Municipales à Marseille : Berezina au PS, percée du FN

Publié le 24 mars 2014 à 0h46
Municipales à Marseille : Berezina au PS, percée du FN

MUNCIPALES – Surprise au soir du 1er tour aux élections municipales à Marseille : le PS n’obtient que 20 % des suffrages derrière le FN (23 %) et l’UMP, en tête, avec 38 %.

"Berezina", "coup de massue", "déroute", les commentaires des sympathisants socialistes témoignent dimanche soir du choc des résultats du 1er tour des municipales à Marseille. Avec un peu moins de 20%, Patrick Mennucci arrive en 3e position du scrutin derrière le maire sortant UMP, Jean-Claude Gaudin (39%) et le candidat du Front national, Stéphane Ravier (23%). Des résultats en total désaccord avec les différents pronostics qui plaçaient la droite et la gauche au coude-à-coude et une extrême-droite en embuscade.

L’UMP en emporte pour le moment 6 des 8 secteurs de la ville, dès le 1er tour. Outre les arrondissements historiquement ancrés à droite dans le sud de la ville, le parti se place en tête dans les mairies des 1er, 2e, 3e, 4e, 5e et 7e arrondissements. Seule victoire pour le PS dans les 15e et 16e arrondissements où Samia Ghali arrive en tête avec 33% des voix.

Grosse surprise dans les 13e et 14ème arrondissements où c’est la tête de liste du Front national, Stéphane Ravier qui devance ses adversaires avec 32% des suffrages.

Score historique du FN

Plus que morose, l’ambiance au QG du PS, rue Montgrand, avait des allures dimanche soir de naufrage à la vue de ces résultats. Peu ou pas de militants sur place. Ironique, un membre du comité de soutien tentait toutefois un trait d’humour : "ce n’est pas si mal", avant de reprendre d’un air abattu : "c’est catastrophique".

Sans encore crier victoire, les militants UMP réunis au QG à l’hôtel de ville savourent avec gourmandise les résultats de la soirée. "On ne peut pas encore dire que c’est fait, mais ça sent bon", se réjouissait Thierry tandis que Jeanne s’étonnait de "la percée" du Front national.

Outre la défaite au 1er tour du Parti socialiste, l’autre indication de cette soirée électorale concerne en effet le résultat du FN. Jamais le parti n’avait fait un tel score dans la deuxième ville de France. Avec un peu plus de 23% des suffrages, il se place en position d’arbitre pour le second tour.

Gaudin rejette tout "triomphalisme"

"Ce n'est pas une surprise, j'avais annoncé il y a plusieurs mois que nous dépasserions les 20%, aujourd'hui nous sommes devant le parti au pouvoir, et c'est une très grande satisfaction, une très grande victoire", a déclaré le secrétaire départemental du FN sur France 3 Provence Alpes.

"Le Front national bénéficie de toutes les fautes du gouvernement", a estimé pour sa part Jean-Claude Gaudin . Visiblement ravi d’être en position de force pour le second tour, le maire sortant a rejeté toute idée de "triomphalisme" au cours d’une brève allocution peu avant minuit. "Il ne s’agit que d’un 1er tour", a-t-il rappelé avant de noter "l’échec" de Patrick Mennucci qui a pour lui "une saveur particulière".

“Nous avons eu un tempérament plus modeste (...) et, dans tous nos secteurs, nous totalisons des scores très impressionnants”, a encore commenté le maire sortant, comparant sa situation à celle des candidats socialistes: “Vous voyez ce qu’il en reste des candidats de M. Mennucci."

Mennucci paye les "divisions"

D’un ton très sobre, le leader socialiste a voulu se montrer positif. "Au-delà des apparences des chiffres, rien n'est joué", car "dans quatre secteurs de Marseille, nous pouvons garder la majorité, les choses ne sont pas du tout réglées", a-t-il expliqué.

Selon lui, il paye les "divisions de la Gauche" au 1er tour avec les listes de Pape Diouf (5 %) et du Front de Gauche (7 %) mais surtout "le vote sanction contre la politique du gouvernement". Seul espoir pour lui : "unir les forces républicaines" au second tour autour de sa candidature. Mais dimanche soir, la partie semble déjà perdue.


La rédaction de TF1info

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