Défiscalisation, hausse des salaires... ce que proposent les candidats pour le pouvoir d'achat

par Antoine RONDEL
Publié le 20 avril 2017 à 20h11, mis à jour le 20 avril 2017 à 20h17

Source : Sujet TF1 Info

ARGENT - En difficulté sur l'ensemble du quinquennat, même s'ils ont repris du poil de la bête sur la fin, le pouvoir d'achat et les moyens d'existence en général sont au coeur des projets des candidats pour la présidentielle. Avant le premier tour du 23 avril, que proposent les principaux candidats sur le sujet ?

Augmenter le pouvoir d'achat grâce à une baisse des cotisations sociales ou des impôts, améliorer les moyens d'existence en même temps que les salaires ou les allocations. Les réponses à ces questions font office de juge de paix pour déterminer la couleur politique de ceux qui les portent. LCI s'est penché sur la sujet, candidat par candidat.

François Fillon, sus aux prélèvements

Les propositions du candidat de la droite et du centre se concentrent sur la baisse des prélévements pour redonner du pouvoir d'achat à ses concitoyens. Principale mesure dans ce sens : diminuer les cotisations sociales pour les salariés, avec pour objectif une hausse du salaire net annuel de 350 euros. Autre promesse : la taxation des revenus du patrimoine (ex : les dividendes), modulée pour en améliorer le rendement avec une taxe généralisée à 30%, hormis les placements bancaires défiscalisés (assurance-vie, livret A...) François Fillon entend favoriser la fiscalité familiale en relevant le quotient familial (mécanisme réduisant le revenu fiscal d'un foyer selon le nombre de parts du foyer) à 3000 euros, en abaissant les droits de donation et en restaurant l'universalité des allocations familiales.

Dernière mesure d'importance : un coup de pouce aux retraités touchant moins de 1000 euros de pension.

Benoît Hamon, "candidat de la fiche de paie"

Le candidat frondeur, qui reprend là une formule d'Arnaud Montebourg, assume une politique de hausse des moyens d'existence, destinée à favoriser la consommation et la création d'emplois. Même remanié, le revenu universel de 600 euros maximum, concernant dans un premier temps tous les Français âgés de plus de 18 ans touchant un salaire inférieur à 2185 euros nets, en est la pierre angulaire. Il entend également augmenter le smic de 1150 nets à 1350 nets, ainsi que les minimas sociaux (10% pour le minimum vieillesse, 30% pour les adultes handicapés). Benoît Hamon veut également rattraper les inégalités salariales hommes-femmes en menaçant de lourdes amendes les entreprises qui les pratiquent. Par ailleurs, il s'est dit favorable au versement de l'allocation familiale dès le premier enfant et il compte également réduire les dépenses liées à l'immobilier, via l'extension de l'encadrement des loyers (26% des dépenses d'un foyer en 2010 selon l'Insee), prévu par la loi Alur, au-delà de Paris et Lille, pour des effets encore non calculés.

Jean-Luc Mélenchon, s'enrichir en redistribuant

Les propositions du candidat "insoumis" n'ont guère bougé depuis sa dernière campagne présidentielle. Outre une hausse du smic "immédiate" à 1326 euros nets, il promet une augmentation des minimas sociaux à plus de 1000 euros et des petites pensions de retraite. Les dépenses de santé ne sont pas oubliées et Jean-Luc Mélenchon propose le remboursement intégral des frais de sécurité sociale. Autre cible privilégiée de Jean-Luc Mélenchon, les fonctionnaires. Le député européen promet de revaloriser leur point d'indice (un mécanisme qui permet de calculer leur salaire) de 7% afin de rattraper le gel de ce dernier entre 2010 et 2016. Point crucial au niveau fiscal : la réforme de l'impôt sur le revenu, avec l'introduction de 9 tranches supplémentaires, dont la dernière, équivalente à 90% (attention, il s'agit d'un taux marginal).

Emmanuel Macron, l'ennemi du brut

Comme François Fillon, Emmanuel Macron entend s'attaquer aux cotisations salariales (maladies et assurances chômage) pour réduire l'écart entre les salaires nets et le brut. Il entend compenser ce manque à gagner par une hausse de la CSG, dont seront exonérés les chômeurs et 40% des retraités les plus modestes. Dans la même optique, les heures supplémentaires seront exonérées de cotisations sociales. Les plus fragiles ne sont pas oubliés : l'ancien ministre de l'Economie promet ainsi, pour les adultes handicapés comme les personnes âgées, une hausse de plus de 100 euros mensuels des minimas sociaux. Pour encourager la reprise du travail, c'est une revalorisation de la prime d'activité qui sera proposée. Enfin, côté dépenses, Emmanuel Macron veut supprimer la taxe d'habitation pour huit foyers sur dix et promet le remboursement des prothèses dentaires et des lunettes à 100%.

Marine Le Pen, vive la défiscalisation

Comme les autres candidats, Marine Le Pen propose de revaloriser les minimas sociaux, que ce soit le minimum vieillesse ou l'allocation adulte handicapé, qui doit dépasser les 1000 euros. A l'instar de François Fillon, la frontiste fait des clins d'oeil à la famille en promettant le retour de l'universalité des allocations familiales. Elle reprend aussi une mesure chère à François Fillon, époque Premier ministre, avec le retour de la défiscalisation des heures supplémentaires. Pour les bas revenus (inférieurs à 1500 euros), une prime de pouvoir d'achat de 80 euros par mois est promise. Au niveau de la baisse des dépenses, elle entend également imposer une baisse de 5% des tarifs de l'électricité et du gaz, sans oublier une baisse de 10% (et pas 10 points) du taux d'imposition des trois premières tranches de l'impôt sur le revenu.

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