Résultats présidentielle 2022 : l'amertume des soutiens de Mélenchon, arrivé aux portes du second tour

Même dans la défaite, la désunion est totale. Alors que de nouvelles estimations au fil de la soirée électorale du premier tour ont réduit l'écart entre Jean-Luc Mélenchon et la candidate du Rassemblement national, qui reste qualifiée pour le second tour, les soutiens de LFI ont commencé à dénoncer la responsabilité des autres candidats à gauche pour cette défaite aux portes du second tour.

Les déclarations contre l'écologiste Yannick Jadot et le communiste Fabien Roussel notamment ont pu être violentes sur les réseaux sociaux, les électeurs insoumis les accusant tour à tour d'être égoïstes, d'avoir empêché la gauche d'être au second tour ou encore d'avoir favorisé la candidature d'Emmanuel Macron.

"Merci aux Jadot, Roussel, Hidalgo, Poutou et Arthaud, qui auraient permis en s'alliant, d'arriver au 2e tour...", souligne un internaute déçu sur Twitter. "C’était pas possible de mettre ton ego de côté et de te rallier à Mélenchon ?", interpelle un autre, en réaction à l'annonce de Fabien Roussel de voter Emmanuel Macron pour faire barrage à l'extrême droite

D'autres n'ont pas non plus manqué de reprocher à Anne Hidalgo et Yannick Jadot d'avoir plutôt fait campagne contre le leader de la France insoumise et ses positions internationales, plutôt que d'avoir visé la politique libérale d'Emmanuel Macron ou d'extrême droite de Marine Le Pen.

"Jadot, Hidalgo et Roussel ont du sang sur les mains", accuse carrément un électeur, tandis que, plus sobres, d'autres twittos assurent que Yannick Jadot est un "traître" ou d'avoir "fait barrage à la gauche pour le second tour". "Nous ne te remercions pas. Nous n’oublierons pas ton melon", réagit encore un compte.

Des positions qui étaient aussi tenues par des personnalités de la gauche. Ségolène Royal, qui avait appelé "au vote utile" pour Jean-Luc Mélenchon avant le premier tour, a eu des mots durs vis-à-vis des autres partis de gauche sur TF1. "Cette situation pouvait parfaitement être évitée", a rappelé la finaliste socialiste de la présidentielle de 2007, "si le vote utile et si ces candidats s'étaient retirés comme ils auraient dû le faire, Jean-Luc Mélenchon serait au second tour et ce serait bon pour la France".

De son côté, le militant antispéciste et soutien de Jean-Luc Mélenchon en ayant intégré l'Union populaire Aymeric Caron s'est, lui aussi, fendu d'un tweet amer. "Jadot a appelé à voter Macron dont il reconnaît qu’il est anti-écologiste. Cela après avoir refusé de se retirer pour permettre à un programme écologiste d’être au 2nd tour. Maintenant, il va continuer à crier contre les politiques irresponsables qui ne font rien pour l’écologie", a-t-il dénoncé.

Si les différents candidats concernés ne se sont pas exprimés à ce propos, le communiste Fabien Roussel semblait déjà anticiper de telles réactions dans son discours à ses militants à la suite de l'annonce des premiers résultats. Fustigeant le "vote dit utile", il a désigné le président-candidat seul comme responsable des résultats du second tour et a plutôt appelé la gauche à s'unir pour les législatives. D'après les premières réactions, les soutiens de la France insoumise ne paraissent pas l'entendre de cette oreille.

Les réactions sont d'autant plus violentes que ce n'est pas la première fois qu'il ne manque quelques centaines de voix au leader de la France insoumise. Lors de la campagne de la présidentielle de 2017, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon avaient alors reproché à ceux qui avaient soutenu le représentant du PS Benoît Hamon d'avoir empêché la qualification au second tour de LFI.

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