Le programme de Marine Le Pen sur le pouvoir d'achat, entre coups de pouce, défiscalisation et... priorité nationale

par Antoine RONDEL
Publié le 1 mai 2017 à 11h09, mis à jour le 1 mai 2017 à 11h14
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Source : Sujet JT LCI

ARGENT - Quelles sont les propositions de la candidate frontiste pour améliorer les revenus des Français si elle remporte l'élection présidentielle ? Entre défiscalisation et coups de pouce divers, LCI vous dit l'essentiel.

C'est un des thèmes sur lesquels Marine Le Pen entend bien évidemment prospérer d'ici le second tour : le pouvoir d'achat des Français, en délicatesse pendant une partie du quinquennat, mais qui s'est globalement maintenu au même niveau que 2012. Qualifiée de "tueuse du pouvoir d'achat" par François Fillon lors du deuxième débat présidentiel en raison de sa volonté de sortir de l'Union européenne et de l'euro - ce que même les économistes favorables à la sortie de la monnaie unique anticipent -, la présidente du Front national propose pourtant un arsenal de mesures censées regonfler le portefeuille des Français.

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Défiscalisation des heures supplémentaires

Marine Le Pen entend rétablir cette mesure de Nicolas Sarkozy abrogée par François Hollande au début de son mandat. En 2007, cette mesure consistant à exonérer d'impôt sur le revenu et de cotisations sociales les salariés, voire à augmenter leur salaire dans les petites entreprises, avait permis un gain médian annuel de 350 euros sur la fiche de paie pour neuf millions de salariés jusqu'en 2012. François Hollande, sur les conseils de la Cour des comptes, avait supprimé la mesure, au vu de son coût (estimé à 5 milliards chaque année) et du frein à l'embauche qu'elle constituait... Mais cette suppression fut sans grand effet pour l'emploi.

Prime de pouvoir d'achat

C'est une des mesures les plus symboliques et les plus répétées par Marine Le Pen. Si elle est élue, elle instaurera une "prime de pouvoir d'achat" à l'endroit des salariés et retraités aux revenus mensuels inférieurs à 1500 euros. Evaluée à environ 15 milliards d'euros, la mesure serait financée par une taxe à 3% sur les produits importés appelée "contribution sociale à l'importation". 

Hausse des minimas sociaux

C'était une des séquences marquantes du premier débat présidentiel, le 20 mars sur TF1. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon avaient convenu de leur accord de porter à 1000 euros l'allocation adulte handicapé : "1000 euros ? C'est bien ?", proposait le candidat des Insoumis. "1000 euros, c'est bien !" répondait, un peu prise au dépourvue, la candidate du FN. "1000 euros, t'es d'accord ?" demanda ensuite à la cantonade l'eurodéputé.

Le grand débat : Jean-Luc Mélenchon fait le showSource : Sujet JT LCI
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Actuellement d'un montant maximal de 808,46 euros, l'AAH serait revalorisée à 1000 euros, tout comme le minimum vieillesse. Les aides au logement seraient également réhaussées, de 25%, jusqu'à l'âge de 27 ans. Toutefois, dans le droit fil des propositions du FN sur la priorité nationale, ces aides seraient réservés aux seuls Français.

"Universalité" des allocations familiales

Tout comme les minimas sociaux, Marine Le Pen entend appliquer une politique d'élargissement restreint des allocations familiales. En d'autres termes, rétablir leur universalité, abrogée en 2015, mais les restreindre aux familles françaises. Une mesure qui bénéficierait donc aux 485.000 familles qui avaient vu le montant qu'elles percevaient baisser de 127 euros en moyenne chaque mois.

Baisse des impôts

Outre la fin du prélèvement à la source, la candidate du FN promet de revoir le taux d'imposition des trois premières tranches de l'impôt sur le revenu (sur cinq). En d'autres termes, la première tranche passera de 14% à 12,6% (revenu net imposable de 9710 à 26.818 euros), la deuxième (26.818 à 71.898 euros), de 30% à 27% et la troisième (de 71.898 à 152.260 euros), de 41% à 36,9%. Une baisse qui bénéficiera donc davantage aux plus aisés.

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Baisse du gaz et de l'électricité

Mesure revenant régulièrement sur le tapis lors du quinquennat, notamment quand la baisse annoncée par Ségolène Royal a été rattrapée par EDF après une décision du Conseil d'Etat, la baisse des tarifs réglementés du gaz et de l'électricité figure aussi au programme de Marine Le Pen. Dans son programme, la candidate frontiste annonce ainsi lui appliquer une baisse immédiate de 5%. Selon les derniers chiffres du ministère du Développement durable, les ménages français dépensaient en moyenne 1622 euros par an sur ce point précis.

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