EN MARCHE! - Alors que les premiers néo-députés sont attendus à l'Assemblée nationale dès ce lundi, que va-t-il se passer pour eux dans les prochains jours ? Petit passage en revue de leur programme, jusqu’au discours de politique générale du Premier ministre, Edouard Philippe, prévu le 4 juillet.
C’est la tradition, les nouveaux élus ont une semaine pour faire leurs premiers pas au Palais-Bourbon. Alors que les députés sortants, éliminés après le premier tour, ont d'ores et déjà vidé leur bureau, les néophytes vont être accueillis un par un dès ce lundi et jusqu'à vendredi. Parmi eux, un nombre record de femmes : 224, contre 155 dans l'Assemblée sortante. A cette occasion ils procèderont à des formalités administratives et se verront remettre une mallette contenant plusieurs documents, comme le règlement de l’Assemblée nationale, mais aussi une écharpe tricolore, ou encore une cocarde à poser à l’arrière de leur véhicule. Les députés ont ensuite quinze jours pour procéder à d’autres démarches classiques : affiliation à la Sécurité sociale ou ouverture du crédit qui leur permettra de rémunérer leurs collaborateurs.
Constitution des groupes parlementaires
A droite, le premier défi qui attend les Républicains sera la composition des groupes à l'Assemblée, prévue mardi 20 juin. Y aura-t-il un ou deux groupes LR ? Les "constructifs", prêts à coopérer - à "collaborer", persiflent leurs détracteurs - avec le pouvoir vont-ils rompre avec les partisans d'une franche opposition ? "Il est encore trop tôt pour dire si nous aurons notre groupe mais nous avons la volonté d'être dans une attitude constructive vis-à-vis du gouvernement, pour la réussite de ce quinquennat qui doit être utile aux Français", a affirmé Franck Riester à l'AFP. Egalement "Macron-compatible", Thierry Solère a redit qu'il voterait la confiance au gouvernement, début juillet, s'attirant immédiatement les foudres de Valérie Pécresse, présidente LR d'Ile-de-France. "Soit on vote la confiance, et on est dans la majorité, avec En marche, soit on est dans l'opposition et on ne vote pas la confiance".
Parmi les partisans d'une opposition claire, Jean-François Copé (dont le successeur à Meaux, Jean-François Parigi, a été confortablement élu), plaide pour que "droite et centre fassent bloc", et souhaite "un immense travail de réflexion et de rénovation" du parti. Pour Guillaume Peltier, élu en Sologne, la droite doit faire "un énorme travail d'introspection sur les terribles échecs de 2017. Il faut recréer un corpus idéologique, réinventer une droite sociale, populaire et entrepreneuriale". "Les Républicains auront deux groupes, car je ne vois pas comment des élus comme Peltier ou Solère peuvent siéger dans le même groupe", tranche l'universitaire Gilles Richard, auteur d'une Histoire des droites en France.
A gauche, le chantier est également gigantesque au vu de la déroute du PS. Après un bureau national prévu mardi 20 juin, un conseil national du parti doit se tenir samedi 24 juin. A charge pour lui de se pencher sur la réorganisation du mouvement et de fixer sa ligne politique vis-à-vis de la majorité d'Emmanuel Macron, quelques jours avant le discours de politique générale d'Edouard Philippe. "A priori on va avoir un groupe, il va falloir discuter du positionnement sur le vote de la confiance au gouvernement. L'idée est plutôt que l'on ne la vote pas. C'est la ligne de la campagne, où nous avons dit que nous souhaitions être constructifs et vigilants. Pour avoir la liberté de s'opposer il ne faut pas voter la confiance", a souligné la porte-parole du PS, Corinne Narassiguin. Des positions divergentes sur le sujet s'étaient exprimées au sein du PS ces derniers jours, certains affirmant ne pouvoir se déterminer sans connaître exactement ce que proposera Edouard Philippe.
Du côté de La France Insoumise et du Parti Communiste, rien ne dit qu'ils formeront un même groupe, tant les rancoeurs sont tenaces entre les deux formations. Jean-Luc Mélenchon a certes évoqué dimanche la constitution possible d'un "groupe France insoumise cohérent, discipliné, offensif". Il a néanmoins assuré que "tous ceux qui voudront le rejoindre" seraient "les bienvenus dans un combat où on cherchera toujours à rallier le maximum de ceux qui veulent entrer dans la lutte". Un peu plus tard dans la soirée, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent s'est réjoui d'un "résultat en progrès". Dans un communiqué, le parti a estimé qu'il représenterait une "voix libre et combative" pour "servir les intérêts populaires". "Les députés communistes travailleront dès cette semaine à constituer ce groupe et agiront sans attendre en faveur des propositions alternatives qu'ils ont élaborées durant leurs campagnes", ajoute le PCF, sans un mot pour LFI ni son chef.
Le mouvement La République en marche, majoritaire, n'aura pas à se poser ce genre de questions. Il organisera un séminaire de formation pour ses nouveaux députés le week-end des 24 et 25 juin. A cette occasion, le parti précisera aux députés le calendrier des réformes mais aussi la façon dont s’articuleront les relations avec le gouvernement, le parti, le groupe parlementaire… C’est également lors de ce séminaire que devrait être formellement désigné le président du groupe parlementaire REM.
Qui sera le nouveau président de l’Assemblée nationale ?
Plusieurs postes majeurs vont devoir être attribués dans les prochains jours. La législature doit ainsi débuter par une séance publique consacrée à l’élection du président de l’Assemblée nationale. Qui succédera à Claude Bartolone ? Une femme, pour la première fois de l'histoire ? Réponse le 27 juin. Ce jour-là, les élus se réuniront pour la première fois lors d’une séance qui sera présidée par le doyen de l’Assemblée, le LR Bernard Brochand, 79 ans. Le groupe majoritaire devra s’être prononcé auparavant sur le nom de son candidat au perchoir.
Le soir même les groupes devront déposer la liste de leurs membres et députés apparentés, le nom de leurs présidents ainsi que leurs déclarations politiques. Ces listes et déclarations seront publiées au Journal officiel le lendemain. Les nominations des six vice-présidents, des trois questeurs et des douze secrétaires de l'Assemblée auront lieu, quant à elles, lors de la séance publique du mercredi 28 juin.
Discours de politique général
L’ultime étape du coup d’envoi de cette nouvelle législature est fixée au mardi 4 juillet, date à laquelle Edouard Philippe doit se rendre dans l’hémicycle pour procéder à son discours de politique générale. A l'issue de ce discours, dans lequel il doit présenter le programme de son gouvernement, le Premier ministre va soumettre son équipe au vote de confiance des députés.
Si son approbation ne fait aucun doute, le vote des groupes minoritaires sera scruté de près et pourrait ajouter à la majorité, déjà très nette, de nouvelles voix supplémentaires. Comme celles de "constructifs" LR, tels Thierry Solère et Franck Riester, réélus. A gauche, Stéphane Le Foll ou Manuel Valls pourraient soutenir le gouvernement. Le travail législatif va ensuite pouvoir débuter pour les 577 députés élus. Avec notamment le projet de loi devant permettre au gouvernement de prendre des ordonnances pour réformer le Code du Travail.
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