DÉBRIEF - Interrogé en conférence de presse, Emmanuel Macron a souligné qu'il avait eu un "très bon entretien" avec Donald Trump, ce jeudi à Bruxelles. LCI a pu en savoir un peu plus sur la teneur des discussions.
Pragmatique, chaleureux, franc, cordial, direct... Emmanuel Macron n'a pas manqué, en conférence de presse, d'adjectifs relativement neutres pour qualifier l'entretien-déjeuner qu'il a passé avec le président américain, jeudi 25 mai, à Bruxelles. Outre la composition du menu (entrée : tomates-mozza ; plat de résistance : veau ; dessert : mousse au chocolat belge, ndlr), LCI a pu obtenir quelques éléments du dialogue d'1h45 entre les deux hommes, le tout dans la langue de Shakespeare... et au-delà de ce que les principaux intéressés ont bien voulu dire juste après.
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Trump ne roulait pas pour Le Pen
Avec une première surprise - ou une formule de politesse ? - Donald Trump a commencé par assurer à Emmanuel Macron qu'il espérait bien le voir remporter l'élection présidentielle face à Marine Le Pen. "You were my guy", a-t-il ainsi assuré au chef de l'Etat, ce qu'on peut traduire par : "Vous étiez mon candidat". Etonnant, alors que la presse présidentielle américaine a plusieurs fois prêté à Donald Trump un soutien discret à Marine Le Pen, laquelle s'était déplacée à la Trump Tower, en décembre, pour y chercher vainement son soutien.
Les deux hommes ont ensuite échangé sur les dossiers brûlants du moment, qui les amenaient à Bruxelles. Et donc, de l'Otan, organisme très lourdement critiqué par Trump au début de son mandat, et qui a encore essuyé ses critiques au moment de son discours devant les pays-membres, après le déjeuner. Rien de bien différent n'est sorti entre les deux hommes, puisque le milliardaire a répété son exigence d'une plus grande contribution des Etats-membres au budget de fonctionnement, tout en prenant soin de préciser à Emmanuel Macron que la France, dont il a loué la qualité de l'armée, n'était "pas visée" par ces critiques.
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Des "fortes pressions" pour sortir de l'accord sur le climat
La guerre civile en Syrie était également au menu des discussions. Quelques semaines après le bombardement de l'armée syrienne par l'aviation américaine, contre laquelle Emmanuel Macron avait économisé ses critiques, les deux hommes ont convenu de la nécessité d'un "renouvellement du dialogue" entre les camps proches de Bachar al-Assad et des rebelles et pourraient s'en reparler à l'avenir.
Pour finir, les deux hommes se sont un peu éloignés du sujet du jour, en évoquant l'accord de Paris sur le climat, dont Donald Trump menace de sortir. Une hypothèse inenvisageable pour Emmanuel Macron, qui a vanté les mérites économiques de la transition énergétique pour faire réfléchir son intelocuteur. Lequel, climato-sceptique notoire, s'est contenté de dire qu'il n'avait pas pris sa décision. Tout en précisant subir de "fortes pressions en interne" pour sortir de l'accord, qui prévoit notamment de contenir le réchauffement climatique "bien en-dessous de 2°C" et de s'attaquer à l'industrie des énergies fossiles. Une gageure, pour un président dont l'un des premiers actes a été de remettre sur le tapis un chantier d'oléoduc entre le Canada et les Etats-Unis.
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Donald Trump a voulu se montrer rassurant sur le sujet : "Nous avons des différences, mais pas de désaccords". La question fera-t-elle l'objet de nouveaux déjeuners ? Lors d'une prochaine visite en France, peut-être ? L'entourage d'Emmanuel Macron a glissé à LCI qu'une invitation officielle était dans les tuyaux, sans qu'une date ne soit fixée pour l'instant.