SÉCURITÉ - L'attentat déjoué mardi à Marseille atteste que la menace terroriste plane plus que jamais au-dessus de la présidentielle. Alors que le raid et des tireurs d'élite sont désormais présents dans les meetings de François Fillon, on fait le point sur le dispositif de sécurité qui entoure les candidats.
La menace terroriste fait son irruption dans la campagne à cinq jours de l'élection présidentielle. L'arrestation, ce mardi 18 avril 2017 à Marseille, de deux hommes soupçonnés de préparer un attentat a fait monter encore d'un cran la tension pour les équipes chargées de la sécurité des candidats.
D'autant que ceux-ci multiplient les meetings et les bains de foule pour tenter de convaincre les indécis pendant les derniers jours de la campagne officielle. Les équipes de sécurité des candidats sont plus que jamais sur le qui-vive. L'entourage de François Fillon avait d'ailleurs été averti la semaine dernière de "risques avérés" visant leur champion. Et les photos des deux suspects distribuées dès jeudi aux différents services de sécurité des candidats, selon les précisions données à l'AFP par les entourages de Marine Le Pen et d'Emmanuel Macron.
Raid et tireurs d'élite désormais dans les meetings de FIllon
Pour les meetings, la sécurité à l'intérieur des salles est généralement assurée par l'organisation de campagne tandis que celle des environs est confiée à la préfecture. "Le dispositif de sécurité des meetings de François Fillon a été renforcé depuis la fin de semaine dernière. Vendredi, à Montpellier, le Raid était présent sur place", confie le staff du candidat LR à notre journaliste présente à ses derniers déplacements.
Ce que confirme la place Beauveau, qui annonce même la mise en en place de "tireurs d'élite" lors de ses réunions publiques depuis la fin de la semaine dernière. Quant à la sécurité privée, elle est aussi mise à contribution "mais seulement pour les meetings", précise-t-on.
Info @LCI : seul @FrancoisFillon a reçu un appel de @MatthiasFekl . 2fois: vendredi + ce matin. Renfort sécu vendredi dernier à Montpellier — Adrien Gindre (@agindre) April 18, 2017
Les candidats protégés par des policiers en civil
En ce qui concerne la sécurité du candidat des Républicains, en tant qu'ancien Premier ministre, depuis le début, deux hommes se tiennent en permanence à ses côtés. Ces policiers en civil, discrétion oblige, ont un statut de gardien de la paix.
Techniquement, ils font partie de la sous-direction de la Protection des personnes (SDPP), précisent nos confrères de L'Express. Les missions des 470 hommes déployés sur le terrain sont constamment réévaluées selon la menace qui pèse sur les personnalités à protéger. Le dispositif peut d'ailleurs être renforcé au besoin avec des forces de l'ordre locales.
Une grille qui va de l'Uclat 1 à l'Uclat 4 selon la menace
Les candidats se voient donc attribuer un nombre de policiers en fonction d'une grille établie par l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat). La classification va de l'Uclat 1 (menace la plus élevée) à Uclat 4 (menace la moins élevée) et le nombre de policiers peut être revu à la hausse à tout moment.
Ainsi, toujours selon l'hebdomadaire, François FIllon (Uclat 2) dispose à tout instant d'au moins six agents et même douze désormais. Tandis que Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Benoît Hamon en ont cinq en permanence, Jean-Luc Mélenchon trois, François Asselineau deux et Nicolas Dupont-Aignan et Jacques Cheminade un. Quant à Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, ils refusent la protection policière.
Pour Hamon, un dispositif renforcé au fil de la campagne
Le candidat de la droite et du centre n'est pas le seul à être placé sous surveillance rapprochée. Par exemple, pour Benoît Hamon le nombre d'hommes mobilisés autour de lui s'est renforcé au fur et à mesure de la campagne. Le dispositif classique s'est renforcé au fil des semaines, passant de quatre officiers de sécurité à huit puis à dix actuellement.
Pour autant, même si les équipes de sécurité de Hamon ont été informées dès vendredi d'une menace pesant sur la présidentielle, le rassemblement de ce mardi soir à Toulouse ne devait pas faire l'objet d'une sécurité davantage renforcée.
Pour l'heure, selon la préfecture, "les forces de l'ordre ne sont pas davantage mobilisées pour ce meeting que pour les autres. Il n'y a pas de consignes particulières. S'il y a une évolution du nombre d'hommes mobilisés, cela dépendra uniquement de l'affluence au meeting".
Les pré-requis sur la sécurité plus importants qu'en 2012
Même son de cloche du côté de l'équipe de Jean-Luc Mélenchon. "Il n'y a pas de dispositif particulier ce mardi soir pour son meeting", nous confie le staff du candidat de La France insoumise. Mais sur l'ensemble de la campagne "les pré-requis sur les questions de sécurité se révèlent bien plus importants qu'en 2012", précise-t-on.
Cela a nécessité "des semaines de travail de préparation avec la préfecture pour des meetings en plein air comme à Marseille ou à Toulouse. Par exemple, à Marseille une trentaine de rues avaient du être bloquées en amont du Vieux-Port avec des semi-remorques pour éviter toute attaque à la voiture bélier", détaille encore l'entourage du candidat.
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