SOUTIEN - L’économiste Thomas Piketty s’engage aux côtés du candidat PS Benoît Hamon. Sur France Inter, dimanche 12 février, il a développé l’idée d’une assemblée des pays de la zone euro capable de lutter contre la crise.
Economiste star depuis la publication de son best-seller "Le Capital au XXIe siècle", Thomas Piketty s’engage aux côtés de Benoît Hamon. Un soutien de poids pour le candidat socialiste. Le chercheur était ce dimanche l’invité de l'émission "Questions politiques" sur France inter. Charge à lui de soutenir l’un des piliers de la politique européenne du candidat Hamon : l’instauration d’une assemblée de la zone euro.
Faisant le constat de l’ampleur de la crise européenne et notamment en termes de représentation, fustigeant les prises de décision à travers le conseil des ministres des Finances, Thomas Pikkety appelle à la création d’une assemblée européenne où siégeraient des élus de chaque pays membre en proportion du poids de leur population au sein de la zone. Une instance réduite à quelque 100, 150 élus, qui intégrerait dès lors une vingtaine de parlementaires français.
"Fillon et Macron, c'est le conservatisme"
Nous avons "besoin de démocratisation de l’Europe et sortir de l’immobilisme. Je pense qu’Hamon est le mieux placé", juge l’économiste. "Fillon et Macron, c’est le conservatisme, poursuit-il. Mélenchon et le Pen, c’est : 'On envoie tout promener'".
Face à cet immobilisme, Thomas Piketty soutient donc la proposition d’une assemblée proportionnelle décisionnaire qui permettrait de se rendre compte que "l’on peut prendre des décisions et faire confiance à la démocratie". Ainsi, le problème de la dette pourrait être abordé différemment, en plaçant par exemple le montant accumulé depuis la crise de 2008 dans "un fonds commun européen", limitant ainsi sa charge pour les pays les plus touchés comme la Grèce. Et l’expert de rappeler : "L’Europe s’est construite dans les années 50 sur des annulations de dette. Il y a maintenant une amnésie collective par rapport à la Grèce notamment."
Comment un tel changement de gouvernance européen pourrait-il survenir ? C’est la question qui se pose au vu des divergences majeures que l'Union européenne a connues ces dernières années ? C’est tout l’enjeu d’une négociation sur le sujet, qui ne manquera pas d’intervenir, avec les pays membres et notamment l’Allemagne. Cependant, dans l’esprit de l’économiste, ce changement de gouvernance, qui passe par un traité, n’a pas à être approuvé à la majorité des pays membres. L’accord de l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne, qui représentent environ 80% de la population européenne, suffirait.
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