ANALYSE - Le débat télévisé de mercredi soir entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron a été d'une brutalité inédite et confus déplore ce jeudi la presse étrangère, à trois jours du second tour de l'élection présidentielle.
"Échanges d’insultes", "combat verbal", "duel à couteaux tirés", la presse internationale est assez raccord ce jeudi matin avec les éditorialistes des médias français au lendemain du débat télévisé entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. A l'image du New-York Times qui plante le décor : "Il a dit qu'elle racontait des mensonges. Elle l'a traité d'arrogant. Il l'a accusée de répéter des 'bêtises'. Elle l'a coupé et lui a dit de ne pas lui donner de leçons. Il secoua tristement la tête, et elle rit de façon sarcastique".
Pour le quotidien américain, le face à face Marine Le Pen-Emmanuel Macron a plus eu l’air d’une "empoignade dans le style de la télévision américaine qu’une discussion raisonnée telle que les Français en ont pris l’habitude".
"C'était un violent combat verbal : les deux se coupaient la parole, serraient les poings, laissant les modérés déconcertés et impuissants", analyse Adam Nossiter. "Les deux candidats n'ont pas caché leur dédain l'un pour l'autre et leur divergence totale sur tous les problèmes - l'Europe, le terrorisme, l'économie, la Russie", poursuit le journaliste américain.
In French Elections, Alt-Right Messages and Memes Don’t Translate https://t.co/GkirE7u7ab — The New York Times (@nytimes) 4 mai 2017
Pour le Washington Post, l’autre grand titre américain, le débat télévisé de mercredi a été marqué par l'hostilité. "Une rixe à l'américaine où les insultes ont volé", écrit le quotidien soulignant que "la présence d'un candidat du Front national dans un débat présidentiel de ce genre était historique".
In French debate, insults fly https://t.co/ZCGUqYlozl — Washington Post (@washingtonpost) 4 mai 2017
Plus proche de nous, au Royaume-Uni, The Guardian évoque un échange dominé par l'invective plutôt que par la politique. "Un débat éprouvant ponctué d’insultes personnelles et venimeuses", écrit Warren Murray, faisant un lien avec les tensions actuelles entre le Royaume-Uni et Bruxelles au sujet du Brexit.
Thursday briefing: French fury, while May can taste Brussels rout https://t.co/lWVMu2oHVK — The Guardian (@guardian) 4 mai 2017
Nos voisins allemands retiennent logiquement les références "anti-allemandes" faites par Marine Le Pen, à l'image du quotidien Die Welt qui a estimé que ce débat télévisé était le pire de la Ve République.
Le quotidien suisse Le Temps estime, lui, que "le sentiment dominant, ce jeudi, est plutôt celui d’une forme d’amertume démocratique. Plutôt qu’un choc des programmes, un duel âpre de personnalités". Utilisant la métaphore sportive, le quotidien suisse a expliqué que "la volonté de la candidate d’extrême droite était de s’imposer en cherchant le K.O et en discréditant son adversaire, (...) tandis que le candidat centriste a joué en défense, interrompant peu son adversaire, dont il s’est évertué à démonter les contradictions, en particulier sur l’euro."
"Triste spectacle" a titré de son côté le journal belge Le Soir évoquant un débat qui "n'était pas à la hauteur du moment". "C'était le bulldozer contre le professeur", ironise le quotidien belge.
#LeSoirDuJour "Triste spectacle" En librairies ou sur: https://t.co/vsvqkZkC2p pic.twitter.com/itpsn54i1f — Le Soir (@lesoir) 4 mai 2017
Débat houleux mais plus de hauteur chez Emmanuel Macron pour El Pais. Le quotidien espagnol estime qu'"on a rarement vu une bataille dialectique d’une telle intensité dans un débat électoral". "Accusations, offensives, rythme rapide qui a opposé deux visions diamétralement opposées", écrit le journal ibère, qui estime que le candidat d'En Marche! a consolidé son statut de favori pour le second tour. "Marine Le Pen a proposé un style de voyou plus proche de celui de son père - ou du candidat Donald Trump à l’automne dernier aux Etats-Unis - que de celui d’une leader aspirant à gagner la confiance de tout un pays", conclut le journal espagnol.
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