SAUVÉ MAIS PAS TROP - Tout en confirmant sa non-investiture par la REM, Richard Ferrand a expliqué que le mouvement de la future majorité présidentielle n'investirait personne "a priori" face à l'ancien Premier ministre. Une bonne nouvelle pour lui, mais à relativiser.
Manuel Valls a "salué" ce jeudi la décision de La République en marche!, le parti d'Emmanuel Macron, de ne pas investir de candidat dans sa circonscription, et précisé qu'il s'y présenterait en "homme libre".
Dans un communiqué, l'ancien Premier ministre affirme : "J'ai pris connaissance du choix d'En Marche! pour la première
circonscription de l'Essonne. Je salue cette décision. C'est donc en homme libre mais fort d'une identité politique claire, revendiquée, assumée -républicain, progressiste, de gauche- que j'agis." En prenant bien soin de ne pas mentionner une seule fois dans son communiqué les deux lettres du PS.
Ma déclaration suite à la décision d'En Marche concernant la première circonscription de l'Essonne. pic.twitter.com/k5Oz3fCJF0 — Manuel Valls (@manuelvalls) 11 mai 2017
"On ne claque pas la porte au nez à un ancien Premier ministre qui a envie de nous rejoindre"
Comme le suggérait le secrétaire général de La République En Marche !, Richard Ferrand, lors de la conférence de presse de présentation des candidats investis par le mouvement en vue des élections législatives, la Commission d'investiture a en effet décidé de ne pas investir "a priori" de candidat dans la première circonscription de l'Essonne, celle-là même où l'ancien Premier ministre avait demandé avec force insistance, mardi 9 mai, l'investiture du mouvement du président de la République. "Au moment où nous voulons rassembler largement, il ne faut pas donner l’impression de rejeter, d’humilier, dans une vindicte", a expliqué Richard Ferrand. "On ne claque pas la porte au nez à un ancien Premier ministre qui a envie de nous rejoindre."
Ce qui ne veut pas dire que Manuel Valls sera investi. "Le conseil d'administration a décidé d'examiner ce cas particulier et nous avons jugé qu'il ne répondait pas aux critères", a expliqué le député du Finistère, invoquant notamment l'argument du renouvellement présent dans le programme d'Emmanuel Macron, qui voulait qu'on ne pouvait "exercer plus de trois mandats identiques successifs". Or, Manuel Valls est député d'Evry depuis 2002, et aurait alors entamé son quatrième mandat, ce qui aurait fait tache.
L'ex-Premier ministre ménagé
Mais pour ne pas verser dans "l'humiliation" de l'ancien Premier ministre, qui a été régulièrement renvoyé dans les cordes par les proches d'Emmanuel Macron ces derniers jours, la REM a tout de même tenu à faire le ménage dans sa circonscription. En effet, le patron de la Commission d'investiture Jean-Paul Delevoye avait expliqué mardi 10 mai qu'une "candidate avait déjà été investie" dans le fief de Manuel Valls. Jusqu'au bout, la décision a été dans la balance, et selon nos informations, c'est à Emmanuel Macron qu'il a appartenu de trancher dans ce dossier.
Reste désormais à savoir si le Parti socialiste pourra bel et bien investir Manuel Valls, alors qu'il a ouvert une procédure d'exclusioin contre lui, le 6 avril, suite à son soutien public à Emmanuel Macron et sa "trahison" de Benoît Hamon. Contacté par LCI, le PS s'en tient à ce qu'il répète depuis quelques jours : "Les investitures seront finalisées autour du 20-21 mai. Si des candidats ont voulu solliciter l'investiture d'En Marche ! et que cela leur a été refusé, on les traitera au cas par cas".
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