RÉACTIONS - Embourbé dans plusieurs affaires judiciaires, François Fillon a tenu une conférence de presse ce lundi pour s’expliquer. Le candidat de la droite l’assure, il n’y a rien d’illégal dans ce que lui est reproché. Une bonne foi affichée qui fait grimacer ses opposants. A commencer par Benoît Hamon...
Devant un parterre de 200 journalistes, François Fillon a tenu une conférence "vérité". Acculé suite aux accusations d'emplois fictifs, le vainqueur de la primaire de la droite a développé son argumentaire. Oui, il a bien employé sa femme et ses enfants, mais tout a été fait, selon lui, dans la légalité. Mais "ce qui était acceptable hier ne l'est plus aujourd’hui", reconnaît François Fillon. L'ancien Premier ministre a d'ailleurs présenté ses excuses aux Français.
Insuffisant pour ses opposants politiques. Benoît Hamon a été l'un des premiers à réagir. "Personne ne pense que cette situation est normale", lâche le candidat à la présidentielle. Ajoutant : "On ne peut pas demander des sacrifices aux gens et donner le sentiment que l'on n'applique pas à soi la sévérité, l'austérité qu'on demande aux autres". Une allusion piquante à au programme de son adversaire.
il est pris la main dans le sac"
Luc Carvounas
Sans suprise, les autres membres du PS sont également montés au front. Le sénateur du Val de Marne, Luc Carvounas, remarque avec ironie que François Fillon "n'a pas voté la loi Transparence en 2013" et que, s'il abat aujourd'hui la carte de la franchise, c'est "qu'il est pris la main dans le sac". Alexis Bachelay, député des Hauts-de-Seine et porte-parole de Benoît Hamon, enfonce le clou : "Fillon reconnaît une erreur avec l'embauche de sa femme et s'excuse. Insuffisant pour éteindre le doute", regrettant au passage qu'un éventuel remboursement ait été balayé par l'accusé.
#Fillon veut plus de transparence dans la vie politique parce qu'il est pris la main dans le sac.Il n'a pas voté la Loi transparence en 2013 — Luc Carvounas (@luccarvounas) 6 février 2017
F #Fillon reconnaît une erreur avec l'embauche de sa femme et s'excuse. Insuffisant pour éteindre le doute. Quid d' un remboursement ? — Alexis Bachelay (@ABachelay) 6 février 2017
Pour le Parti socialiste, cette affaire est du pain béni. Dans un communiqué, largement relayé par Jean-Christophe Cambadélis, le PS dénonce la défense de François Fillon : "après avoir évoqué un 'coup d’Etat institutionnel', il s’érige désormais en victime d’un coup d’Etat médiatique", et invite "l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy et sa famille politique à la responsabilité."
Cette idée de complot médiatique n'est pas non plus du goût du porte-parole d'EELV. Julien Bayou s'insurge "que Fillon puisse continuer sa campagne tout en reprochant aux journalistes de faire leur travail." N'hésitant pas à l'accuser de faire "de notre pays la honte de l'Europe."
Que Fillon puisse continuer sa campagne tout en reprochant aux journalistes de faire leur travail fait de notre pays la honte de l'Europe. — Julien Bayou (@julienbayou) 6 février 2017
Le candidat de "La France Insoumise" a réagi quant à lui toute en sobriété : "la droite méritait mieux. La France aussi." Un tweet simple mais efficace, comme si la candidature de l'ancien Premier ministre n'était déjà qu'un souvenir.
Fillon : la droite méritait mieux. La France aussi. — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 6 février 2017
Au PCF comme au parti de gauche, c'est surtout les sommes mirobolantes qui affolent. "Comment appelle-t-on un emploi fictif à 3617€ chez Fillon ?", question Eric Coqurel. "Un travail dans l'ombre. Invisible c'est sur ! ", s'amuse le co-fondateur du PG. Olvier Dartigolles, porte parole du parti communiste, dénonce de son côté "une moyenne de 3600 euros pour des 'tâches modestes', reprenant les déclarations de François Fillon lui-même. "Cela fait la revalorisation du smic à combien ?", lâche-t-il non sans ironie.
Comment appelle-t-on un emploi fictif à 3617€ chez #Fillon ? Un travail dans l'ombre. Invisible c'est sur ! #ConfPresseFillon #FillonGate — Eric Coquerel (@ericcoquerel) 6 février 2017
Une moyenne de 3600 euros pour des "tâches modestes" . Cela fait la revalorisation du smic à combien ? — Olivier Dartigolles (@Dartigolles) 6 février 2017
Mais la salve de critique ne vient pas que de la gauche. À l'extrême droite aussi, la situation exaspère. "Je ne suis pas convaincu", lâche Florian Philippot, soulignant que François Fillon avait été "obligé de confirmer parce que ça a été révélé par la presse".
Pour une fois, en dehors du parti Les Républicains, tout le monde s'accorde!