POLITIQUE - Grand chamboulement entre 2017 et 2012 : pratiquement autant de candidats sont qualifiés au second tour, mais les manières ne sont pas les mêmes.
Un raz-de-marée clair en faveur des candidats En marche. Des voix peu étalées ; une abstention forte. Autant de facteurs, qui ont fait que les candidats qualifiés pour le second tour ne sont pas forcément ceux attendus.
En effet, pour rappel, la règle du scrutin majoritaire uninominal instaure deux manières de se qualifier au second tour : avoir plus de 12, 5% des voix des inscrits, ce qui peut former des triangulaires, voire des quadrangulaires ; ou alors, être arrivé deuxième, et le premier n’a pas été élu d’office, avec plus de 50% des voix. Dans cette seconde option, il peut donc arriver que des petits candidats, qui ont eu bien moins que 12, 5% des voix, passent au second tour, juste parce que le candidat en tête na pas suffisamment de vote pour être qualifié.
Tout change
Preuve cette année que les voix ne se sont pas vraiment éparpillées entre les multiples candidats, mais plutôt regroupées derrière un seul, "seulement" 597 candidats sont qualifiés au second tour parce qu’ils ont eu plus de 12, 5% des voix parmi les inscrits.
A l'inverse en 2012, l’immense majorité des candidats qualifiés au second tour avaient été qualifiés au second tour par ce biais-là : 1.002 sur un total de 1.128 candidats qualifiés. Mais en 2017, la mobilisation forte derrière les candidats d'En marche a creusé les écarts, les voix se reportant sur un candidat, au détriment des autres.
Cette année, de nombreux candidats sont donc qualifiés uniquement parce qu’ils sont deuxième, et que le premier n’a pas été élu d’office : 550 cas se présentent avec cette configuration en 2017, contre 126 en 2012. Exemple type, mais très parlant, dans la 5e circonscription de Paris : Benjamin Griveaux, qui se présentait pour la République en marche, affiche 43, 63% des voix. Largement en tête donc, mais pas suffisant pour être élu d'office. Les autres candidats sont loin derrière, mais, d 'après la règle, c'est donc le deuxième, en l'occurence Seybah Dagoma (PS), la député sortante, qui est qualifiée. Pourtant elle affiche un score de 12, 47% des voix, en dessous de la barre des 12, 5 % normalement nécessaires.
Le cas du 5e arrondissement est d'ailleurs particulier, en ce que la socialiste est suivie de très près par l'écologiste Julien Bayou, qui, avec 12, 36% des voix, frôle Seybah Dagoma, mais subit la triste règle du 3e... et ne participe donc pas au second tour.
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