Municipales : vers une vague rose-verte dans plusieurs grandes métropoles ?

Publié le 23 juin 2020 à 18h13, mis à jour le 23 juin 2020 à 18h29
L'eurodéputé EELV apporte son soutien à Michèle Rubirola, candidate du Printemps Marseillais, le 15 juin 2020.
L'eurodéputé EELV apporte son soutien à Michèle Rubirola, candidate du Printemps Marseillais, le 15 juin 2020. - Source : Christophe SIMON / AFP

SECOND TOUR - Des alliances réussies à gauche laissent envisager de possibles victoires le 28 juin dans plusieurs grandes villes de France, dont Paris, Lyon ou encore Marseille. Les écologistes, notamment, bénéficient de la dynamique d'un premier tour réussi.

Des alliances vert-rose, voire vert-rose-rouge, qui fleurissent dans les métropoles françaises, pourraient aboutir à plusieurs victoires, le 28 juin prochain, jour du second tour des élections municipales. 

Une situation souvent liée à la bonne dynamique des écologistes, parvenus à se hisser en tête, ou dans le peloton de tête de plusieurs scrutins en mars dernier, mais aussi à la bonne résistance des villes tenues par la gauche socialiste sous le précédent mandat. Et à des alliances réussies, face à une droite qui apparaît souvent plus clairsemée. 

Avantage PS-EELV à Paris

Arrivée en tête du premier tour le 15 mars dernier, Anne Hidalgo apparaît désormais comme la favorite du scrutin dans la capitale, malgré le score relativement faible de la gauche au regard des scrutins de 2008 et de 2014, et une triangulaire face aux candidates Agnès Buzyn (LaREM) et Rachida Dati (LR). 

La maire sortante, qui a passé un accord avec les écologistes pour la prochaine mandature, pourrait même creuser l'écart par rapport au premier tour. Selon un sondage paru pour LCI lundi 22 juin, l'alliance rose-verte dans la capitale placerait Anne Hidalgo à 45% des intentions de vote, loin devant Rachida Dati (35%) et Agnès Buzyn (17%), deux candidates qui se disputent l'électorat de droite quand celui de gauche ne se disperse plus.

Marseille et Toulouse, susceptibles de basculer

Le grand suspense du second tour se tiendra probablement à Marseille, troisième métropole française, où la droite au pouvoir depuis 25 ans, divisée, pourrait avoir à laisser son siège au soir du 28 juin. 

La candidate LR Martine Vassal, favorite des sondages avant d'être devancée au premier tour, doit - sans compter la polémique sur de possibles fraudes aux procurations - faire face à une large union de la gauche rassemblant écologistes, socialistes, PCF et Insoumis. Sa cheffe de file, Michèle Rubirola, a récemment reçu le soutien de Jean-Luc Mélenchon, ainsi que de l'eurodéputé EELV Yannick Jadot, mouvement dont elle est issue. Le dernier sondage Ifop Fudicial pour La Provence tend à montrer qu'elle creuse l'écart avec sa rivale LR, mise en difficulté par des enquêtes sur des procurations potentiellement illégales, à dix jours du scrutin. 

Suspense, également, à Toulouse, où la vague rose-verte pourrait faire vaciller le maire sortant, Jean-Luc Moudenc. Le candidat de la gauche, Antoine Maurice, est lui aussi à la tête d'une vaste alliance, Archipel Citoyen, comprenant écologistes, socialistes, radicaux de gauche, Générations, PCF et LFI. Le dernier sondage BVA pour Europe 1 donnait un léger avantage à Antoine Maurice (51%), sur Jean-Luc Moudenc, dans cette ville tenue par la droite depuis 1971, hormis entre 2008 et 2014. 

Lyon dans le viseur des écologistes

Arrivés en tête du premier tour à la ville comme à la métropole lyonnaise, les écologistes rêvent de faire de la deuxième ville de France leur laboratoire. "On est prêt à gouverner", martelait, mercredi, le patron EELV Julien Bayou, lors d'un déplacement de soutien à la tête de liste Grégory Doucet. Pour tenter de faire chavirer l'alliance LR-LaREM - un défi malgré tout compliqué -, les écologistes sont parvenus, là aussi, à obtenir un large soutien à gauche. Avec succès, puisque selon un récent sondage, la liste d'union de la gauche autour de l'écologie remporterait la métropole avec 37%, devant l'alliance LR/LREM 

Si la bataille semble plus compliquée encore à Bordeaux, après l'alliance entre le maire LR sortant et LaREM, l'écologiste Pierre Hurmic, arrivé en deuxième position au premier tour, espère toujours faire basculer cette ville restée sous l'égide de la droite depuis l'après-guerre. 

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Des bastions solides

Outre Paris, plusieurs municipalités sortantes de gauche pourraient se maintenir le 28 juin, fortes des alliances passées avant le second tour. C'est notamment le cas à Rennes et à Nantes, où les maires sortantes sont favorites. 

Dans d'autres villes, la gauche pourrait également se maintenir, même si l'union de la gauche n'a pas été réalisée. A Grenoble, le maire écologiste Eric Piolle apparaît ainsi grand favori du scrutin, malgré l'absence d'accord avec les socialistes. Inversement, à Dijon, le maire PS sortant François Rebsamen, espère emporter le scrutin sans alliance avec les écologistes. 

A Lille enfin, la gauche devrait conserver la ville malgré la triangulaire LaREM-PS-EELV née du divorce entre Martine Aubry et ses traditionnels alliés écologistes. La question est, dans la métropole du Nord, de savoir qui, de la maire sortante ou de son concurrent Stéphane Baly, parviendra en tête le 28 juin. En effet, la marcheuse Violette Spillebout figure à plus de 10 points des deux favoris dans les sondages.


La rédaction de TF1info

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