TOUT LE MONDE CONTENT - A gauche et à droite, La République En Marche ! a trouvé moyen de laisser nombre de portes ouvertes pour nombre de grands noms du PS et de LR tentés de rompre avec leur parti, en vue de bâtir une future majorité.
Alors qu'elle était encore incomplète il y a une semaine, la liste des candidats de la République en marche (REM) est désormais complète. Ne pas se fier, donc, au fait que 51 circonscriptions sont laissées vierges de candidats pro-Macron. Des circonscriptions qui permettent de comprendre un peu mieux la stratégie décidée par le nouveau Président en vue des élections législatives et, surtout, du futur groupe parlementaire qu'il espère constituer en sa faveur à l'Assemblée nationale.
En effet, on y observe que certains poids lourds de la politique française, de gauche comme de droite, ont poussé un ouf de soulagement en voyant qu'il y avait un trou béant en face de la ligne de leur circonscription. Signe qu'Emmanuel Macron n'imagine pas pouvoir gouverner sans supplétifs ? "Sans le dire, il a intégré ce qui allait se passer", a confirmé un de ses proches à l'AFP. Le "geste politique" décrit encore par ce dernier serait donc un moyen de joindre l'utile à l'agréable, afin de former une coalition avec les élus de droite et de gauche susceptibles de se reconnaitre dans la politique présidentielle.
Porte ouverte pour Boyer, Le Maire, Riester et Solère
A droite, les épargnés sont facilement identifiables. Il s'agit de personnalités de centre-droit, certains proches d'Alain Juppé, d'autres particulièrement réfractaires à la droitisation proposée par François Fillon pendant sa campagne, sans parler de son attitude après les affaires. Plus globalement, ces ténors Les Républicains se reconnaissent en ce qu'ils ont appelé sans barguigner à voter Emmanuel Macron contre Marine Le Pen, voilant les critiques qu'ils avaient pu porter à son égard auparavant. Certains ont même officiellement proposé leurs services à Emmanuel Macron pour un prochain gouvernement.
Si Nathalie Kosciusko-Morizet, dans un premier temps épargnée, a désormais un candidat pro-Macron dans la 2e circonscription de Paris, Bruno Le Maire, nommé ministre de l'Economie, est laissé tranquille dans l'Eure, tout comme Franck Riester en Seine-et-Marne, Laure de la Rodière dans l'Eure-et-Loir et Thierry Solère à Boulogne. Ces derniers avaient quitté la campagne de François Fillon au moment de l'annonce de la mise en examen du candidat. Autres rescapés notables : l'ex-directeur de campagne d'Alain Juppé, Gilles Boyer, (Hauts-de-Seine) et Pierre-Yves Bournazel (Paris 18e). Moins connus mais tout aussi stratégiques : la successeure d'Edouard Philippe Agnès Firmin Le Bodo, celui de Xavier Bertrand dans l'Aisne ou la protégée de Christian Estrosi, Marine Brenier, dans les Alpes-Maritimes.
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Le PS et le PRG pas oubliés
A gauche aussi, du moins chez les anciens du gouvernement, quelques poids lourds sont ménagés. Outre des ténors du gouvernement à avoir épargné Emmanuel Macron pendant la campagne et les 24 députés à avoir été réinvestis, la carte des investitures de la REM ! montre que la porte est ouverte en vue de la composition d'une majorité. On l'observe pour Stéphane Le Foll dans la Sarthe, Marisol Touraine dans l'Indre-et-Loire, Myriam El Khomri dans le 18e arrondissement de Paris, Ericka Bareigts à La Réunion et Sylvia Pinel (Tarn-et-Garonne), tous laissés sans candidats REM.
La logique semble payer : Gwendal Rouillard, protégé de Jean-Yves Le Drian, candidat dans la 5e circonscription, n'avait aucun candidat En Marche ! face à lui et vient... de quitter le PS. A Villeurbanne, Najat Vallaud-Belkacem n'a pas eu autant d'égards. Manuel Valls, lui, si... mais pas Malek Boutih, thuriféraire bien connu du PS sous sa forme actuelle, qui aura un adversaire estambillé REM dans l'Essonne.
De quoi alimenter les ricanements à droite, qui, malgré la nomination d'Edouard Philippe à Matignon, voit là une vaste opération de recyclage des caciques du Parti socialiste.
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