Municipales à Montpellier : Hélène Mandroux ne "méritait pas son sort"

Publié le 4 mars 2014 à 14h49
Municipales à Montpellier : Hélène Mandroux ne "méritait pas son sort"

MUNICIPALES - La maire (PS) sortante de Montpellier, Hélène Mandroux est privée de sa troisième course aux municipales. Les "traîtres" sont de la maison socialiste.

Maire sortante (PS) de Montpellier depuis deux mandats, Hélène Mandroux a été privée de course aux municipales et sa mise au ban a été commanditée de l’intérieur. De "sa" famille qui ne l’a pas épargnée, jusqu’à l’humiliation publique : c’est le Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui est venu en personne à Montpellier informer l'élue de son éviction. "En organisant une primaire interne au lieu d’une citoyenne, Solférino et la fédération du PS de l’Hérault ont avantagé Jean-Pierre Moure, maire de Cournonsec et président de Montpellier Agglomération.

Hélène Mandroux affiche pourtant un bon bilan et a été le premier maire à célébrer le premier mariage pour tous. "Elle a d’ailleurs dénoncé courageusement une mascarade" relève un élu de la majorité, qui fait partie du cercle ayant poussé la candidature de ce médecin généraliste de 74 ans, devenue maire de la 8ème ville de France.

Rancunes tenaces

Elle a été sacrifiée, alors que pour les élections de mars, les "mairesses" se compteront sur les doigts des mains dans les grandes villes. "Elle a toujours joué le jeu, elle est resté fidèle à la ligne de conduite de Georges Frêche qui avait façonné la capitale régionale pour en faire une ville au rayonnement planétaire. En bon petit soldat, Hélène Mandroux a poursuivi le travail de son prédécesseur et en 2008 a été réélue avec 51,88 % des voix. Elle ne méritait pas ce sort", assure un "vieux" routard socialiste qui préfère garder l'anonymat.

C’est sans doute pour avoir pris finalement ses distances avec Georges Frêche aux élections régionales de 2010, où elle a soutenu le rival Audois Eric Andrieu, que l’avenir politique d’Hélène Mandroux a été scellé. "Chez les socialistes, les rancunes sont tenaces entre pro et anti-Frêche, le système Georges Frêche perdure depuis sa mort le 24 octobre 2010", analyse un élu de la Région

Silencieuse

Silencieuse depuis des mois, la maire de Montpellier a récemment annoncé, du bout des lèvres, qu’elle soutenait la liste du PS, sans prononcer une seule fois le nom du candidat, Jean-Pierre Moure. Une aubaine pour le dissident socialiste Philippe Saurel, adjoint au maire en charge de la culture qui a gardé la deuxième place sur sa liste pour Hélène Mandroux.

Mais, elle s’est offusquée d’avoir appris cette initiative par la presse et a opposé son refus. Elle ne restera pas inactive et ne prendra pas une retraite dorée, car dès lundi 7 avril, elle prendra ses fonctions au sein du ministère de la Santé pour préparer un audit sur la désertification médicale en zones rurales isolées. Elle aura un bureau à Paris et un autre à l’Agence régionale de santé (ARS) à Montpellier, mais sa mission la conduira dans toute la France. "C’est une porte de sortie qui n’est pas très glorieuse, mais j’espère pour elle qu’elle ne tombera pas encore sur de mauvais garçons", confie un cadre de son cabinet à la mairie, qui a postulé pour l’accompagner dans ses virées en campagne, sans aura politique. Un parcours de santé ?


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info