REGIONALES - Le ministre-candidat à la présidence de la région Bretagne argue d'une situation "changée" à la suite des attentats de Paris pour justifier le cumul des deux postes en cas de victoire. Mais force est de constater que son ambiguïté sur le sujet ne date pas du 13 novembre…
Présider la Bretagne ? Le Drian ne peut pas, il a guerre en Syrie. Donné largement victorieux par les derniers sondages avant le premier tour des élections régionales ce dimanche, le ministre socialiste de la Défense avait déjà indiqué, à la suite des attentats du 13 novembre, qu'il resterait au gouvernement "tant que le président jugera (sa) présence nécessaire". "Le président de la République a souhaité que je reste temporairement, de manière exceptionnelle et provisoirement à ce poste", a-t-il confirmé ce jeudi, au cours d'un entretien sur la chaîne locale Tebeo TV, relayé par
Le Point
. Arguant que "la réalité a changé" depuis l'annonce de sa candidature mi-octobre, il continue néanmoins d'affirmer : "Mes intentions étaient bien de renoncer à ma fonction de ministre de la Défense"… Vraiment ?
De fait, l'argument du devoir avait déjà été utilisé dès le début par Jean-Yves Le Drian pour justifier une première exception : le fait de rester ministre pendant la campagne. "Le président de la République m’a demandé, eu égard aux circonstances exceptionnelles que vous connaissez tous, de rester pleinement ministre de la Défense pendant le temps de la campagne électorale. J’accomplirai mon devoir". Et si les frappes françaises en Syrie se sont effectivement intensifiées après les attentats de Paris, elles n'avaient commencé que depuis moins de 3 semaines au moment de son lancement dans les régionales. "Il a pris le risque, en toute connaissance de cause, d’être contraint à y renoncer", pointe Gilles Pennelle, son adversaire du FN.
Le Drian "ne sera pas quotidiennement au conseil régional mais il sera président"
Alors, le ministre savait-il depuis le début qu'il ne quitterait pas son poste pour la Bretagne ? Ses éléments de langage, en tout cas, n'ont pas changé. "Si les Bretonnes et les Bretons m'accordent leur confiance, je serai et resterai président de la région", promettait-il mi-octobre, ajoutant début novembre : "Je serai président de la région Bretagne sur la durée". Or, que dit-il aujourd'hui ? "J'ai annoncé ma candidature à la région pour un mandat de six ans. Je suis candidat et je le resterai. Je respecterai mes engagements et je serai donc, si je suis élu, président de la région". Quand au cumul, si le Président et son ministre l'ont toujours officiellement exclu, aucun ne s'était risqué à expliciter quel mandat serait privilégié. "Si je suis élu, je connais les règles relatives au cumul. J'assume mes responsabilités et il reviendra au président de la République de prendre le moment venu les décisions qui conviennent", éludait subtilement le candidat.
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Non, Hollande n'a pas dit que Le Drian quitterait le gouvernement s'il gagne la Bretagne
Jusqu'à quand ce cumul perdurera-t-il ? Cela, le ministre ne le dit toujours pas, formulant simplement ce vœu, après avoir concédé que "détruire Daech prendra du temps" : "Le mandat est de 6 ans et il est normalement souhaitable que les tensions que nous vivons actuellement puissent s'interrompre avant..." Quant à savoir qui tiendra, en son absence, les rênes de la région, son équipe de campagne se refuse à nous le faire savoir. Et pour cause : il pourrait s'agir ni plus ni moins que de l'interlocuteur de la presse, le directeur de campagne Loïg Chesnais-Girard. Maire de Liffré et tête de liste en Ille-et-Vilaine, c'est lui qui mène sur le terrain la campagne du ministre. Parmi les têtes de liste qui seront appelées à former le nouvel exécutif de la région en cas de victoire socialiste, l'aide de camp paraît donc le mieux placé pour devenir premier vice-président, et donc assurer l'intérim de Jean-Yves Le Drian.
"Les Bretons doivent savoir qui sera à la tête de la région", réclame Marc Le Fur, tête de liste Les Républicains. Contacté ce vendredi par metronews, Loïg Chesnais-Girard refuse pourtant, à 36 heures du premier tour, de confirmer l'information. Lui qui nous indiquait, dix jours avant les attentats de Paris, que Jean-Yves Le Drian "se présente pour être président de la région, c'est clair dans sa tête à ce jour", maintient aujourd'hui : "Je vous confirme qu'en cas de victoire, Jean-Yves Le Drian sera président de la région". L'astuce ? "Il ne sera pas quotidiennement au conseil régional, puisqu'il sera à Paris, mais il sera quotidiennement en lien avec l'équipe qui gérera la région. On l'a bien expliqué dès le début". Alors, cynisme ou sens du devoir ? Aux Bretons de trancher par les urnes.
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