ARGENT – Les dotations publiques accordées chaque année aux partis politiques sont calculées en fonction de leurs résultats aux élections législatives. D’où l’intérêt pour eux d’être présents dans un maximum de circonscriptions, les 11 et 18 juin, car les sommes en jeu sont très importantes.
Beaucoup l’ignorent, mais derrière la bataille politique, il se joue durant les élections législatives un enjeu financier capital pour les partis, petits ou grands. Car c’est en fonction de leurs résultats que sont calculées leurs dotations publiques. D'où la multiplication des candidatures et les querelles d'étiquette.
Cette année, les candidats ont, lors de leur dépôt de dossier en préfecture (dont la limite est fixée ce vendredi à 18 heures), la possibilité de se rattacher à l'un des 61 partis (dont une quinzaine en outre-mer). Pour le député apparenté PS René Dosière, spécialiste du financement politique, ce nombre élevé de formations est dû "avant tout au fait que, depuis 1988, les aides publiques aux partis sont calculées sur la base de leur résultat au premier tour des législatives".
Pendant cinq ans, un parti reçoit 1,42 euro par an et par voix s'il a passé le seuil de 1 % des suffrages exprimés dans 50 circonscriptions en métropole (en outremer, il suffit d'un seul candidat, d'où la prolifération des étiquettes).
Une myriade de partis
En conséquence, les partis "ont intérêt à être présents dans le maximum de circonscriptions", souligne auprès de l’AFP le chercheur Abel François, co-auteur d'un livre sur "le financement de la vie politique", qui rappelle que le nombre de candidats "a explosé" depuis 1988, en passant en moyenne de cinq à onze par circonscription.
Mais durcir cette législation, comme le préconise René Dosière, "rendrait plus difficile l'émergence de nouvelles forces politiques", souligne Abel François. A côté des formations classiques, on trouvera donc à nouveau cette année une myriade de noms peu connus, du "Parti animaliste" jusqu'à "l'Alliance royale" en passant par "la Caisse claire", étiquette commune de plusieurs mouvements alternatifs comme la Relève citoyenne et le Parti pirate.
Des sommes colossales en jeu
Outre cette première aide, les partis en reçoivent une deuxième, proportionnelle au nombre de parlementaires qui déclarent chaque année s'y rattacher (37.443 euros par an et par député ou sénateur).
En 2016, le montant total des dotations publiques s'est ainsi élevé à 63,1 millions d'euros dont 28,8 pour la première fraction et 34,3 pour la seconde. Les principaux bénéficiaires étaient le PS (24,9 millions d’euros) et LR (18,6 millions d’euros) loin devant le FN (5,1 millions d’euros), le PCF (2,9 millions d’euros) et EELV (2,8 millions d’euros).
Selon René Dosière, cela représentait entre 40 et 50 % des budgets du PS, de LR, du FN et d'EELV, loin devant les autres ressources (cotisations des élus et des adhérents, dons des particuliers). Et encore, LR a été privé de 3,6 millions d'euros par an, au cours des cinq dernières années, pour n'avoir pas respecté la parité en présentant seulement 129 candidates sur 577 en 2012. Face à la menace d'une facture encore plus lourde, les pénalités ayant été doublées, LR a investi cette année plus de 200 candidates mais sans atteindre encore la parité.
Un obstacle aux coalitions
Pour Abel François, ce financement public est "l'une des causes principales" des bras de fer autour des investitures entre la France insoumise et le Parti communiste ou entre la République en Marche et le MoDem. "Cela va les faire vivre pendant cinq ans, donc c'est un élément très important dans la négociation des coalitions électorales", souligne-t-il.
Car, si un candidat peut être investi par plusieurs partis (comme LR et UDI), il ne peut se rattacher financièrement qu'à un seul, peu importe qu'il en soit adhérent ou pas.
Le PCF refuse donc de signer, comme le réclame la formation mélenchoniste, une "charte" dans laquelle il s'engagerait notamment à ce que ses candidats dépendent de l'association de financement de La France insoumise. "Je préférerais travailler avec des gens qui proposeraient un accord loyal, y compris sur la question financière", a ainsi retorqué son secrétaire national Pierre Laurent.
En 2012, "on avait déjà vu des tensions sur l'argent mais cela se passait à l'intérieur des familles comme entre PS et radicaux de gauche. Cette fois-ci, les coalitions sont rebattues donc cela apparaît plus frontalement", souligne Abel François.
