Législatives : le Front national s'offre une présence discrète mais remarquée à l'Assemblée nationale

Au fil des élections intermédiaires qui se sont succédées depuis cinq ans, le Front national, en pleine dynamique, s'affichait volontiers en "premier parti de France". Au soir du second tour des élections législatives, ce slogan semble loin. Selon les premières projections, seuls huit députés FN iront à l'Assemblée nationale.

Si le FN quadruple le nombre d'élus au Palais Bourbon, ce score constitue un échec relatif pour un parti dont la candidate, parvenue au second tour de la présidentielle, avait rassemblé sur son nom pas moins de 33.9% des voix et clamait diriger "le premier parti de France". Le FN clôt ainsi une campagne difficile durant laquelle il n'aura cessé d'afficher ses divisions internes et peiné à faire entendre sa voix dans la recomposition politique en cours autour de la nouvelle majorité présidentielle.

Une défaite qui s'explique surtout par l'abstention massive des électeurs du FN, qui, plus que d'autres, ont décidé de tourner le dos à une élection au résultat jugé couru d'avance. 

Malgré tout, l'élection de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) donnera au parti frontiste, même réduit, une tribune et une caisse de résonnance non négligeable à l'Assemblée. Malgré le faible nombre de députés d'extrême droite (qui ne pourront pas constituer un groupe à l'Assemblée), ces derniers pourront jouer la carte, défendue pendant la campagne, de la "seule vraie force d'opposition" à La République en marche d'Emmanuel Macron. D'autant que les vainqueurs comptent parmi les cadres les plus influents du parti comme Bruno Bilde, Sébastien Chenu, Gilbert Collard, Marine Le Pen ou Louis Aliot. 

Quant à Marine Le Pen, elle pourra revendiquer, pour faire taire les critiques au sein du parti, ces six députés élus dans le cadre du duels (et non de triangulaires), autant de petites victoires symboliques pour la dirigeante du Front national.