Relations avec la police, laïcité, cannabis... : Hamon expose ses idées pour les banlieues

Publié le 19 février 2017 à 8h38
Relations avec la police, laïcité, cannabis... : Hamon expose ses idées pour les banlieues
Source : AFP

SOLUTIONS - Dans une interview au JDD ce dimanche, Benoit Hamon, élu de Trappes et candidat à la présidentielle, livre ses analyses après les événements qui ont eu lieu en Seine-Saint-Denis à la suite de l'affaire Théo.

Il soupire. Et admet : "Il y a un rendez-vous manqué entre François Hollande et les banlieues." Dans le JDD ce dimanche, Benoit Hamon, député de Trappes (Yvelines) et candidat à la présidentielle, donne ses convictions, après les évènements qui ont secoué des quartiers en Seine-Saint-Denis, à la suite de l’affaire Théo. Principaux extraits.

Le constat. Pour Benoit Hamon, les banlieues, qui concentrent bon nombre de handicap (chômage, déserts médicaux, recul de la fonction publique), sont plus concernées par les discriminations. Et pour lui, en 5 ans, malgré une volonté affichée au départ, rien n’a vraiment changé.

Sur les relations entre habitants et police. "Je ne suis pas un gentil", dit tout net Benoit Hamon, qui n’a "aucune tolérance ave ceux qui tentent d’imposer leur loi religieuse ou 'caïdaire'".  "Mais la banlieue ne se résume pas à ça. " Pour tenter de pacifier les relations entre la police et les habitants, il envisage notamment de mettre en place une "police des discriminations", c’est-à-dire un corps d’inspecteurs qui,  via des contrôles inopinés, s’assure qu’il n’y a pas de discrimination. Il est également pour le retour d’une police de proximité, et estime que dans les zones sensibles les policiers doivent être mieux payés. 

Sur la légalisation du cannabis. La politique répressive menée en matière de sécurité publique et sanitaire s’avère être pour lui "un échec". "Le but de la légalisation n’est pas de transformer les dealers en épiciers", insiste-t-il, mais d’avoir des débits contrôlés par l’Etat. Pour lui, c’est la solution aux réseaux mafieux, en tuant les violences liées au trafic.

Sur Macron. C’est peu dire que Benoit Hamon ne voit pas les choses de la même manière qu’Emmanuel Macron. "Son discours relève de l’imposture", dit-il. "Faire croire qu’un jeune sur deux sera chef d’entreprise, c’est un miroir aux alouettes. L’alternative, ce n’est pas Uber ou tenir les murs." Lui veut plutôt agir sur l’orientation dès la 3e, dans les quartiers, pour permettre "la mixité des parcours" : "Ce qui n’est plus supportable, c’est que la réussite soit toujours pour les mêmes."

Sur le salafisme en banlieue. Il constate une "montée du fondamentalisme et du communautarisme " "Il existe au sein de l’islam une dérive sectaire, violente et fanatique", analyse-t-il.  Pour lui, "c’est un islam qui vient vous offrir une ‘identité de consolation’". Mais face à cette situation, il voit un déni de la République "qui a laissé se développer des ghettos", et un déni de la part de certains musulmans, "qui disent que cette dérive-là est extérieure à l’Islam. Alors qu’il y a un offensive très forte de groupes religieux qui testent la République et veulent mordre sur les libertés fondamentales, notamment celles qui concernes les femmes".  Face à cela, il veut rappeler le "principe absolu", la laïcité, et en revenir à la loi de 1905.

Sur Le FN. Pour lui, Marine Le Pen détourne la laïcité pour en faire "un instrument anti-musulman" : "Si elle arrive au pouvoir, c’est l’embrasement garanti des banlieues."

Discussions avec Jadot et Mélenchon

Dans cette interview, Benoit Hamon fait aussi le point sur ses discussions avec Jadot et Mélenchon. "Ca avance, dans le rassemblement." Benoit Hamon poursuit notamment son rapprochement avec Yannick Jadot. Concernant Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon a redit samedi qu'il "ne courrait pas après lui".

VIDEO . Hamon souhaite dépénaliser le cannabisSource : Sujet JT LCI
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La rédaction de TF1info

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