Sur le
même thème
- Elections européennes : comment est comptabilisé le temps de parole des candidats ?Publié le 15 avril 2019 à 12h11
- Combien coûte une campagne pour les élections européennes 2019 ?Publié le 12 avril 2019 à 10h46
- Le Pen et Mélenchon lancent un emprunt populaire : la galère de l'opposition pour financer la campagne des européennesPublié le 9 avril 2019 à 14h28
- Député sortant ou non, profession… zoom sur les candidats de La République en MarchePublié le 19 juin 2017 à 9h33
- Des députés LR et UDI fondent un nouveau groupe parlementaire... Mais au fait, à quoi ça sert ?Publié le 21 juin 2017 à 12h20
- Le PS va-t-il devoir vendre Solférino pour survivre ?Publié le 13 juin 2017 à 7h59
- "Assemblée monochrome" : une majorité absolue pour Macron serait-elle aussi dangereuse que l'affirment ses opposants ?Publié le 12 juin 2017 à 22h00
- Loi de moralisation : "Si jamais les parlementaires ne la votent pas, ce sera un carnage"Publié le 2 juin 2017 à 9h07
Tout
TF1 Info
- 2Des tracteurs dans Paris : pourquoi les agriculteurs sont-ils en colère ?Publié aujourd'hui à 10h49
- 3Les parents du meurtrier présumé de Magali Blandin se suicident à leur tourPublié hier à 23h04
- 4EN DIRECT - Retraites : la 5e journée de mobilisation aura lieu jeudi 16 février, annoncent les syndicatsPublié le 6 février 2023 à 20h00
- 5Faut-il arrêter de placer son argent en banque avant d’en payer le prix fort ?Publié aujourd'hui à 7h30
- 7EN DIRECT - Séisme en Turquie et en Syrie : le bilan dépasse les 11.700 morts, Erdogan reconnaît des "lacunes"Publié le 6 février 2023 à 7h16
- 9Risque d'incendie : pourquoi les sèche-linge sont particulièrement dangereuxPublié hier à 11h32
- 1Sous quels délais les caisses de retraite doivent-elles corriger une erreur ? Le 20H vous répondPublié aujourd'hui à 17h47
- 2Aujourd'hui dans 24H Pujadas : Zelensky - Les 4 images à retenir de sa visite à Londres.Publié aujourd'hui à 17h42
- 3"Faut pas charrier" : Valérie Pécresse se défend d’avoir privé Paris d'un 2e concert de BeyoncéPublié aujourd'hui à 17h41
- 4Séisme en Turquie et en Syrie : la solidarité spontanée des Français pour les sinistrésPublié aujourd'hui à 17h39
- 5Je travaille à un guichet, puis-je faire grève "par gratuité" ? Le 20H vous répondPublié aujourd'hui à 17h35
- 6Décharges sauvages : l'exaspération des habitants de Forbach face à leur route aux 1000 déchetsPublié aujourd'hui à 17h29
- 7VIDÉO - Voyage aux Malouines : les manchots et les albatros de New IslandPublié aujourd'hui à 17h26
- 8Après Londres, Paris : pourquoi Volodymyr Zelensky rend-il visite à ses alliés européens ?Publié aujourd'hui à 17h13
- 9VIDÉO - Bon plan : les vélos des facteurs réparés, repeints et revendus à prix cassésPublié aujourd'hui à 16h56
- 10Immobilier : pourquoi les Parisiens fuient-ils la capitale ?Publié aujourd'hui à 16h54
- 1Marine Le Pen annonce un retour de la retraite à 60 ans "probablement à la fin du quinquennat"Publié le 3 mai 2017 à 16h30
- 2REPLAY - "Macron : les coulisses d'une victoire" : le documentaire exclusif consacré au nouveau présidentPublié le 8 mai 2017 à 23h50
- 3Economie : quel est le poids de l'Union européenne sur la scène internationale ?Publié le 10 avril 2019 à 17h09
- 4Que sait-on d'Edith Chabre, la discrète femme du Premier ministre Edouard Philippe ?Publié le 17 mai 2017 à 7h47
- 5Présidentielle 2017 : Fillon officiellement investi, le candidat droit dans ses bottesPublié le 14 janvier 2017 à 21h21
- 6Ses détracteurs disent qu'elle décide de tout : quel est le véritable pouvoir de la Commission européenne ?Publié le 20 mai 2019 à 8h02
- 7Résultats de la présidentielle 2022 : l'amertume des soutiens de Jean-Luc Mélenchon, aux portes du second tourPublié le 11 avril 2022 à 7h41
- 8Retraites : Emmanuel Macron l'assure, "je ne modifie l’âge de départ durant le quinquennat"Publié le 12 mars 2017 à 21h27
- 9Nice : Martine Martinon, une ex-Estrosiste qui se rhabille en bleu MarinePublié le 29 janvier 2014 à 9h42
- 10Cannes : les caméras de surveillance s'invitent dans la campagnePublié le 21 février 2014 à 10h09
- InternationalGuerre en Ukraine : la tournée diplomatique en Europe de Volodymyr Zelensky
- Police, justice et faits diversIncendie dans l'Aisne : 8 morts, dont 7 enfants
- Sujets de sociétéLa réforme des retraites à l'Assemblée, un mois de février chaud sur le front social
- InternationalUn séisme fait des milliers de victimes en Turquie et en Syrie
- InternationalUn puissant séisme endeuille la Turquie et la Syrie