SURSIS - La patronne du FN a beau avoir vu son immunité parlementaire levée par ses collègues du Parlement européen après qu'elle avait diffusé des tweets de cadavres suppliciés par Daech, cela ne lui interdit pas, comme elle l'a annoncé vendredi 3 mars, d'esquiver une convocation de la justice dans d'autres affaires.
Marine Le Pen risque bel et bien trois ans de prison et 75.000 euros d'amende, après que son immunité parlementaire a été levée, permettant ainsi des poursuites judiciaires à son encontre. Mais ce ne sera pas - en tout cas pas pour le moment - dans le cadre des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires du Front national au Parlement européen.
En effet, celle que les sondages placent en tête du premier tour de la présidentielle fait l'objet d'une plainte pour avoir diffusé sur Twitter des images de cadavres suppliciés par Daech et, à la demande du parquet de Nanterre, qui instruit l'affaire, le Parlement européen a décidé de lever la protection que lui vaut son statut de députée européenne, ce jeudi. Convoquée par la police en avril 2016, elle avait refusé de s'y rendre, arguant justement de ce statut.
Une levée d'immunité, une affaire
Toutefois, la levée de l'immunité parlementaire ne signifie pas que Marine Le Pen devra se rendre à toutes les convocations de la police et de la justice, et notamment celles ayant trait à l'affaire des emplois présumés fictifs du Parlement européen. Comme se l'est fait confirmer LCI auprès du Parlement européen et du Syndicat de la magistrature, "une levée ne s'applique qu'à une affaire, au cas par cas". Et d'ailleurs, Marine Le Pen ne s'est pas gênée pour en faire usage : convoquée par la justice dans le cadre de l'affaire des emplois présumés fictifs au Parlement européen, elle a d'ores et déjà fait savoir, vendredi 3 mars, qu'elle ne s'y rendrait pas.
Pour qu'elle y soit obligée, il faut entamer une nouvelle procédure, qui passe donc par une demande du parquet chargé de l'affaire auprès de la Commission des affaires juridiques du Parlement, qui décidera d'y donner suite ou non auprès du Parlement européen.
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