DÉRAPAGE - Critiqué jeudi soir pour ses réactions à la suite de l'attentat contre des policiers sur les Champs-Elysées, le candidat du NPA Philippe Poutou a réitéré son argumentaire vendredi matin sur LCI. Pour lui, les policiers doivent être désarmés... et le gouvernement devrait être "fiché S".
Après avoir créé la polémique la veille en réagissant à l'attentat des Champs-Elysées qui a coûté la vie à un policier, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste, Philippe Poutou, a réitéré ses propos vendredi matin sur LCI.
Pour le candidat d'extrême gauche, "l'Etat est de plus en plus répressif" et "l'état d'urgence n'est en rien une réponse au terrorisme, il ne sert à rien". Car, ajoute-t-il, le problème du terrorisme est "politique" et causé par les "interventions militaires" au Moyen-Orient et les inégalités sociales. Mais Philippe Poutou va beaucoup plus loin :
Si les policiers n'étaient pas armés, peut-être qu'ils n'auraient pas été visés
Philippe Poutou
Un argument qui peut surprendre, puisque les terroristes attaquent aussi des populations désarmées. Mais pour le candidat du NPA, "il y a un racisme d'Etat et une violence en retour". "Il faut s'attaquer à ceux qui sont à l'origine du terrorisme".
L'Etat français "fiché S" ?
Philippe Poutou relativise ensuite l'attentat, se demandant "pourquoi on ne réagit pas pareil lorsqu'il y a des morts au travail ? La violence prend plein de formes différentes. Il y a une violence du travail et de la précarité. Tant qu'on n'a pas une société d'égalité, on crée plein de problèmes par la suite".
Quant aux fichés S, ces suspects radicalisés qui sont dans les radars des services de renseignement, Philippe Poutou ne voit pas bien quoi en faire... et renvoie à nouveau la responsabilité sur l'Etat français :
Je n'en sais rien de ce qu'il faut faire des fichés S. Et le gouvernement, il n'est pas fiché S ?
Philippe Poutou
Jeudi soir, dans l’émission de France 2 "15 minutes pour convaincre", Philippe Poutou avait déjà rappelé son intention de désarmer les policiers au contact de la population, une idée martelée depuis plusieurs semaines. Un mauvais timing alors que, peu avant, David Pujadas venait d’annoncer l’attaque sur les Champs-Elysées et la mort du policier. Lancé dans une diatribe contre la police, ses "agressions", "la répression policière" qui tue "10 à 15 jeunes sous (ses) coups chaque année", le candidat à la présidentielle avait tancé "une police qui fait chier les gens dans les quartiers" et effectue des contrôles au faciès.
A la sortie de l’émission, Philippe Poutou a été pris à partie par les policiers en uniforme venus assurer la sécurité des invités. Il a tenté de désamorcer la colère, vendredi matin aux "4 Vérités", sur France 2 : "On parle de la police de proximité, de celle qui encadre les manifestations. On n'a pas dit que toute la police devait être désarmée. Il ne faut pas tout confondre", a-t-il précisé. Avant de relancer la polémique sur LCI un peu plus tard...
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