Régionales 2015 : la campagne reprend… mais s'est-elle vraiment interrompue ?

Publié le 19 novembre 2015 à 14h58
Régionales 2015 : la campagne reprend… mais s'est-elle vraiment interrompue ?

ÉLECTIONS - Au lendemain des attentats de Paris, les formations politiques avaient annoncé la suspension de leur campagne pour les élections régionales. A l'heure où les candidats se remettent en mouvement, le bilan de la semaine fait apparaître… que certains ont été plus actifs que jamais.

Depuis les attentats du vendredi 13 novembre, deuil national oblige, la campagne s'était mise entre parenthèses. Les militants et leurs tracts avaient disparu des marchés. C'est à partir de ce week-end que les formations politiques devraient réactiver progressivement leurs équipes, à la veille de la campagne officielle.

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Certains, comme Christian Estrosi (LR) en Paca, Jean-Pierre Masseret (PS) dans le Grand Est ou Wallerand de Saint-Just (FN) en Ile-de-France ont pris un peu d'avance ce jeudi. D'autres, comme Claude Bartolone (PS), également en Ile-de-France, n'envisagent pas d'y retourner avant… début décembre. Ce qui ne l'empêchera pas, dès lundi, "d'échanger avec les Franciliens sur des questions qui les préoccupent".

Prudence

Le choix est délicat : à seulement quinze jours du premier tour, les candidats hésitent à revenir devant les citoyens français, encore sous le choc du drame. "Il était hors de question de s'y remettre avant la fin de la période de deuil national", explique à metronews Eric Coquerel, co-animateur de la campagne du PG en Ile-de-France. "Nous avons fait une première réunion informelle mercredi. Ce week-end, nous allons distribuer des tracts qui seront en lien avec les événements récents."

Le candidat souverainiste dans la même région, Nicolas Dupont-Aignan (DLF), avait tout interrompu vendredi dernier. "Nous allons reprendre le tractage ce jeudi, avec un déplacement dans un commissariat", explique son entourage. "Le projet global sera présenté mercredi prochain." Chez Valérie Pécresse, la candidate LR, on prend tout particulièrement des pincettes. "Une réunion publique prévue jeudi soir à Taverny a été reformatée", nous explique un membre de son équipe. "Il s'agira d'une réunion à huis clos avec les militants. Aucun tractage n'est prévu pour l'instant."

Mauvaise expérience à l'Assemblée

La sobriété semble en effet recommandée. Chacun a en tête l'indignation suscitée par le défilé de députés LR candidats aux régionales (Christian Estrosi, Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse elle-même), mardi à l'Assemblée nationale, sur un ton véhément vis-à-vis de la majorité. Le page Facebook de l'Assemblée, comme le rappelle Marianne , s'était noircie de commentaires offusqués. "C'était honteux, résume l'entourage d'une députée LR. Chacun a déroulé son programme pour les régionales." Claude Bartolone a lui-même été ciblé pour avoir présidé l'Assemblée alors qu'il s'était engagé à se mettre en retrait de cette fonction durant la campagne.

Au FN, où l'on avait décrété aussi une pause, la candidate en Paca, Marion Maréchal-Le Pen, s'est offert une tribune sur le plateau de Des paroles et des actes, lundi, suscitant l'indignation de son rival de droite, Christian Estrosi, qui a décidé de saisir le CSA.

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La campagne reprend donc, mais elle n'aura plus le même visage. "Pour nous, c'était déjà une campagne nationale, mais ça le sera encore plus", estime Eric Coquerel (PG). Les formations devraient réorienter certains slogans pour cette nouvelle campagne post-attentats. A l'instar du PS, qui a décidé de censurer un tract jugé un peu trop belliqueux à l'égard de ses adversaires. Les temps ont changé.


Vincent MICHELON

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