AFFAIRES – Depuis les révélations du "Canard Enchaîné" fin janvier, la justice cherche à savoir si Penelope Fillon fournissait bien le travail pour lequel elle était payée par son député de mari, son suppléant, et la "Revue des deux mondes". Elle est attendue dans le bureau du juge, ce mardi 28 mars.
Les semaines passent et les ennuis judiciaires du couple Fillon continuent. Alors que son époux a été mis en examen le 14 mars, que son ex-employeur Marc Joulaud, suppléant de son mari, a connu le même sort une semaine plus tard, Penelope Fillon est convoquée, le 28 mars, en vue d'être, elle aussi, mise en examen. Au coeur de l'affaire, les postes occupés par Penelope Fillon comme assistante parlementaire à l'Assemblée nationale... sans compter que la justice la soupçonne d'avoir usé d'une supercherie pour cumuler son emploi de collaboratrice et celui à La Revue des deux mondes.
Sur environ quinze ans, de 1986 à 2013, avec plusieurs interruptions, elle a perçu 680.380 euros, net. Rien n'interdit à un parlementaire d'embaucher un membre de sa famille, mais ces emplois étaient-ils réels ? Son salaire était "parfaitement justifié", ne cesse d'assurer François Fillon, expliquant qu’elle était chargée de la gestion du courrier, de son agenda ou encore de la préparation des interventions. Un travail qui n'était pas "palpable", enfonce l'avocat du couple Antonin Lévy. Des déclarations qui, pour l’instant, n’ont guère convaincu les enquêteurs.
Des déclarations troublantes
Entendue le 30 janvier avec son mari par les policiers de l'office anticorruption (Oclciff), la discrète Galloise, sans profession connue jusque-là, a dit n'avoir "jamais officialisé" sa "qualité d'assistante parlementaire". Elle a aussi évoqué, pour sa collaboration avec Marc Joulaud, des entretiens "très informels", "jamais de compte-rendu écrit". Une fonction qu'elle exerçait en vivant à Paris.
Mais ses déclarations passées jettent le trouble. En mai 2007, elle affirmait à un journal britannique n'avoir "jamais été" l'assistante de son mari. Juridiquement, il est difficile de prouver qu'un emploi est fictif, d'autant que le contrat d'un collaborateur parlementaire relève du droit privé. C’est l’employeur, donc le député, qui fixe sa rémunération et ses conditions de travail.
Une affaire peut en cacher une autre
Si elle est moins souvent évoquée, une autre affaire tout aussi embarrassante liée à sa femme fragilise la campagne de François Fillon : celle de l’emploi de Pénélope Fillon comme conseillère littéraire à La Revue des deux mondes. Ce volet concerne les salaires touchés par l’épouse de l’ancien Premier ministre : environ 100.000 euros brut de mai 2012 à décembre 2013. Là aussi, les enquêteurs s'interrogent sur la réalité de son travail, qui semble peu évident au regard des archives de la publication, qui permettent de retrouver la trace de... deux notes.
C'est dans le cadre de l'organisation de l'emploi du temps de Penelope Fillon que les enquêteurs ont décidé d'élargir leur enquête à des faits "d'escroquerie aggravée" et de "faux et usage de faux". Au coeur de leurs interrogations, un document, retrouvé fin janvier, lors d'une perquisition à la "division de la gestion financière parlementaire", où se trouvent, raconte Le Parisien, "remisés bulletins de paie et contrats". Celui-ci établit que Penelope Fillon aurait volontairement escamoté des heures de son contrat à La Revue des deux mondes pour être autorisée à travailler comme assistante parlementaire de son mari.
Le propriétaire de la revue littéraire est l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, un proche du candidat de la droite. Il a assuré que l'emploi de Penelope Fillon n'avait "rien de fictif" et réfuté tout lien entre ce poste et son élévation en 2010, sous le gouvernement Fillon, au grade de grand-croix de la Légion d'honneur.
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