idées à défendre, les Républicains s'apprêtent à vivre les élections législatives des 11 et 18 juin prochains dans la douleur. La défaite se profile, et l'avenir est incertain. Le parti pourrait même ne pas résister, redoutent certains.

Selon le dernier sondage Kantar Sofres-onepoint pour LCI, Le Figaro et RTL, Les Républicains recueilleraient 18% des voix au premier tour des élections législatives le 11 juin prochain. Au soir du second tour, le 18 juin, ils pourraient avoir gagné entre 140 et 155 sièges à l'Assemblée nationale. Bien moins qu'en 2012, où ils avaient obtenu 229 sièges. Cette débâcle, les cadres du parti la voient se profiler. "Je sens la vague, le blast", concède d'ailleurs l'un d'eux, qualifiant la campagne actuelle et ses probables conséquences de "génocide". "Nous aurons une centaine de députés", prédit-il, "en-dessous c'est impensable". 

"C’est l’effet ciseau : un nombre d’électeurs de droite non négligeable est allé voter FN. Pour beaucoup, il n’y aura pas de retour en arrière. Et à l’inverse, ceux de droite qui ont voté Macron, si leur député n’a pas la ligne qui est la bonne, vont voter En marche", analyse ce même membre éminent du parti. Il prédit aussi que peu de ténors de droite garderont leur siège à l'Assemblée nationale.

Un grand risque de fracture au sein des Républicains

Surtout, selon ce Républicain, la campagne accentue les fractures au sein du parti. "Il y a désormais deux lignes irréconciliables : la position anti-européenne, radicalisée sur les sujets de société, et la ligne pro-européenne, qui ne veut  pas d’hystérisation des sujets de société", explique-t-il. "Et en plus, il n’y a plus de chef chez Les Républicains."

Toujours selon cette source, les députés LR élus en juin prochain auront rapidement à décider s’ils se scindent en deux groupes différents dans l'hémicycle. Il pense que les députés issus du courant le plus modéré du parti réfléchiront à rejoindre le groupe LR ou à créer un groupe à part. "Le parti pourrait se diviser lors du choix de la présidence du groupe à l’Assemblée." Et "s'il y a deux groupes, il y a deux partis à l'automne. On en est là". 

Législatives : en meeting à Paris, les Républicains tentent de remobiliser les troupesSource : JT 20h WE

Nicolas Sarkozy partisan de l'union à tout prix

Ce cadre explique également que Nicolas Sarkozy observe la situation avec intérêt : "Il est sur le thème de l’unité à tout prix. Pour lui doivent pouvoir cohabiter les deux groupes".


Amélie Carrouer et Justine Faure

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