Régionales : quand Le Foll (et donc le gouvernement) évite le mea culpa

Publié le 7 décembre 2015 à 18h04
Régionales : quand Le Foll (et donc le gouvernement) évite le mea culpa

ELECTIONS - Contrairement à l'usage, le Premier ministre n'a pas pris la parole au soir du premier tour des régionales, dimanche. Seul le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a été envoyé sur les plateaux de télévision. Pour y délivrer une analyse plutôt minimale du scrutin...

"On a trop souffert des divisions. On n'aurait pas dû laisser partir des listes divisées là où on savait qu'il y avait un risque très clair de voir le FN arriver en tête". Intervenant dimanche soir, au premier tour des élections régionales qui a donné un score historique au FN, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a délivré sur TF1 puis sur France 2 l'argument du gouvernement, qui pourrait se résumer en une phrase: "On vous avait prévenus, c'est pas notre faute".

En effet, calcule le porte-parole, le total des voix de gauche "doit dépasser les 36%", ce qui en "fait le premier parti de France". Et donc la gauche n'a pas perdu. Ou plutôt si elle a perdu, c'est à cause des gauchistes verts d'EELV ou rouges du Front de gauche qui ne se sont pas ralliés à la bannière rose du PS. Le gouvernement, lui, n'y est pour rien. Et donc, il ne reste plus qu'à se rassembler : "Le rempart, il faut que la gauche en prenne conscience, c'est elle, la gauche et les écologistes (...), je le répète, j'appelle au rassemblement de toutes les forces de gauche et des écologistes". CQFD.

Fait rare, Manuel Valls n'a rien dit

Si l'appel à l'union est un classique de l'entre-deux tours, le gouvernement ne s'est pas toujours, depuis 2012, exonéré aussi ouvertement de ses responsabilités. Le 23 mars 2014, face à la progression du FN au soir du premier tour des municipales, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault appelle certes à "rassembler toutes les forces de la gauche". Mais il concède également que le scrutin s'est "déroulé dans un contexte économique et social qui est difficile pour les Français", lesquels "ont exprimé, par leur abstention ou leur vote, leurs inquiétudes, voire leurs doutes".

Un an plus tard, le 22 mars dernier, son successeur Manuel Valls doit à son tour acter la progression de l'extrême droite au soir du premier tour des départementales. S'il n'en tire aucune conclusion claire sur le bilan de l'exécutif, il admet la nécessité de "remobiliser les électeurs, leur redonner confiance". Et appelle toujours "au rassemblement" d'une gauche "trop dispersée".


Mais ce dimanche, donc, Stéphane Le Foll n'a pris la peine d'avancer aucune explication aux bons scores du FN et à la débandade de la gauche. Quant à Manuel Valls, il n'a, fait rare, rien dit du tout. "Un cadre du PS nous fait comprendre qu'il a été appelé en haut lieu à se taire dimanche soir", a relayé sur Twitter Myriam Encaoua, journaliste d'iTélé. L'explication ? "Son message aurait pu crisper". Pour savoir comment l'exécutif interprète le résultat de dimanche, il faudra donc attendre ce lundi soir, au JT de TF1, où Manuel Valls rompra son silence.


La rédaction de TF1info

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