EUROPE – Le programme de Jean-Luc Mélenchon a beau évoquer l’hypothèse d’une sortie de la France de l’Union européenne si celle-ci refuse de renégocier les traités actuels, le candidat de la France insoumise ne semble pas vouloir s’y résoudre. Décryptage.
"L'UE, on la change ou on la quitte". C’est écrit noir sur blanc dans le programme de Jean-Luc Mélenchon, "L’avenir en commun". Depuis des mois, le candidat à l’élection présidentielle affirme sa volonté de renégocier les traités européens s’il est élu président de la République, quitte à sortir de l’Europe si l’Allemagne ne répond pas favorablement à ses exigences.
Abandon des règles budgétaires qui fondent l'euro, fin de l’indépendance de la Banque centrale européenne, harmonisation sociale et fiscale par le haut dans toute l'UE... Les objectifs de cette négociation sont énoncés dans le chapitre 51 de son projet. Il s’agit là de son plan A, qui vise à refonder l’Union européenne de manière plus démocratique, sociale et écologique.
Mais dans l’hypothèse où aucun accord ne serait finalement trouvé, Jean-Luc Mélenchon et son équipe ont planché sur un second scénario. Celui-ci est exposé dans le chapitre 52 de "L’avenir en commun" et s’intitule : "Appliquer un plan B en cas d'échec des négociations".
"Allons, un peu de sérieux !"
Celui-ci prévoit entre autres de "stopper la contribution de la France au budget de l'Union européenne" ou encore de "mettre en place un contrôle des capitaux et des marchandises aux frontières nationales pour éviter l'évasion fiscale des plus riches et des grands groupes". En clair, sortir de l’UE.
Une alternative radicale que Jean-Luc Mélenchon assume généralement. Selon lui, si les dirigeants européens, et en premier lieu la chancelière allemande Angela Merkel, refusent de renégocier les traités actuels, la France sera contrainte d’aller chercher son salut économique ailleurs.
"On part avec ceux qui sont d’accord avec nous et on fait autre chose. La France n’est pas pieds et poings liés à l’Union Européenne. Nous avons d’autres environnements possibles, l’Europe de la Méditerranée, ce n’est pas rien", a expliqué le candidat de la France insoumise le 22 mars dernier au Mardis de l’Essec.
Pourtant, mardi soir en meeting à Dijon (retransmis dans six autres villes par hologrammes), Jean-Luc Mélenchon a lui-même ironisé sur l’éventualité d’un départ de la France de l’UE. "Ne croyez pas ce qu'ils vous disent : il veut sortir de l'Europe, de l'euro. […] Allons, un peu de sérieux !".
"Si les Français s’en vont, il n’y a plus d’Europe"
Jean-Luc Mélenchon aurait-il fait volte-face ? Aurait-il remisé son plan B au placard ? C’est en tout cas ce que cette apparente contradiction pourrait laisser penser... Sauf qu’il n’en est rien. Le candidat de la France insoumise tient invariablement la même position sur le sujet. Seule la subtilité de l’argumentation diffère en fonction de l’assistance.
En réalité, l’ancien socialiste brandit la menace d’une sortie de la France de l’UE avant tout pour exercer une forme de chantage sur l’Allemagne. D’ailleurs, il l’a lui-même reconnu implicitement le 17 mars dernier sur BFM. "Ma formule (sur l’Europe), on la change ou on la quitte, ce n’est pas une formule de propagande pour les Français, c’est une formule qui est destiné, avant même que je sois élu, à être entendu par mes partenaires".
Et bien souvent, quand on l’interroge sur l’avenir de la France hors de l’UE, le candidat préfère rappeler le poids politique et économique de notre pays et son rôle prépondérant dans les instances européennes. "Si les Français s’en vont, il n’y a plus d’Europe, donc on est fort. On est en état de dire que si vous voulez qu’on reste, rendez-nous la vie possible. Et à ce moment-là, on peut commencer à avoir une marge de manœuvre", a indiqué le leader de la France insoumise le 22 mars dernier devant les étudiants de l’Essec.
Le politologue Thomas Guénolé a récemment comparé cette menace de sortir de l’UE à une forme de "dissuasion nucléaire". Une comparaison que le camp Mélenchon ne récuse pas. "La formule est un peu rude, mais l’idée est très juste, indique à LCI le porte-parole du candidat, Alexis Corbière. Nous ne menaçons pas par la peur mais nous avons la conviction que la France est un grand pays qui pèse en Europe. Et nul ne peut lui imposer ce qu’elle ne veut plus". Un pari aussi périlleux qu’audacieux.
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