"Moi, mon patrimoine, mon statut" : Mélenchon joue la carte de la transparence comique

par Antoine RONDEL
Publié le 22 mars 2017 à 17h01
"Moi, mon patrimoine, mon statut" : Mélenchon joue la carte de la transparence comique

PATRIMOINE - Les déclarations de patrimoine des candidats à la présidentielle doivent être publiées ce mercredi 22 mars, à 18h. Mais le candidat de la France insoumise a pris de l'avance, dans un texte caustique.

C'est ce mercredi soir à 18h que la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) publiera les déclarations de patrimoine des onze candidats à l'élection présidentielle. Autant dire que, les accusations de conflits d'intérêt volant haut et que les soupçons d'emplois fictifs agitant toujours le Parquet national financier, la liste est attendue. 

Le rendez-vous n'est pas anodin : en 2015, l'autorité avait saisi la justice pour une potentielle sous-déclaration de patrimoine de Marine Le Pen dans le cadre de son mandat européen, rappelle l'AFP. Le 14 mars, François Fillon a quant à lui été mis en examen pour manquement aux obligations de déclaration à la HATVP.

Ce qu'il est...

Jean-Luc Mélenchon n'a donc pas attendu ses adversaires pour se livrer à l'exercice de la transparence, dans un style qui rappellera celui utilisé en 2013. A l'époque, cela s'appelait : "Tout sur moi (mes mensurations, mon patrimoine, mes projets immobiliers)". Le titre n'a pas trop bougé : "Moi, mon patrimoine, mon statut". Le candidat des Insoumis y dévoile avec force dérision l'ensemble des biens qu'il possède. 

D'abord un appartement de 110 m² dans le 10e arrondissement de Paris, acheté 800.000 euros, estimé à 837.000 euros, "après des travaux d'un goût exquis qui doivent tout à ma vision du monde". Il possède également une maison à Montargis, achetée en 1996 pour l'équivalent de 92.000 euros, une ville où "Deng Xiaoping a travaillé aux usines Renault". "Moins chic que les Alpes-Maritimes mais plus commode pour un week-end au lendemain d'un meeting".

Outre ce patrimone immobilier, l'eurodéputé déclare 98.000 euros d'épargne. Une somme rondelette : "Je suis très bien payé au Parlement européen, j’ai hérité de mes parents et je reçois une part de droits d’auteur. Mais surtout parce que je n’ai ni loisirs, ni passions coûteuses en matière de fringues, de voitures ou de montres."  Il présente un patrimoine net de "965.000 euros", qui le rend "assez nanti pour rassurer les petits bourgeois et pas assez pour indigner mes voisins du kebab".

Le grand débat : Jean-Luc Mélenchon fait le showSource : Sujet JT LCI
Cette vidéo n'est plus disponible

Ce qu'il n'est pas... et ne fera pas

Mais derrière cette déclaration de patrimoine se cache un réquisitoire contre Emmanuel Macron, François Fillon et Marine Le Pen, sans les citer une fois, sur un modèle à la limite de la similarité de sa première déclaration. A propos du premier, il explique qu'il n'a "jamais bénéficié des programmes de Young Leaders des USA" - le candiat d'En Marche ! a reçu une récompense à ce titre lors du Forum économique de Davos de 2015. Au sujet du deuxième, il tacle une première fois : "Aucun membre de ma famille n'a été mon employé, aucun n'a été mis en cause dans une affaire fiscale". Puis une deuxième, en référence à sa société 2F Conseil, épinglée pour ses prestations coûteuses : "Si j’ai donné des conseils, ils étaient politiques et cela toujours été gratuitement !"

Dans son attaque contre Marine Le Pen, il reprend aussi les mêmes codes qu'en 2013 : "Je n’ai pas hérité d’un château où me loger, ni d’un parti politique créé par mon père. Je ne fais pas semblant d’habiter Hénin-Beaumont, je n’ai ni voiture ni chauffeur."

La déclaration se termine dans une promesse : il ne logera pas à l'Elysée et continuera à payer sa taxe d'habitation ("ma quote-part à la République")  et n'aura pas de première dame. "Cela vous fera donc faire des économies".


Antoine RONDEL

Tout
TF1 Info