L’emploi, une priorité pour les candidats à la mairie de Saint-Ouen

Publié le 20 mars 2014 à 22h06
L’emploi, une priorité pour les candidats à la mairie de Saint-Ouen

POLITIQUE - À l'occasion des élections municipales, les étudiants du Celsa scrutent pour metronews le programme des candidats d'une dizaine de villes d'Île-de-France. Aujourd'hui, focus sur Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).

Dirigée depuis 1945 par les communistes, Saint-Ouen a vu pour la première fois cette année la création d’une liste dissidente socialiste pour les élections municipales. Deux candidats de l’opposition sont également en course : William Delannoy, candidat divers droite et Albert Kalaydjian, Modem-UDI. Côté programme, la sécurité et l'emploi sont les enjeux majeurs du prochain rendez-vous électoral.

> Sécurité : la clé du scrutin ?
La sécurité est un des enjeux majeurs de la campagne. A Saint-Ouen, tous les candidats partagent un constat : la criminalité est un fléau. La ville affichait en 2008 le taux de criminalité le plus élevé des communes de moins de 50.000 habitants et le trafic de stupéfiants fait régulièrement l'actualité.
Pour lutter contre ces phénomènes, la vidéosurveillance est une idée portée par tous les candidat, et notamment l'extension du système mis en place depuis peu.
L’actuelle édile, Jacqueline Rouillon, apparentée Front de gauche milite en faveur du retour de la police de proximité ainsi que la mise en place d’un dispositif d’accompagnement pour les personnes âgées notamment lorsqu’elles souhaitent se rendre à la banque.
William Delannoy, candidat divers droite et Karim Bouamrane souhaitent tous deux la mise en place de médiateurs dans les quartiers dits sensibles. Albert Kalaydjian, candidat UDI-Modem est quant à lui plus radical. Il souhaite doubler les effectifs de policiers municipaux mais surtout les ré-armer.

> Logement : la droite veut mettre fin à la préemption
Avec ses 41% de logements sociaux la ville fait figure de bon élève au niveau national. Mais une pratique divise les candidats, celle de la préemption, procédure qui permet à une collectivité d’acquérir en priorité dans certaines zones, un bien immobilier mis en vente dans le but de réaliser des opérations d’aménagement urbain. La gauche y est favorable, et notamment la maire Jacqueline Rouillon, alors que les candidats du centre et de la droite souhaitent y mettre fin.
Sur l'attribution de logements sociaux, Karim Bouamrane, candidat socialiste, propose la mise en place de critères publics d’attribution de logements afin que ces procédures deviennent plus transparentes.
De son côté, la candidate Front de gauche souhaite la mise en place d’un label “loueur responsable” pour les bailleurs privés. Les deux prétendants de la gauche s’accordent sur un point : maintenir le nombre de logements sociaux dans leur commune et lutter efficacement contre l’habitat indigne.

> Emploi : le PS et Front de gauche défendent les recrutements Made in Saint-Ouen
Pour les candidats, un objectif commun : redynamiser l’activité économique. Et chacun y va de sa proposition.
A droite, William Delannoy veut miser sur l’artisanat et le commerce de proximité. Pour cela, il assure qu'il mettra en place, s'il est élu, des loyers modérés dans des locaux appartenant à la commune afin de voir s’y installer des petits commerçants.
Le candidat PS a trouvé son credo : “à compétence égale, recruter local”. Il entend mettre en place des partenariats avec les entreprises implantées à Saint-Ouen pour l’insertion des populations les plus touchées par le chômage. L’installation d’entreprises dans les quartiers populaires et la création d’une banque de stages dès la troisième sont également dans sa palette de mesures.
Jacqueline Rouillon pour sa part envisage de créer une maison de l’emploi en partenariat avec Plaine Commune, la communauté d'agglomération. Tout comme son adversaire socialiste, elle incitera les entreprises audoniennes à embaucher en priorité les habitants de la commune, notamment par la mise en place de clause de recrutement local.

> Fiscalité : Troisième ville la plus endettée de France, mais peu de propositions
Ce point a été pour le moment très peu abordé par les candidats. Pourtant, avec un endettement de 3390 euros par habitant (la moyenne nationale est de 604 euros) Saint-Ouen est la troisième ville la plus endettée de France. A un mois du scrutin, le seul a avoir dégagé des lignes directrices sur ce point est Karim Bouamrane, candidat PS, rassemblant le MRC, EELV et le PRG . Il s’est engagé à ne pas augmenter les impôts et à mettre en place un plan pluri-annuel d’investissement afin de désendetter le plus possible la commune.

> Cadre de vie : des cours d'anglais dès la maternelle, propose le PS
L'arrivée du métro dans la ville est prévue pour 2017. Résultat, les candidats souhaitent dès maintenant repenser les réseaux de transports dans la commune.
Karim Bouamrane désire optimiser les jonctions des bus qui desservent la commune avec la future ligne 14. Jacqueline Rouillon souhaite en ce sens rénover la place du capitaine Graner, qui accueillera la future station.
Les questions relatives à la scolarité et à la petite enfance sont très présentes dans la campagne. Ainsi, William Delannoy, divers droite, souhaite, en plus de l’ouverture d’un lycée privé, développer des crèches parentales ainsi que des crèches “maman veut un job” qui seraient accessibles aux mères en recherche d’emploi.
Côté éducation, Karim Bouamrane veut mettre l’accent sur les langues en développant les cours d’anglais dès la maternelle ou encore veiller à une meilleure insertion des enfants autistes et handicapés dans le système scolaire.

>> Retrouvez le blog des étudiants du Celsa, "Le Périph' en campagne"


La rédaction de TF1info

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