Municipales : Bussy-Saint-Georges, la ville nouvelle fatiguée de grandir

Publié le 12 mars 2014 à 7h00
Municipales : Bussy-Saint-Georges, la ville nouvelle fatiguée de grandir

MUNICIPALES – Pendant trois semaines, avec France 3 Ile-de-France, metronews vous emmène aux quatre coins de l'Ile-de-France pour découvrir les enjeux locaux liés aux élections. Aujourd'hui, direction Bussy-Saint-Georges, en Seine-et-Marne. Cette cité-dortoir, qui a déjà fait l'objet de plusieurs rappels de la Cour des comptes, a vu sa population multiplier par 18 en moins de vingt ans.

À Bussy-Saint-Georges, ceux qui se souviennent des élections de 1989 ne sont plus très nombreux. Et pour cause. À l'époque, ils n'étaient que 1 500. Aujourd'hui, la commune compte plus de 25 000 habitants. Bussy est aujourd'hui l'une de ces cités-dortoirs , vivant au rythme des allers-retours du RER A, qui mène chaque jour, ses habitants à Paris en 45 minutes. Pendant la journée, la ville est quasi déserte. Les rues bordées de pavillons, aux faux airs de banlieue américaine, s'étalent sur plusieurs hectares.

Dans le rôle du bâtisseur, Hugues Rondeau, maire depuis 1998. "Bussy, c'est moi", annonce-t-il, à peine arrivé dans son bureau, affublé d'un chapeau mitterrandien. L'édile, du centre national des indépendants et paysans (CNIP) , brigue un quatrième mandat. Sous son impulsion, la construction d'un immense écoquartier, le Sycomore , a été lancée et devrait accueillir près de 12 000 habitants supplémentaires d'ici quelques années.

Avertissement de la Cour des comptes

Un activisme forcené qui n'exclut pas quelques revers. En quelques années, les impôts ont doublé. La ville est l'une des plus endettées de France . Et la Cour des comptes a publié en 2013 un rapport lapidaire sur "le refus permanent du redressement financier" de la mairie. "Le maire n’a pas mis en œuvre les recommandations que la chambre a formulées depuis 2003 dans ses rapports d’observations définitives et ses 29 avis budgétaires" indique la cour.

Une faiblesse qui, pour la première fois, semble faire vaciller le maire dans son fief. Son principal challenger est Chantal Brunel, députée UMP de la circonscription jusqu'en 2012. Elle promet de baisser la taxe d'habitation de 30 % en six ans et d'étudier à la loupe le budget de la mairie. Entre elle et Hugues Rondeau, la haine est tenace. Sa permanence est installée à la sortie du RER. "Regardez donc", dit-elle en jetant un œil par la fenêtre. La Grand-Place est balayée par les vents. Personne ne la traverse. "On pourrait mettre des bancs, des fleurs !" s'écrie-t-elle. Un récent sondage qu'elle aurait commandé la place devant le maire sortant.

"Mon programme, c'est Bussy !"

Face à ces deux candidats, Christian Raoult, du MRC (soutenu par le PS), entend jouer les trouble-fête . "Moi je ne suis pas Merlin l'enchanteur", prévient-il d'emblée. Ce directeur des services du Kremlin-Bicêtre, bientôt à la retraite, préconise un état des lieux exhaustif des finances de la commune. "Il faut peigner le budget ligne par ligne", détaille-t-il. Et pour rattraper son retard, il tracte chaque soir à la sortie du RER pour se faire connaître.

Mais, dans son bureau de la mairie, Hugues Rondeau reste confiant. "Le conservatoire, les crèches, les pistes cyclables, mon programme, c'est Bussy !". En partant, il laisse sa carte de visite. Et s'empresse de faire remarquer, faussement naïf : "Tiens, sur les cinq bâtiments représentés, il y en a quatre que j'ai bâtis".


La rédaction de TF1info

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